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MaJ 23 (8)
Il n'est même pas encore seize heures de l'après midi que William ne ressemble déjà plus à rien.
L'oeil vitreux, des cernes énormes, affalé sur un canapé à regarder une énième série, Crash & Burn, pour ne pas changer, les bouteilles de bière s'accumulant à ses pieds.
Non, aujourd'hui, William a décidé de jouer à la loque.
Son job ? Parce qu'il en avait un ? Ah oui, peut-être, il a le loyer à payer.
Sans parler de la bouffe ... Les cartons de pizza qui s'accumulent à ses pieds.
Mais ce n'est pas cet après midi qu'il va faire quelque chose, complètement beurré, il ne peut même plus marcher droit, et bien évidement, célibataire, personne pour le raisonner, et il se laisse alors sombrer entre alcool, tabac, et sexe d'un soir, enchaînant les aventures d'un soir, pire qu'avant son histoire avec Kim.
Parce qu'à l'époque, il avait encore du respect pour toutes ces femmes qui défilaient dans son lit, se montrant affectueux, avec elles.
Mais là, il les sautait sans vergogne dans les toilettes d'établissements plus que douteux, s'en allait et les laissait seules une fois son affaire terminée.
Elles n'avaient rien à dire, selon lui.
Ce sont elles qui le chauffent à longueur de temps dans ces bars miteux, qui ne refusent pas ou ne protestent pas quand celui-ci les entraîne avec lui dans un lieu plus tranquille, bien que ça ne le gênerait pas de le faire sur la table de billard, il est pas à ça près.
Quelqu'un toqua vivement à la porte, ce qui énerva William, qui grogna à qui mieux mieux, signalant sa présence, mais également son mécontentement, il aimerait bien être tranquille, picoler comme un trou, frôler le coma éthylique ...
_ William, ouvre moi !
_ Casse-toi, maugréa-t-il en reconnaissant la voix de son amie d'enfance, Sienna.
_ Non, je me casse pas Will, ouvre moi. Qu'est-ce que tu as à cacher ?
_ Dégage j'ai dit !
_ Je vais défoncer la porte, tu sais que ça ne fait pas peur ...
_ Rien à branler.
_ William Mayers ! Bouge ton cul merde ...
_ Pourquoi je ferais-ça ?
La rouquine se laissa glisser le long de la porte, se recroquevillant, anéantie par la détresse de son ami.
_ Parce que je refuse de te voir te détruire comme ça William. L'alcool n'est pas une solution ...
_ Va te faire sauter par Keningston, et fout moi la paix.
_ Je te foutrais pas la paix, quitte à camper devant chez toi jour et nuit.
_ Dégage.
_ C'est à cause de Julia que tu te comportes comme ça ?
_ Va te faire foutre.
_ Tu crois qu'elle serait fière de toi si elle voyait dans quel état tu te mets pour elle ? Elle serait fière de toi, de voir que son frère est l'individu le plus méprisé de la ville ?
_ Dégage, dit-il, d'une voix qui trahissait un début de victoire pour la jeune femme.
_ Je ne veux pas te voir sombrer Willou, tu m'entends ? Quitte à ce que je m'installe ici pour te faire remonter la pente, je t'aime de trop pour te laisser faire sans rien dire.
La porte derrière la jeune femme grinça, et cette dernière se leva en vitesse, heureuse qu'il daigne enfin sortir de chez lui. L'odeur d'alcool émanait de tous ses pores, mais Sienna prit sur elle avant de croiser le regard inondé de son ami aux cheveux bleus.
_ C'est ma soeur Sienna, souffla-t-il en regardant son amie dans les yeux.
_ Je sais Willou.
_ Je l'aime, comme jamais. Ca veut pas sortir de ma tête.
_ Calme toi, souffla Sienna en le prenant dans ses bras, je vais te sortir de là, je te le promets.
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