• - Flash Back -

     

    Paragraphes (v.2)

     

     C’était un soir de Noël sur la ville de Houlton, dans l'état du Maine, au Nord Est des Etats Unis, Noël 2007 plus exactement.

     

    Paragraphes (v.2)

     

     Quatre amis s’étaient donnés rendez-vous dans une petite boîte de nuit, afin de fêter comme il soit cette soirée de fête, ne pouvant pas se voir pour le nouvel an.

     

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    Il faisait froid dehors, lourd dedans, incitant les couples à prendre l’air à l’extérieur, se rapprochant dangereusement.

     

    Paragraphes (v.2)

     


    A l’époque, Andy était déjà une jeune fille fragilisé par les décès successifs. Sa grand-mère qui l’avait «abandonnée» il y a moins d’un an, c’était son premier Noël sans elle. Car chaque Noël, elle le passait chez elle, seule ou avec Eliott, ses parents n’étant pas croyants, et ne voyait en cette fête qu’un événement commercial.

     

    Paragraphes (v.2)

     


    Coiffée le plus simplement possible, et vêtue d’une petite jupe beige, d‘un gros manteau bleu et de bottes, elle s’était isolée sur un banc à l’extérieur de la boîte de nuit, regardant la neige tomber doucement sur ses cheveux bruns.



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    Paragraphes (v.2)

     

     Nate, qui avait suivi la scène depuis l’intérieur de l’établissement, partit rejoindre son amie sur le banc, innocemment.

     

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    Cela faisait des semaines qu’il ne la voyait plus comme une simple amie, mais son amour propre lui avait empêché bien des fois d’être honnête avec elle. Par ailleurs, Nate Handers fait partie de ce genre de personnes qui voilent leurs sentiments, jamais il ne prononcera un «je t’aime», ni à la femme qu’il aime, ni à ses parents.

     

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    Assise seule sur son banc, Andy tremblait, frigorifiée par la neige qui tombait sur ses épaules.

    _ Viens par là, lui murmura Nate en l’approchant de lui.

     

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    Andy accepta et se retrouva dans les bras chauds et réconfortant de Nate.

    _ Merci, souffla-t-elle en se blottissant contre lui.

    _ Je t’en prie, lui répondit-il en regardant droit devant lui.

     

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    Ils restèrent assis ainsi pendant de longues minutes, les couples de passants s’embrassant non loin d’eux, se murmurant des Joyeux Noël. Nate dévisagea le profil de la jeune femme qu’il tenait dans ses bras, cherchant la meilleure façon de s’y prendre avec elle.



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    Paragraphes (v.2)

     

     Soudain, elle tourna la tête vers lui, ce qui le surprit. Il ouvrit de grands yeux, un peu honteux de s’être fait prendre en pleine contemplation.

    _ Nate ? s’enquit-elle. Qu’est-ce qui se passe ?

     

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     _ Ahem… Me… me gifle pas surtout, lui dit-il en approchant son visage du sien.

    Interloquée, pétrifiée même, Andy n’osait plus bouger en voyant le visage de Nate se rapprocher dangereusement du sien.

     

    Paragraphes (v.2)

     


    Ce fut tellement soudain pour Andy qu’elle oublia de fermer les yeux quand Nate l’embrassa. Ce dernier se décolla d’elle, réalisant que ce n’était pas du tout ce que pouvait attendre son amie ce soir là.

    _ Excuse-moi, lui souffla-t-il, piteux.

    _ Nan, excuse moi, lui dit Andy en rougissant.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Cette fois ci, ce fut elle qui s’approcha de son ami, et Nate en profita pour sauter sur ses lèvres dirigées vers lui. Nate mit tout son amour en embrassant Andy, ne sachant pas lui-même prononcer ces mots là. Andy, heureuse, passa ses bras autour du cou du jeune homme, l’attirant à elle pour prolonger leur baiser.

     

    Paragraphes (v.2)

     


    _ Joyeux Noël, lui murmura Nate une fois qu’ils se furent détachés.

    _ Joyeux Noël, lui répondit Andy en un souffle.

     


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     Eliott s’éveilla doucement vers huit heures du matin, aux côtés de l’amie de sa sœur : Sienna.

     

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    La jolie rousse regardait distraitement la télévision, caressant les cheveux dorés du petit garçon qui se tenait près d’elle.

     

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    _ Sienna ? bâilla l’enfant en se réveillant.

    _ Bonjour mon bonhomme, lui répondit-elle. Tu veux quelque chose pour le petit déjeuner ? Elle te fait quoi Andy d’habitude ?

    _ Des pancakes. Mais, elle est où Andy ?

     

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    Sienna redressa l’enfant qui s’était assoupi sur elle et se dirigea vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Eliott la suivit et s’installa à table, attendant sa réponse.

    _ Sienna ?

    _ Chez Nate.

    _ Aussi tôt ? Il se passe quoi ?

    _ Nate s’en va mon chéri.

     

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    _ Il a pas le droit de partir ! gronda l’enfant en secouant vivement les jambes de mécontentement.

    _ Il est assez grand pour faire des choix mon bonhomme…

    _ Et Andy ? Il l’a oubliée ?

     

    Paragraphes (v.2)

     

     _ Non, se perdit Sienna à murmurer pour elle-même.

    Elle jeta un coup d’œil à l’horloge, espérant que tout se passe bien entre les deux jeunes gens. L’espoir fait vivre.


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    Paragraphes (v.2)

     

     Non loin de là, dans une villa de la petite ville, un homme s’énervait seul face à sa fille cadette, cette boniche incapable qui ne savait rien faire d’autre de sa journée que de s’enfermer dans sa chambre et pianoter à longueur de temps.

     

    Paragraphes (v.2)

     
    D’ailleurs, c’est dans cette fameuse chambre que Harry Mayers s’escrimait de si bon matin. Julia était assise sur le banc du piano, ne touchant pas à l’instrument pour autant.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    C’était devenu une habitude pour la jeune femme, qui ne disait rien, encaissait, fermait les yeux, ne grimaçait pas.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Elle restait immobile face à son père qui s’énervait tout seul, encaissant les gifles les unes après les autres, les mots violents les uns derrière les autres… La colère de Harry finirait bien par passer un jour, elle le savait. Elle restait telle une poupée de chiffon dont la tête se balançait au fil des mouvements de la main de son père sur son visage.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Dans quelques minutes, quelques secondes, Harry tirera sa fille par la main pour l’allonger sur le lit et profiter de sa faiblesse.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Et comme chaque fois qu’il abusait d’elle, elle n’était plus qu’une poupée sans vie sous les doigts violent de ce père qui rejetait toute sa colère sur cette enfant de seize ans qui ressemblait de trop à cette épouse décédée.

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Et ce sera Julia qui paiera, entre gifles, pénétrations violentes et insultes crachées au visage. Comment ne pas se renfermer sur elle-même quand la seule famille qu’il vous reste se sert de vous comme d’un défouloir ?

     

    Paragraphes (v.2)

     

    Et au fond des yeux de l’enfant brillait une lueur d’espoir, que la seule personne qu’elle aimait de cet amour si pur attribué aux anges viennent la sauver de cette humiliation, lui rende la vie, tout simplement.