•  

     

     _ Tu m'expliques ?

    _ Mais que je t'explique quoi ? M'enfin, Sienna …

    _ Y'a pas de m'enfin Sienna qui tienne Matt ! Tout ce que je vois, c'est que tu me mènes par le bout du nez … J'ai l'impression d'être un pantin !

     

     

     Ca bardait dans l'appartement du jeune homme aujourd'hui. Sienna avait attrapé son sac, sa veste, et avait pris le premier taxi qui lui tomba sous la main, dont le chauffeur, soit dit en passant, était plus que douteux, à régler son rétroviseur intérieur pour détailler la jeune femme. Plus aucune dignité dans ses taxis aujourd'hui.

     

     

     _ Tu es venue pour qu'on s'engueule, c'est ça ? La mère Thompson n'est pas la seule à avoir le droit de profiter de nos querelles, tu comptes en rassasier mon quartier aussi !

    _ Si tu me cachais pas tant de choses, on en serait pas là Mathieu !

    _ Parce que maintenant, c'est Mathieu ? Madame nous sort les grands mots hein ? Et bien la dame, elle va aller s'exciter ailleurs que chez moi, j'ai du boulot !

     

     

     _ Du boulot ? S'offusqua la rouquine. Et mon cul c'est du poulet tant que tu y es ! Pas une fois je t'ai vu bosser, et en quoi un simple agent de mairie bosse-t-il chez lui ! Moi aussi j'ai du boulot ! La fac, mon job ! Les démarches pour retrouver mes parents, ça ne se fait pas en brassant de l'air !

    _ T'as fini ? Je peux aller me changer !

    _ Ah oui, monsieur n'est pas assez élégant, c'est ça ? Mais j'en ai marre de toi Mathieu ! Je … je …

    _ Tu ?

     

     

     _ Je pensais être tombée sur le bon cette fois-ci … commença-t-elle à sangloter. Un qui ne serait ni marié, ni bourré, encore moins gay ! Mais c'est connu, tous les bons mecs sont soit pris, soit homos, soit ont une double vie !

    _ Je suis peut-être Superman, qui sait ?

    _ T'as pas la tête de l'emploi, dit Sienna, des rires passant le barrage de ses lèvres.

     

     

     Matt s'approcha d'elle avant de la prendre finalement dans ses bras. La jeune femme déversa un torrent de larmes sur l'épaule de son compagnon, répétant inlassablement les mêmes excuses, encore et encore.

     

     

     _ Akira est une amie de boulot, on s'est rencontrées, j'avais huit ans, et puis, on a fini par se retrouver dans les mêmes locaux au boulot. La boucle d'oreille affreuse de l'autre jour, comme tu le dis si bien, c'est le cadeau d'un ami. Quand je vais le voir, et qu'il est susceptible, je la mets. Et la seule personne qui compte le plus dans ma vie, c'est ni cet ami, ni Akira, mais bien toi Sienna.

    _ Pourquoi tu ne me dis jamais rien ?

    _ Et toi alors ? Tout ce que je sais de toi est bien limité !

     

     

     Et c'est reparti, une nouvelle pique était lancée et la hache de guerre était déterrée.

    _ Mais moi, je … je n'aime pas parler de moi Matt ! Tu veux savoir quoi, hein ? Le nombre de mes ex ? Combien de fois j'ai chopé la crève ? Qu'est-ce que tu as à me demander ?

     

     

     _ Ta couleur préférée ? Osa doucement Matt. Ta pierre précieuse préférée ? Le nom de ton poisson rouge ? La chanson de Green Day que tu préfères … Car ça, figure-toi qu'on en a jamais parlé. On passe notre temps à nous quereller, du matin au soir et du soir au matin. Sérieux, notre situation ne rime plus à rien Sienna …

    _ Et bien, on casse tout alors ! Un coup t'es tout mielleux, dix secondes plus tard, tu me gueules dessus !

    _ Car tu crois que tu es mieux toit peut-être ? A piquer tes crises de jalousie toutes les cinq minutes, contre des personnes qui ne le méritent pas …

    _ Car Akira est innocente ? Vas-y ! Dis le moi dans le blanc des yeux !

    _ Oui, elle et moi, nous sommes juste amis ! Et je peux te le dire dans le blanc des yeux !

     

     

     Sienna enserra sa tête de ses mains, agrippant ses cheveux, les yeux fermés, se massant les tempes, essayant vainement de se calmer.

    _ J'me casse. On casse rien, tu me laisses réfléchir s'il te plaît Matt.

    _ Mais je t'en prie, tu connais la sortie, lui répondit le brun en lui tournant le dos.

     

     

     Sienna sortit finalement de l'appartement, les larmes aux yeux, les essuyant tant bien que mal. Elle sait très bien qu'elle est en tort, à accuser tout le monde, à juger tout le monde, à ne pas faire confiance à ceux dont elle finit par tomber amoureuse, ceux qui lui promettent tant de « je vais me séparer de ma femme », « je viens habiter près de chez toi » ou des « tu es la personne qui compte le plus pour moi ». Finalement, la personne qui compte le plus pour eux, c'est bien eux même. Les hommes en général, quels qu'ils soient, ne pensent d'abord qu'à eux seuls.

     

     

     Matt, quant à lui, se dirigeait vers son bureau, la petite chambre qu'il avait ré-aménagé avec beaucoup de plaisir. Il s'approcha du classeur, qu'il ouvrit sur des dizaines de dossiers multicolores et savamment classés. Il en tira un, sans aucun hésitation, avant de la lancer sur le bureau.

     

     

     Finalement, il s'approcha du bureau, décrocha le téléphone et composa un numéro de téléphone fixe, de tête.

    [Oui ?]

    _ Akira ? C'est Matt. Je viens de ressortir le dossier Thatch.

    [Tu as revu Mayers ?]

    _ Il m'a accueilli les bras ouverts, affirma-t-il avec un sourire victorieux.

     

     


  •  

     

     Valérie était assise dans la cuisine chez elle, juste devant son ordinateur portable, consultant ses mails, avec un quelconque espoir de revoir son neveu, dont elle a la garde, et qui a disparu il y a plus d'une semaine.

     

     

     La police lui a certifié qu'elle faisait son possible pour retrouver l'enfant, qu'il ne fallait pas perdre espoir malgré tout, que des enfants, il en disparaissait tous les jours, et que la plupart étaient retrouvés, en bonne santé, en proie à des fugues, ou ils se sont perdus, tout simplement.

     

     

     Mais Valérie est tout sauf une imbécile.

    Elle sait très bien que c'est loin d'être une fugue, ou que son chérubin de neveu ait pu s'égarer dans cette ville qu'il connaît si bien.

     

     

     Elle sait également que la mort de Delphes, l'accident de Paul et Claire, sont liés à la disparition d'Eliott.

    Elle en est persuadée, tout simplement. Elle le sent, au plus profond d'elle même. L'accident de sa sœur est tout sauf un accident justement. Paul aurait foncé dans un arbre tout seul ? Ss analyses avaient révélé qu'il était parfaitement sobre.

    Un lapin au milieu de la route ? Elle aussi elle croit encore au père Noël !

    Une envie suicidaire ? Avec les deux monstres qu'ils avaient et qu'ils adoraient ? Paul n'aurait jamais pu abandonner Andrée et Eliott, jamais ! Ils étaient tout pour eux.

     

     

     Piliiiip ! Valérie décrocha de ses songes, une fenêtre de conversation instantanée venait de s'ouvrir à l'écran.

    Yann : Bonjour Madame Swan. C'est au sujet de votre neveu.

    Valérie : Bonjour. Vous avez des nouvelles ?

    Elle tapait frénétiquement sur le clavier, dérapant sur les touches, de viles lettres se dissimulant dans ses mots par inadvertance.

     

     

     Yann : J'accepte de m'occuper de cette affaire. Pourriez vous passer à mon cabinet ?

    Valérie : Je suis là dans dans une vingtaine de minutes.

     

     

     [Valérie vient de quitter la conversation]

    _ Je vais enfin pouvoir la rencontrer, cette très chère Valérie …

    _ Je vais m'en aller alors, dit une silhouette assise dans un coin de la pièce sombre.

    _ Il vaut mieux, en effet. Restons discrets, c'est ce qu'il y a de mieux pour eux quatre.

     

     

     _ Passe donc à l'appartement dans la soirée Yann, on t'attendra tous les deux.

    _ Pas de problème, répondit le dénommé Yann en se grattant la tête. J'ai n'ai pas pour long de toute façon.

    _ A tout à l'heure.

    _ Ouais, c'est ça. A tout à l'heure.

     


  •  

     

     Le soleil pointait haut dans le ciel à cette heure de la journée. La brise d'automne chatouillait les joues de la jeune femme, faisait danser ses cheveux autour de son visage paisible, encadré par un doux brun, tantôt chocolat, tantôt noisette, muant selon les envies de l'astre lumineux.

     

     

     Andy se promenait dans sa résidence, fulminant, hésitant à aller à la fac, ce serait tellement simple de rester chez soi à ne rien faire, allumer la télévision et regarder l'épisode de Docteur House qu'elle a enregistré hier soir, s'endormant devant, comme à chaque fois.

     

     

     Soudainement, elle reconnu une silhouette près de la maison de Madame Jennings, la vieille pie du quartier. Un homme mince, des cheveux longs et tressés, lui tombant sur les épaules. De là où elle était, elle aurait pu parier avoir vu l'éclat d'argent des prunelles du jeune homme.

     

     

     _ Spenc' … soupira-t-elle.

    Sa tête lui disait de faire demi-tour, de retourner chez elle, d'aller à la fac, de fuir cette énergumène, mais quand le cœur à décidé, la tête et le reste du corps ne font que suivre bêtement. Alors, Andy s'approcha de Spencer, d'une démarche assez rapide, un peu trop rapide.

     

     

     Finalement, une fois devant lui, elle lui sauta directement dans les bras, sans rien dire ou faire d'autre, juste se sentir dans ses bras, en sécurité, et oublier ce qu'elle a pu dire la semaine dernière, car c'est toujours le coeur qui l'emporte sur la raison, et elle l'a toujours su. Comme avec Nate. Sa raison lui dictait de ne rien tenter, qu'il ne serait plus jamais son meilleur ami après ça, et maintenant, elle ne le voit même plus.

     

     

     Leur étreinte durant cinq longues minutes, durant lesquelles ni Andy ni Spencer ne parlèrent, savourant le contact avec l'autre, la joie de le prendre dans ses bras, pensant ne plus jamais se revoir. La jeune femme luttait contre ses larmes, tant bien que mal, mais ses yeux rougis la trahissaient.

     

     

     _ Je suis navrée Spenc' … Je n'aurais jamais dû te dire ça l'autre fois …

    _ C'est oublié Andy, le truc, c'est que je n'ai pas pu m'empêcher de venir te voir, c'est pas mon genre pourtant de m'attacher aux gens.

     

     

     Finalement, il se décollèrent, sans décrocher leurs regards, avant que Spencer ne frôle les lèvres d'Andy des siennes, en un baiser doux et simple, auquel répondit Andy sans aucune gêne, s'accrochant désespérément à Spencer, crochetant ses doigts autour de la nuque du jeune homme.

     

     

     _ Je … je crois que je suis amoureuse de toi Spencer … Je me sens bête !

    _ C'est pas à toi de te sentir bête Andy, je crois plutôt que c'est à moi.

    _ Ah bon ? Et pourquoi ?

    _ Car … je me suis juré de ne jamais t'approcher.

    _ De ne jamais m'approcher ? S'enquit Andy. Tu me connaissais avant que je te rencontre ?

    _ Julian m'avait parlé de toi, et je me suis juré de ne pas m'approcher de toi, pour Julian …

    _ J'en veux pas de Julian …

    _ Oui, j'avais remarqué ! Ajouta-t-il en riant. Tu crois que je vais te supporter ?

    _ T'es pas très sympa, je sais pas si j'aurais dû répondre à ton baiser …

    _ Tu regrettes ? Se vexa-t-il à moitié.

    _ Je sais pas … Je ….

     

     

     _ Andy ? S'interloqua Spencer. Dis moi enfin, qu'est-ce que tu as ?

    _ Je … je … bredouilla-t-elle.

    _ C'est Nate, n'est-ce pas ? Demanda-t-il.

     

     

     Andy baissa la tête, ne voulant pas croiser le regard de Spencer. Ce dernier posa sa main sur la joue de la jeune femme, voulant la forcer à le regarder.

     

     

     _ Andrée … je ne t'en voudrais pas si tu ne pouvais pas l'oublier. Je m'en fiche de n'être que le deuxième, troisième ou même plus dans ton cœur. Je peux comprendre que tu ne peux pas l'oublier …

    _ Merci, souffla la jeune femme.

    Pour seule autre réponse, elle se blottit dans les bras de Spencer, ses larmes passant finalement le barrage de ses paupières, après avoir eu tant de mal à les en empêcher …

     

     


  •  

     

     _ Mais vous avez quoi dans la cervelle !! De la merde ? Comme les crabes ?

    _ Eh, mollo Tom ! On t'as pas sonné ! Répondit une femme rousse, assise dans un canapé, au fond de la pièce délabrée.

    Le dénommé Thomas, homme imposant, aux cheveux de jais lui couvrant la quasi-totalité du visage, se retourna vers la femme.

     

     

     _ Je me doute bien que ça vient de toi Liane, ces deux là n'ont pas assez de jugeote pour faire un coup pareil.

    _ Je dois le prendre pour un compliment ?

    _ Tu te fous de ma gueule ?

    _ J'en ai bien l'impression Thomas.

    _ T'as de la chance que j'ai des principes … Sinon, quelqu'un m'explique ce que ce mioche fout ici ? Reanald !

     

     

     Le jeune homme blond vautré sur sa chaise soupira avant de répondre bêtement.

    _ Je l'ai chopé y'a deux semaines …

    _ Tu peux me dire pourquoi ? S'agaça le plus âgé.

    _ Bah, comme la greluche s'est tirée ! Et je compte la faire revenir !

    _ Oh !

     

     

     Vlaaaaf ! Cette chaussure en plein visage, il l'a bien mérité se dit Thomas. Non mais qu'avait-il fait au ciel pour qu'il hérite de crétins pareil.

    _ Crétin ! Elle va jamais revenir ! Elle ne sait même pas qu'il a été kidnappé ! Elle va le croire mort, comme le reste de sa famille. On va en faire quoi de ce môme ? Réponds !

     

     

     _ Il peut toujours servir, ricana la rouquine en se levant.

    _ Plaît-il ?

    _ Un morveux, ça peut toujours servir, renchérit le brun. Ca tient trop à la vie ces machins là …

    _ Explique, vas-y. Trouve moi les arguments !

    _ J'en connais un paquet qui donnerait cher pour posséder un gosse tel que lui, sans compter que les organes de gosses, c'est pas donné sur le marché noir … continua la rouquine en se promenant dans la pièce.

     

     

     _ Tu comptes le dépecer ?

    _ Attends qu'il soit un peu plus … mal en point. Un mini-majordome, ça peut faire du bien aussi. Une mini-chose que tu montres fièrement devant tes rivaux, imagine ça cinq minutes Thomas. De toute façon, ce gosse est voué à la mort, avec un nom pareil.

     

     

     Dans la pièce à côté, derrière les fissures du mur sali par les ans, un petit garçon blond était recroquevillé sur un matelas sale, fermant les yeux, sanglotant, tremblant. Il avait encore ces vêtements du jour de l'enlèvement, ses cheveux étaient gras, noircis. Les multiples plaies de son visage s'étaient infectées, toutes plus récentes les unes que les autres. Cet enfant n'était autre qu'Eliott.

     


  •  

     

     Dans un squat désormais bien connu, Andy s'apprêtait à pousser la porte du bâtiment afin de retrouver son nouveau petit ami.

    La jeune femme avait le sourire aux lèvres, débordait de vie, quelque chose qu'elle n'avait pas ressenti depuis bien longtemps maintenant, depuis que Nate avait décidé de prendre la poudre d'escampette direction son pays étranger, sans donner de nouvelles à la jeune femme, même pas en simple amie.

     

     

     Finalement, avec Spencer, elle redevenait l'Andy d'autre fois. Souriante, joyeuse, heureuse et surtout, amoureuse. Ça elle ne pouvait pas se le cacher. Certains jugeraient que c'est trop tôt pour que la jeune femme se dise amoureuse de Spencer, mais Andy s'éprend très vite des gens qu'elle rencontre et qui l'attirent. En bien ou en mal, elle a toujours été comme ça.

     

     

     _ Spencer ? Demanda-t-elle en traversant la salon mité. T'es par ici ?

    Aucune réponse de la part du jeune homme, il ne lui a quand même pas posé un lapin. Enfin … ils se sont pas donnés rendez-vous, mais elle venait tous les jours avant, ça revient au même.

     

     

     _ Spencer ? Répéta-t-elle en gravissant les escaliers.

    Le squat n'avait pas changé, toujours aussi délabré, et toujours aussi peu chauffé.

    _ Spenc...

    _ Il est pas là, lui répondit une voix derrière elle.

     

     

     Elle se retourna et vit Julian sortir du salon du haut, tout sourire.

    _ Oh. Bonjour Julian.

    _ Salut Andy. Comme ça, tu cherches Spencer ?

    _ Euh ouais … on a l'habitude de se voir au squat, donc … Je, je …

    Vite, trouver un truc à dire, ne pas laisser le blanc s'installer où s'en est fichu pour elle.

     

     

     _ Tu le cherches toi aussi ?

    C'est pas très brillant, mais ça allait faire l'affaire.

    _ Hmm ? Euh, oui. Deux trois affaires à régler.

    _ Bah je vais te laisser alors, je vais pas te déranger.

    _ Mais non, fait pas l'idiote voyons, reste. L'attente sera moins longue à deux. Toi aussi tu voulais voir ce bon vieux Spency, non ?

     

     

     _ Oui, j'avoue. Mais j'allais à la fac en même temps tu vois, et comme je passe dans le coin, je suis venue faire un p'tit coucou …

    La jeune femme trouvait son mensonge pitoyable, et elle espérait que Julian n'ait pas assez de jugeote pour chercher anguille sous roche.

     

     

     _ Allez Andy, tu peux bien louper un cours, c'est pas un drame à la fac.

    _ Non, je dois y aller, vraiment.

    _ Andy ! Allez, reste. Tu vas pas me faire gober que tu es une élève sérieuse.

    _ Et si je te dis que si, je dois vraiment y aller.

     

     

     _ Arf, les étudiants, c'est plus ce que c'était à mon époque...

    _ T'es pas si vieux que ça non plus.

    _ J'en ai dix de plus que toi, facile.

    _ C'est pas si vieux. Bon, désolée, mais je dois vraiment y aller.

     

     

     Julian fit un grand pas en avant et se retrouva très vite collé à la jeune femme, qui n'osait plus bouger. Elle baissait les yeux, ne voulant pas croiser les yeux verts de l'acteur, cachés derrières des mèches blondes.

    _ Lâche moi Julian, je dois y aller, souffla-t-elle.

    _ Pourquoi tu me repousses à ce point là ?

    _ Parce que toutes les filles doivent être à tes pieds ?

    _ Oui, c'est la logique des choses dans ce monde.

    _ Dans ta bulle tu veux dire. Désolée de te dire ça, Dom Juan, mais je ne suis nullement intéressée.

    _ Elles me disent toutes ça au début.

     

     

     Julian s'empara avec avidité des lèvres de la jeune femme, lui bloquant les bras le long du corps, réduisant à néant ses possibilités de ce dégager de l'étreinte de l'homme blond, qui lui assena un coup sur le visage quand celle-ci essayait de se dégager, en vain. Finalement, elle se dit qu'elle aurait mieux fait de ne pas venir aujourd'hui.

     

     

     _ Hep ! Un coup de main peut-être ?