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    ♪ Rain - Breaking Benjamin

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Dans un petit cimetière de campagne, un petit groupe éclectique s’est réuni devant une tombe abondamment fleurie. Le ciel est d’un bleu magnifique, la fraîche brise d’été soulève délicatement les coiffures strictes des femmes présentes. Dans le saule du lieu public, un geai profitait d’un public nombreux pour entamer son doux chant.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Une femme aux doux cheveux bruns se tenait devant cette tombe, un jeune enfant d’à peine dix ans à ses côtés, blond comme les blés. Vêtue d’une simple robe noire, elle avait sa main dans celle du garçonnet, de lourdes larmes lui courant sur les joues.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    _ Courage Andy, susurra le blondinet à la jeune femme, défigurée par les larmes.

    _ Oui, courage, souffla la jeune femme avant de jeter un dernier regard à la tombe.

      

    Paragraphes (v.2)

     

    Elle déposa la rose qu’elle tenait dans sa main sur la terre fraichement retournée avant de prendre l’enfant par la main et sortir de ce lieu de tristesse, sans adresser un seul regard aux gens venus l’entourer, ceux qui n’avaient pas respecté leur dernier souhait : être inhumés seuls, uniquement la présence de ces deux enfants.

     


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    Paragraphes (v.2)

     

    Au même moment, dans un petit café dans le centre ville, deux amis discutaient autour de leurs consommations. Les fenêtres ouvertes de l’établissement rafraichissaient l’air ambiant rendu lourd par l’orage qui était annoncé pour la nuit.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    _ Tu t’en vas ? s’enquit la jeune femme rousse à l’homme qui se tenait devant elle. Comme ça ? Pas un mot de plus ? Basta ?

    _ Oui, lui répondit son interlocuteur. Je ne trouverai jamais de travail si je reste ici.

     

    Paragraphes (v.2)

      

    Le ton de l’homme retomba et les yeux de la jeune femme se firent lourds d’accusation.

    _ Ce n’est pas pour ton job que tu pars, sois au moins honnête avec moi Nate. Elle y est pour quelque chose. Tu ne te sens pas assez fort pour elle, c’est ça ?

     

    Paragraphes (v.2)

     

    L’homme brun ne releva pas les paroles de son amie, le regard perdu dans sa tasse de café. Il jeta un bref regard à sa montre avant de murmurer.

    _ C’est fini.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    _ Eliott est avec elle Nate, ne panique pas, le rassura la jeune femme. Dis moi au moins que j’ai raison quand je dis que tu cherches à la fuir.

    _ Je ne peux rien pour elle, murmura-t-il. Trop égoïste, tu me diras.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    _ Après toutes ces années ensemble, tous les quatre, tu décides de couper les ponts, redémarrer une nouvelle vie, et ce, sans la femme de ta vie !

    _ Tu me donnes l’impression de na pas m’écouter Sienna ! Si je reste, elle va souffrir d’autant plus. Je profite de sa peine pour disparaître de sa vie.

     

    Paragraphes (v.2)

      

    La jeune Sienna soupira, puis but une gorgée du liquide brun qui emplissait sa tasse.

    _ Ne crois pas que tu fais ça pour son bien. Vous serrez deux à souffrir.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Le jeune homme perdit son regard par la fenêtre, ses yeux gris s’accrochant à un rêve oublié, abandoné.

    _ Je le sais, je sais tout ça.


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    Paragraphes (v.2)

      

    _ Tu n’as rien de mieux à m’annoncer Papa ? s’estomaqua un jeune homme aux cheveux bleus. «Casse-toi William !» Soit, je me casse, mais ne compte plus sur moi s’il t’arrive une bricole.

    L’homme âgé d’environ quarante cinq ans jeta un regard dur à son fils, sa fille se tenant droite derrière lui, sage comme une image, une fille à papa.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    _ C’est ça, reste muette Julia, tu sais faire que ça : obéir aveuglement à ton père ! Mais ouvre les yeux merde ! Si Maman est morte, c’est de sa faute à lui ! hurla-t-il en s’approchant de sa sœur.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    La jeune muette - oui, elle l’était, le choc de la disparition de sa mère, son point d’ancrage, lui avait retiré la parole, elle ne vivait plus que comme une ombre, une ombre docile face à ce père dur et froid, sans cœur - resta stoïque face aux gestes de son frère, mais garda ce regard apeuré qu’elle conservait en permanence.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    _ Sors de chez moi, gronda le père du jeune homme.

    _ Ouais, je sors, après tout, quel homme d’affaire censé s’afficherait avec son fils, la tare de la famille à cause seulement d’une passion qui diverge !

    _ William, je t’ai demandé de sortir !

    _ Oh, mais je ne fais que de t’écouter, Harry.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Et sur ce dernier mot, craché comme du venin, le jeune homme tourna les talons et claqua la porte au nez de son géniteur, car de statut de père, cet homme n’en a plus le droit face à cet adolescent, tout juste jeune homme.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Harry se retourna, pour faire face à sa fille, qui avait ramené ses bras autour de sa poitrine, comme à chaque fois que ce père violent s’accrochait avec son frère qu’elle aimait tant, comme la gorgée d’oxygène qui nous était vitale.

     

    Quatre amis, quatre vies, quatre destins qu’un drame va finalement séparer.


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    Paragraphes (v.2)

     

    La soirée tombait doucement sur l’appartement de la jeune Andy Thatch. La jeune femme était allongée sur son canapé, devant une série populaire qu’elle ne regardait que d’un œil.

     

    Paragraphes (v.2)


    Aujourd’hui, elle avait enterré ses deux parents, son unique famille. Ne subsistait que son petit frère, Eliott, un petit blond âgé tout juste de neuf ans.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Après dix neuf ans sur Terre, Andy ne savait trop quoi penser de la vie, cette vie de chien qu’elle aime l’appeler, qui ne lui a fait endurer que malheur sur malheur, et ce, depuis sa plus tendre enfance.

     

    Paragraphes (v.2)

     Sa sœur aînée tout d’abord, décédée à l’âge de dix- huit ans alors qu’Andy n’en n’avait que quatorze à l’époque.

    Et puis, la seule grand-mère qu’elle n’ait jamais connue, la mère de son père, qui s’est suicidée pour une mystérieuse raison alors qu’elle avait seize ans.

    Et maintenant, elle se retrouvait seule avec son petit frère dans ce modeste appartement qu’elle louait pour pouvoir suivre ses études, appartement qui devenait très vite trop petit pour eux deux, puisqu’elle était contrainte à dormir sur le canapé.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Une sonnerie de portable la décrocha de ses songes et elle chercha son téléphone cellulaire, posé quelque part sur une chaise, avec ses vêtements qu’elle portait dans l’après midi.

     


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    Paragraphes (v.2)

     

     _ Allô ? dit-elle une fois qu’elle eut enfoncé la petite touche verte de son portable.

    _ C’est Sienna, lui répondit simplement son interlocuteur. Comment te sens-tu ?

     

    Paragraphes (v.2)

      

    _ Mal, ne put que répondre la jeune brune. Eliott est plus fort que moi.

    Elle laissa échapper une larme le long de sa joue, larme qui s’écrasa sur ses lèvres tremblantes.

    _ Tu… tu as des nouvelles de Nate ? demanda la brunette en essuyant sa joue d’un revers de main.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    _ Justement, c’est de ça que je voulais te parler Andy, lui dit Sienna d’un ton grave.

    _ Qu’est-ce qui se passe ?

    _ Durant l’enterrement, il m’a donné rendez-vous en centre ville pour me parler d’un truc important.

    La jeune femme rousse insista sur le dernier mot de sa phrase, voulant ainsi simplifier et clarifier le pétrin dans lequel elle s’était plongée.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    _ Pourquoi il m’en a pas parlé ? Et Will ? Il est au courant ?

    _ Il n’y a que moi Andy. Je suis navrée, mais, il s’en va, dit-elle d’une voix faible.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Andy lâcha son téléphone qui tomba avec fracas sur le sol, suivit de très près par sa propriétaire qui sentit ses jambes se dérober sous elle.

    _ Andy ! Andy !! clamait la voix de son amie dans le combiné. Andy ! Réponds moi bordel, ANDY !!