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MaJ 19 (10)
Vingt heures trente.
Spencer ferme doucement la porte d'entrée de chez lui. Tout est en place. La lettre sur son lit si cette rencontre tournait mal. Les formalités, et l'écrin, envoyé quelques heures plus tôt par la poste.
Avant de prendre sa voiture, il attrapa son téléphone cellulaire. Voulant entendre sa voix, pour se donner du courage. Se donner une raison valable. Car oui, il a une raison valable pour aller leur faire face ce soir.
_ Andy ? Demanda-t-il faiblement.
_ Spencer ! Jubila la jeune femme à l'autre bout du combiné. Comment ça va ?
_ Tu t'amuses bien ?
_ Oui, je m'amuse à me coiffer là si tu veux tout savoir. Sienna a débarqué avec la ferme intention de me coiffer comme une princesse …
_ Tu m'enverras des photos, je veux pas te louper en mode princesse.
_ T'inquiète pas pour ça, Sienna va me mitrailler, je te filerais tout dans deux jours.
_ Tu m'as l'air plus heureuse que la dernière fois dis moi, c'est ta soirée qui te rend de bonne humeur ?
_ Oui et non, c'est de savoir que je te vois dans deux jours. T'imagines même à quel point j'ai hâte.
_ Je vais devoir te laisser, on m'appelle, mentit-il. Je t'aime.
_ Oui, moi aussi. Je t'embrasse.
Spencer raccrocha avant de grimper dans sa voiture, afin de filer à toute vitesse au squatt, là où il avait rendez-vous avec Jack. Rendez-vous qu'il avait eu du mal à fixer, une chance de repartir de zéro.
Mais une chance très fine, un infime espoir.
L'espoir fait vivre dit-on, mais quand il brûle, que se passe-t-il ?
*
Au même moment, une voiture jaune filait dans les rues à toute vitesse.
Les phares balayaient l'asphalte, éblouissaient les quelques fêtards tardifs. Sa vengeance avant sonné.
Il ne verra jamais cette nouvelle année.
Quoi de mieux que cette vengeance ? Il a médité, il l'a fait espérer.
Et ce soir, il va le tuer. Avec un large sourire étiré sur son visage.
Il gara sa voiture à l'entrée de la ruelle, signalant clairement sa présence.
Il pensait poireauter un sacré bout de temps ici, il le voit de moins en moins. Mais il allait se pointer, il le savait.
Alors, Julian sortit de la voiture, arme en main avant d'entrer le bâtiment vétuste et de s'installer bien confortablement sur le canapé de l'étage, en face du poêle.
Il l'attend, de pied ferme.
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