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Par Zhuen le 8 Août 2011 à 14:52
Il faisait nuit, une nuit noire sans Lune et sans étoiles.
Une soirée oppressante, comme de celle où on préfère rester sous la couette, ressentant la gravité pesant dans l'atmosphère.
La petite Julia se leva de son lit, après qu'un cauchemar l'ai réveillée, et l'empêchait de dormir. Elle sortit doucement des draps bleus que constituait sa parure de lit, avant de poser ses petites pieds sur le parquet vitrifiée. Elle sortit finalement de sa chambre, tout en se dirigeant vers celle de son frère, le premier vers qui elle allait, ne voulant pas déranger ses parents, ça agaçait profondément son père.
Elle poussa alors la porte de la chambre de son frère, qui était paisiblement endormi, la tête sur un ours en peluche.
_ William ? Demanda la petite voix cristalline de l'enfant.
_ Mmmh, grommela William.
_ William … persista la petite voix.
Le garçonnet s'assit dans son lit, regardant sa petite sœur, le visage ensomeillé.
_ Julia ?
_ J'ai fait un cauchemar William, je peux dormir avec toi ?
Il acquiesça distraitement d'un coup de tête tandis que sa soeur s'approchait. Elle se stoppa juste avant de monter dans le lit.
_ Ju ?
_ Attend, je vais chercher mon doudou !
Elle sortit de la chambre à tout vitesse pour se diriger dans la sienne quand elle remarqua de la lumière qui filtrait sous la porte entrebâillée de la chambre de ses parents.
De nature curieuse, comme tous les enfants, elle s'approcha à pas de loup de la chambre, guettant le moindre bruit qui pourrait en sortir. A quelques centimètres de la porte, elle tendit le bras pour la pousser. Elle n'aurait jamais du franchir cette porte.
Au sol, sa mère était étendue,inerte. Sa nuisette d'ordinaire blanche était maculée de sang chaud et gluant. L'enfant ne bougeait pas, restait tétanisée. Son regard scrutait la pièce, mais personne.
Elle sortit finalement de la chambre et se coula sous les draps avec son frère, se taisant, choquée. Aucun son ne voulait sortir de sa bouche quand elle vit le visage de William et qu'elle voulait l'appeler.
Alors elle resta sur le lit, recroquevillée, se balançant à en perdre la tête. Cette nuit là, la petite fille joyeuse et pleine de vie qu'était Julia disparut pour laisser place à un feu follet blond, qui n'attendait plus rien de la vie.
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Par Zhuen le 13 Août 2011 à 16:31
Andy et Spencer arrivèrent devant une magnifique maison, à quelques pas de la résidence d'Andy, et la jeune femme resta bouche bée devant pareille apparition.
_ C'est ça ?
_ Euh, oui... Un peu trop grand à mon goût.
_ Dire que gamine, je passais devant cette maison en voulant à tout prix y entrer, dit-elle en riant.
_ Ah bon ?
_ Je pensais pas que je tomberais amoureuse de celui qui y réside. Le monde est vraiment petit.
Spencer ne put s'empêcher de sourire à la phrase d'Andy. Ca fait toujours du bien d'entendre que l'on est apprécié ou aimé par quelqu'un. On se dit finalement qu'on n'est pas là pour une raison autre que vivre seul éternellement.
_ Tu aimes donc ?
_ J'adore, à côté, mon appart, c'est un trou de souris.
_ Viens.
Le jeune homme tira Andy par la main jusqu'à l'intérieur de la maison, sous les rires et l'émerveillement de cette dernière.
Ils arrivèrent finalement dans un hall blanc et décoré somptueusement, ça donnait envie d'être jaloux d'une telle maison, de l'avoir, sans les impôts ou le loyer qui suivait derrière.
_ Je vais te montrer mes « appartements », dit Spencer en riant.
_ Ah oui, c'est vrai que tu as tes propres appartements.
_ C'est ça d'être fils unique de multimillionnaires, viens.
Ils grimpèrent les escaliers à toute vitesse avant de débarquer à l'étage,où se trouvait les lieux de Spencer, pièces dont il disposait de son plein gré.
_ Là, c'est vraiment chez moi, le reste, c'est du cent pour cent de mes parents.
Andy franchit la porte pour tomber nez à nez avec une déco plutôt atypique par rapport au reste de la maison. Tandis que la majeure partie de la maison était recouverte de blanc, sa chambre affichait un noir continu sur les murs et le sol, seuls les meubles éclairaient la pièce.
_ Wah !
Andy se rua sur le lit avant de s'écrouler dessus en riant.
_ C'est géant ! Ta chambre est plus grande que mon salon ! A côté, c'est une coquille chez moi !
Spencer s'approcha à son tour du lit, pour s'asseoir à côté de le jeune femme.
_ Andy ?
_ Mmh ?
_ Tu ne m'as pas répondu tout à l'heure... Ca ne te fait rien que je deale ?
_ …
Andy tourna sa tête dans la direction de son compagnon, cherchant une véritable réponse à ce qu'elle ressentait.
_ Je … ça ne me fait pas rien, avoua-t-elle. Ca me fait peur, mais c'est pas à moi de te dire d'arrêter, voilà ce que je pense.
Spencer bascula au dessus de la jeune femme, plantant son regard dans le sien.
_ Tu sais que c'est illégal. Pourquoi tu ne me dis pas d'arrêter ?
Andy passa sa main dans les cheveux d'ébène de son compagnon.
_ Parce que ce n'est pas à moi de te demander d'arrêter, répéta-t-elle.
_ C'est à qui alors ? Je ne te comprends vraiment pas.
_ Comment te dire ça sans te vexer ? Soupira Andy. Ecoute Spenc, nous deux, on sait pas jusqu'où notre histoire nous mènera. On finira peut-être nos vieux jours l'un à côté de l'autre, comme on peut casser là maintenant. Si je ne suis que de passage dans ta vie, ce n'est pas à moi de te dire quoi faire pour le reste de ta vie.
_ Et si je n'ai pas envie que tu sois juste de passage dans ma vie ? Lâcha Spencer.
_ Qu …?
Le jeune homme posa doucement ses lèvres sur celles d'Andy en un baiser doux, que la jeune femme s'empressa d'approfondir, en s'accrochant au dos de son amant, passant ses mains sous sa chemise, caressant la peau de son dos.
_ Laisse tomber, répondit Spencer en roulant sur le côté pour finalement s'asseoir sur le lit.
_ Spenc ?
Andy s'approcha du jeune homme, toujours allongée sur le lit.
_ Tu te doutes que ce que je fais est risqué, non ?
_ Bien sûr, c'est surtout de cet aspect là que j'ai peur …
_ Si je te demandais une faveur, le ferrais-tu ?
_ Je … euh .. oui … Qu'est-ce qui se passe Spenc ?
_ Reste ici, avec moi, quelques temps. Ne retourne pas chez toi tant que je ne te l'ai pas dit.
Le regard émeraude d'Andy croisa l'argent de celle de Spencer, et elle y lut une inquiétude pesante.
_ Je risque quelque chose ?
Le jeune homme détourna la tête.
_ Oui, je veux bien rester Spencer, je te promets de ne pas bouger d'ici …
Le jeune homme tourna la tête et embrassa doucement Andy sur le bout des lèvres avant de basculer au dessus d'elle et couvrir son visage de baisers.
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Par Zhuen le 13 Août 2011 à 16:52
La nuit était finalement tombée. A cette époque de l'année, il faisait nuit de plus en plus tôt, ne rendant pas les rues rassurantes pour les gens vulnérables.
Cela faisait combien de temps qu'il courrait à en perdre haleine ? Combien de temps qu'il a vu la panique se lire dans ses yeux ?
Combien de temps que Liane était décédée, sous ses yeux ?
Tout avait été si flou, si confus.
Eliott se souvenait du coup de feu, de son amie étendue au sol, couverte de sang, le regard sans vie. Et Reanald, ce grand blond, qui avait ensuite pointé l'arme sur lui.
Comment s'en était-il tiré ?
Il se souvient de tout, jusqu'à ce qu'il vit la canon dirigé entre ses deux yeux, le trou noir, et il se voit courir dans les rues noires, le visage barbouillé de larmes, des tâches de sang sur les vêtement rapportés par Liane.
Finalement, il arrivait devant cette porte qu'il connaissant, dans la résidence de sa sœur. Il toqua frénétiquement à la porte, personne n'était là pour lui répondre. Toutes les lumières étaient éteintes. Quelle heure était-il ?
Le jeune garçon ne se démonta pas et fila vers une autre habitation, espérant y trouver refuge. A quelques pas d'ici, là où vivait Sienna. Il espérait qu'elle soit ici, qu'elle ne dorme pas, qu'elle le receuille.
Il arriva dans la cour de la résidence, remarquant que les lumières de son appartement étaient allumées. Il se rua alors dans le couloir, pris l'ascenseur, les larmes ne cessant pas de couler sur ses joues meurtries.
Il tambourina à la porte de toute ses forces. Tant pis si il réveillait tout le monde dans l'immeuble, tant pis. Il a tant besoin d'un visage amical en face de lui, un visage souriant, qui l'aimait, qui le connaissait.
_ Siennaaaaaaaaa !!
_ J'arrive.
Soulagé, le garçonnet se calma, essaya de respirer calmement.
Il était tiré d'affaire, il n'était plus aux prises de tous ses gens.
Au cliquetis produit par la clé dans la serrure, il leva la tête.
Quand l'amie de sa soeur apparut dans l'encadrement de la porte, il sauta dans ses bras.
_ Sienna !!
_ Eliott ?
Le garçonnet déversa toutes ses larmes sur le pyjama blanc de la rouquine, qui le serrait fort contre elle, ne comprenant pas ce qu'il faisait ici.
_ Calme-toi mon bonhomme, je suis là.
Elle prit l'enfant dans ses bras ferma la porte à clé et le déposa dans son lit.
_ C'est fini Eliott, je suis là, lui dit-elle en le bordant.
_ Sienna ….
_ Chuuut, lui dit-elle de sa voix la plus douce. Tu me raconteras demain, dors mon chéri, repose toi.
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Par Zhuen le 13 Août 2011 à 21:36
Julia ne courrait plus, elle était fatiguée. Cela faisait des heures qu'elle vagabondait, et elle ne pensait plus qu'à une chose, s'allonger dans un lit moelleux et confortable.
Elle se stoppa un instant, une main sur son ventre légèrement rebondit. Elle avait mal, elle savait qu'elle devait se calmer, pour elle et pour son enfant. Tout en se calmant, elle jeta un regard alentours. Elle était dans le bon quartier, elle connaissait cette ville par cœur, à force d'avoir suivi son père partout.
Quand elle arriva devant le numéro sept, une petite maison nichée entre deux autres, beaucoup plus imposante, elle se dépêcha de lire le nom de l'habitant.
Mikael Egarh.
Elle soupira de soulagement, la voilà arrivée à destination. Elle sonna à multiples reprises, voulant alerter l'occupant, quand celui ci lui ouvrit, en pyjama.
_ J... Julia ?
Pour unique réponse, la blondinette sauta dans les bras de l'homme devant elle, pleurant toutes les larmes de son corps. Elle avait réussi, elle l'avait fuit, et elle était devant la maison de l'homme qu'elle aimait, dans les bras de l'homme qu'elle aimait.
_ Entre princesse, reste pas là, tu vas attraper froid.
Ils entrèrent tous les deux, et Mikael installa Julia sur le canapé, près du feu qui était allumé.
_ Mais qu'est-ce que tu fiches ici Julia ? Lui demanda-t-il alors qu'il la tenant tout contre lui.
Pour unique réponse, elle prit la main du jeune homme et la posa sur son bas ventre, là où grandissait son enfant.
_ C'est pour lui que tu as fait ça, dit Mikael en caressant le ventre de la blondinette. Ne panique pas, je vais m'occuper de toi ma princesse, endors-toi.
Et dans les minutes qui suivirent, Julia s'endormit, bercée par le crépitement du feu et le son de télévision lui faisant comme un bruit de fond. Les bras de Mikael étaient rassurants, si seulement ça pouvait durer toute l'éternité.
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Par Zhuen le 14 Août 2011 à 15:22
Environ deux mois plus tard …
Le mois de décembre avait doucement commencé, sans torrent de neige ni de givre, rendant les habitants de Houlton confiants : l'hiver ne serait pas dur cette année, et on en profiterait bien plus.
Mais c'est tout autre chose que virent les habitants en cette journée du douze décembre : un épais manteau blanc recouvrait tout aux alentours.
Et bien évidemment, on ne peut pas dire que Mikael Egarh se soit douté de quoi que ce soit ce matin en se levant. Il était encore ensommeillé, avait ouvert ses rideaux sans rien réaliser et était descendu, comme chaque matin, récupérer son journal.
_ Aaaah !!
A peine eut-il ouvert la porte qu'une bourrasque glacée lui sauta au visage, et également sur son torse. Évidemment, il ne comptait pas se vêtir plus pour la nuit, vu que pas de neige, pas de vent glacé, et pas de nécessité de mettre un tee-shirt, suivant sa propre logique.
Il attrapa donc le journal à toute vitesse avant de se diriger dans sa cuisine et se servir un café brûlant, histoire de se remettre les idées en place.
_ De la neige, bougonna-t-il. De la neige, merde !
Un petit rire se fit entendre derrière lui et il se retourna vivement.
Julia venait d'entrer dans la cuisine, en pyjama d'hiver, elle est pas folle non plus, qui ne cachait pas pour autant on ventre arrondit par cinq longs mois de grossesse.
Ne croyez pas que c'est parce qu'elle rit qu'elle a retrouvé la parole, mais depuis qu'elle vit ici, elle se sent revivre, et peut-être qu'un jour, la parole reviendra d'elle même.
_ Bonjour, lui dit Mikael en se rapprochant d'elle. Bien dormi ?
Elle acquiesça vivement avant de lui déposer un léger baiser sur le bout des lèvres.
_ C'est moi qui t'ai réveillé ?
La blondinette hocha la tête positivement, en riant.
_ Navré ma puce, mais y'a de la neige ! J'aime pas la neige.
Julia émit un petit rire avant d'embrasser Mikael sur la joue et prendre la tasse café qu'il avait abandonné.
_ Eh ! C'est à moi ça ! C'est pas parce que t'es enceinte que je vais tout te laisser faire. C'est ma tasse mademoiselle.
Julia haussa les épaules avant de boire le café brûlant à longues gorgées, sous le regard ahuri de Mikael.
_ Petite peste, tu viens d'engloutir mon petit dèj !
Nouveau haussement d'épaule de la part de la blondinette qui déposa la tasse dans l'évier une fois qu'elle l'eût engloutie totalement.
Elle se fraya un chemin entre Mikael et la porte, mais ce dernier ne la laissa pas faire et l'attrapa.
_ On ne bouge plus mademoiselle ! Tu as bu mon petit déjeuner, ça va se payer !
La jeune femme leva les yeux au ciel avant d'embrasser Mikael à pleine bouche.
Le bonheur a des goûts d'éternité.