• Move Along - All American Rejects

     

    (1)

     

    La musique tambourinait dans cette salle calfeutrée et noire de monde, et une bande d'amis se trémoussaient au centre de la piste de danse, bières en main et sourire aux lèvres, sans se soucier de l'instant présent. Après tout, ils n'ont même pas vingt ans, savent très bien qu'ils enfreignent les lois de l'État du Maine en consommant de l'alcool avant leur majorité, mais peu ici s'en souciait, pas même ce barman grisé par la soirée qui s'emplissait les poches de pourboires généreusement donnés par une clientèle peu habituée aux manœuvres de la vie mondaine. « On lui donne un pourboire ? Ça fait classe et friqué ! » ne cessait de répéter ces jeunes en quête d'identité, voulant se rapprocher du monde adulte pour quelques instants, sans se douter que le monde de l'enfance n'est pas si aisé à récupérer.

     

    (1)

     

    Et lui ne bougeait pas, stoïque au milieu des danseurs, sa bière à la main, ses cheveux roses dissimulés derrière une casquette, résultat d'un pari entre amis qu'il avait perdu. Non, il préférait regarder les danseurs et ses amis s'amuser, honteux de sa couleur de cheveux quelque peu étonnante et détonante.
    _ Allez Willou ! Bouge ton cul !

     

    (1)

     

    Le jeune homme rosé regarda sa meilleure amie, sa presque véritable sœur, se déhancher devant lui, à moitié soûle, sous le regard sur-protecteur de son petit ami. Elle renversait sa bière à chaque pas qu'elle faisait, à chaque roulement de hanche et coup de bassin, ce qui fit sourire le fameux « Willou », pour la première fois de la soirée.
    _ Quand on a perdu un pari, il faut savoir assumer mon chériiiiiii ! Continua-t-elle alors que son regard balaya la salle à la recherche de cheveux roux flamboyants qui lui manquait à l'instant.

     

    (1)

     

    N'étaient-ils pas censés être quatre dans cette boite de nuit ? Rester tous les quatre, comme les quatre doigts de la main moins le pouce car il n'y avait personne de gros ici, comme le disait souvent cette brunette actuellement ivre. Cette dernière repéra d'ailleurs la chevelure recherchée et hurla tout en brassant l'air de ses bras, finissant d'éparpiller le contenu de sa bouteille sur le sol, et sur les personnes alentours.
    _ SIENNAAAAAAAAA !!!

     

    (1)

     

    La rouquine se retourna, alors qu'elle était en pleine discussion avec un homme, sans nul doute charmant, mais trop loin pour qu'il ne soit vu par ses amis. Elle s'excusa rapidement avant de se rapprocher d'eux, et en particulier de la brunette, lui enlevant la bouteille de bière des mains en soupirant.
    _ Je crois que tu as assez bu pour ce soir Andy.
    Son regard se dirigea aussitôt sur le dernier comparse de leur bande, qui regardait ailleurs, espérant se faire oublier assez rapidement par Sienna. Mais sa manœuvre ne marcha guère et la rouquine s'approcha de lui pour tapoter sur son épaule, et il se retourna, à regrets.

     

    (1)

     

    _ Oh ! Sienna ! Feignit-il l'innocence. Comment ça va ? T'as pas conclu avec ton brun-machin ?
    _ Elle est soûle.
    _ Je sais. Mais c'est pas moi le responsable, elle a pas voulu m'écouter.
    _ Tu la connais pas soûle. Elle va aller rouler du cul devant tous les gars pour les exciter à mort, et elle va finir avec une liste longue comme mon bras de proposition pour la nuit, et très certainement se faire raccompagner par un homme aux intentions peu catholiques qui n'est pas son petit ami, puisque celui-ci préfère la regarder en riant …

     

    (1)

     

    _ J'ai pas le choix alors, soupira-t-il.
    _ Si tu veux pas te faire doubler par un parfait inconnu, non …
    Il tourna alors la tête vers sa petite amie, pour la ramener chez elle avant de se rendre compte que celle-ci était désormais absente de son champ de vision, et autant chercher une aiguille dans une botte de foin avec toute cette foule autour d'eux. Il persifla de mécontentement puis entreprit de la chercher, avec l'aide de la rouquine qui n'avait pas non plus l'intention de laisser sa meilleure amie être victime de son ivrognerie.

     

     


  • (2)

     

    A quelques pas d'eux, au sol, se retrouvait une brunette, la tête tournante et l'estomac faisant des montagnes russes entre ses côtes, aimant bien faire ressortir ce trop plein de substance qu'il ne trouvait pas à son goût. Et à ce niveau du sol, à part se faire piétiner, elle ne risquait pas de voir les autres l'aider, la cherchant à hauteur d'homme, et non de lutin des bois. Une lueur de lucidité passa et elle en profita pour se pincer les deux joues et passer sa main dans ses cheveux embrouillés, quand une main solide et ferme lui attrapa le bras pour la relever sèchement, et la sauver des pieds des autres danseurs ivres et peu scrupuleux de regarder où ils mettraient leur adorables petons.

     

    (2)

     

    _ Oh ! Mais c'est que t'es rudement jolie pour une lycéenne ! Mazette !
    « Hein ?! Mais il débarque de Triffouilli-les-Oies celui là ou quoi ?! » pensa-t-elle aussitôt en relevant la tête. Et elle fut plus que surprise de voir que son interlocuteur ne ressemblait en rien à en campagnard, où alors il était très doué pour ressembler au parfait citadin, limite New-Yorkais, et elle se contenta de supposer qu'il prenait un « accent » pour mieux s'intégrer au peuple des bas fonds de Houlton, considérés comme de simples paysans et serfs vu de la lointaine Pomme New-Yorkaise.
    _ Tu t'appelles comment ? Lui demanda-t-il en la détaillant sans réel scrupule, ayant déjà une idée bien précise en tête de ce que sera sa future soirée : lui, une chambre d'hôtel, un mousseux français et cette charmante brunette dans ses bras criant son nom à tue-tête.

     

    (2)

     

    Andy se limita à sa « contemplation » instructive du babouin New-Yorkais, n'ayant absolument aucune envie de lui répondre, préférant être tranquille. Mais son cerveau embué dans les vapeurs d'alcool n'arrivait pas à suivre sa propre logique de rester une anonyme et de fuir loin de ce pervers excité, et préféra faire la chose qui lui semblait la plus simple : répondre.
    _ Andrée …
    _ Andy ! Gronda une voix derrière elle, ce qui la fit se retourner.
    L'homme regarda derrière elle, pour afficher une mine moins réjouie que précédemment. Et pour cause, si lui était un babouin, celui qui venait d'arriver était plutôt du genre gorille, certes peu crédible comme dragueur avec ses cheveux roses, mais bien assez musclé pour lui faire passer l'envie de toucher à la demoiselle. Il préféra détourner le regard de Will pour questionner sa désormais ex-potentielle-conquête.

     

    (2)

     

    _ C'est ton petit ami ?
    _ Nan, juste le meilleur ami. Et je suis un ourson à côté de son mec, alors t'as intérêt à te barrer fissa de là si tu tiens à ta malheureuse vie, compris ?
    _ Euh oui …
    Et il détala, trébuchant sur ses lacets défaits sous les rires du Gorille rose, qui regarda aussitôt après Andy, en souriant... sourire qui s'effaça après quelques secondes, en réalisant que de larges traînées de sang barbouillaient le visage de son amie d'enfance, sans que celle-ci ait l'air de se rendre compte de quoi que ce soit.

     

    (2)

     

    _ Andy … tu … tu saignes …
    Il avança ses doigts tremblants vers le visage de son amie, voulant certifier que c'était bel et bien la réalité, quand le décor changea brusquement pour devenir une ruelle ou deux corps sanguinolents étaient allongés dans une marre de sang : un homme et une femme. Et sur la femme se distinguait sans aucun doute possible un ventre rebondi par une grossesse bien entamée, et presque à terme …

     

    (2)

     

    _ ANDYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY !!

     


  • (3)

     

    William se redressa d'un mouvement sec dans son lit, une main posée contre son cœur, haletant, cherchant sa respiration, le regard rivé sur la baie vitrée droit devant lui, sur les lumières nocturnes de la ville qui s'éveillait à peine en ce jeudi matin. L'hiver paresseux entraînait les habitants de Houlton dans un sommeil prolongé, calfeutrés sous la couette et peu enthousiastes à l'idée d'en sortir. Cependant, c'est bien ce que fit cet homme de bientôt quarante ans après s'être assuré que son épouse dormait encore du sommeil du juste. Il enfila alors un pantalon de pyjama et un tee-shirt élimé tout en regardant distraitement l'heure.
    Sept heures moins dix. Il fallait songer à réveiller le duplex, excepté la jolie blonde qui partageait sa vie depuis plusieurs années déjà, cette dernière ne travaillant pas le jeudi pour mieux servir à l'hôpital le samedi. Une fois vêtu, il sortit de la pièce, prenant un soin particulier à ne faire aucun bruit afin de la laisser se reposer.

     

    (3)

     

    Sur la mezzanine, il s'étira longuement, laissant aux lumières de la vaste pièce de chauffer un peu, se plaignant mentalement de la lenteur de ses lampes économiques qui risquaient plutôt de nous faire louper des marches que de vraiment nous faire économiser de l'énergie et de l'argent. Une fois que chaque jointure de ses os eut craquée, il toqua à la première porte qui se trouva sur son chemin, et pénétra dans la pièce qui fut une chambre de jeune fille, aussi grande qu'un placard à balais. La jeune fille en question, blonde comme les blés, ses longs cheveux emmêlés sous sa tête, dormait paisiblement par dessus ses draps. La nuit n'avait pas été agitée seulement pour lui même, se perdit à rêver William. Doucement, il s'assit sur le lit, faisant attention à ne pas s'asseoir sur ses cheveux et lui caressa la joue du bout des doigts.

     

    (3)

     

    _ Debout microbe … Tu vas encore être en retard au lycée...
    Elle grogna subtilement avant de cligner des yeux, sous des « mmh » d'incompréhension, tandis que le grand gaillard sur le lit souriait, lui laissant le temps de s'éveiller, temps qu'il ne laissera pas à l'occupant de la chambre voisine, pour la simple raison qu'il ne sait pas se réveiller en douceur … ou seul.
    _ Allez Zhoo réveille-toi, je te fais ton petit déjeuner, conclut-il en l'embrassant sur le front.
    Il se leva, et sortit de la chambre de la blondinette, laissant la porte ouverte, puis se dirigea vers la porte suivante, à laquelle il toqua, voulant éviter quelque spectacle que ses yeux de papa ne pourrait pas supporter de la part de son fils débauché âgé de seulement seize ans.

     

    (3)

     

    _ Lève toi Kaitlin, gronda-t-il, ou je te tire par les pieds et je te fous sous la douche.
    _ Geoooorg … grommela le jeune homme en retournant se cacher sous ses couvertures. M'appelle pas Kaitlin, j'suis pas une fille !
    _ Au moins, comme ça je sais que t'es en vie. Sors de là, je me répète pas.

     

    (3)

     

    William se retourna pour prendre la direction de l'escalier et croisa sa fille cadette, encore toute ensommeillée, sortir de sa chambre, les cheveux dans les yeux.
    _ Ils sont à ta droite les escaliers Zhoo, tu continues dans ta direction et tu vas tomber.
    _ Humpf …
    Elle se dirigea vers les escaliers, doublant son père, pour les descendre à la vitesse phénoménale d'un mollusque en hibernation, suivie par son père, qui se trouvait bloqué derrière elle, sans la moindre possibilité d'arriver en bas plus vite qu'elle à ce rythme. Alors à distance raisonnable du sol, il sauta par dessus le garde-fou, ce qui fit sursauter aussitôt la jeune endormie et finir de la réveiller.

     

     

    (3)

     

    _ Papa !
    _ Chut, tu vas réveiller ta mère, et elle a besoin de sommeil, dit-il en avançant dans la cuisine et de sortir son nécessaire à petit déjeuner. Chocolat chaud ?
    _ Je peux ne pas aller en cours s'il te plaît ? Bougonna l'adolescente en s'asseyant au comptoir, enfouissant son visage entre ses mains pour tenter de récupérer quelques secondes de sommeil.


  • (4)

     

    _ Je dirais bien oui, mais ma conscience de père modèle va te dire non. Alors on se réveille jeune fille.
    William prépara trois petits déjeuners, en servit un en face de chaque chaise et une fois la chose faite, se fut au tour de Georg de se pointer, les cheveux en bataille et le visage défraîchi, signe qu'il n'avait pas passé la majeure partie de la soirée dans son lit comme il avait bien essayé de le faire croire à son paternel. Après un bâillement digne d'un lion, il s'installa finalement à côté de sa sœur.

     

    (4)

     

    _ Plutôt du café pour moi, précisa-t-il alors qu'un mal de crâne lui tambourinait entre les deux oreilles.
    _ Comment tu fais pour avoir la gueule de bois en restant dans ta chambre toi ? Feignit l'ignorance le père de famille.
    _ Roh, je suis sorti cette nuit, tu le sais de toute, fais pas le gentil, ça te va pas au teint.
    De nouveau, le jeune brun bailla, de petites larmes se pointant au coin de ses yeux, qu'il s'empressa d'essuyer, soupirant, lassé de son problème de canaux lacrymaux qui le faisait pleurer dès qu'il baillait. Il empoigna l'anse de son mug, qu'il porta à ses lèvres pour apprécier le breuvage noir qui pourrait lui apporter un peu de lucidité.

     

    (4)

     

    _ Et je suis d'accord avec Zhoo, je veux pas aller en cours non plus, ce sera un massacre sinon …
    _ Tu projettes de te faire tuer par le prof pour devoir non rendu ? Se renseigna William en engloutissant son petit déjeuner. Charmant, mais j'ai pas les moyens d'organiser ton enterrement en ce moment, alors reste en vie. Et tu iras en cours, que tu le veuilles ou non, ça t'apprendra la douleur de la nuit blanche, de la gueule de bois et du devoir de littérature qui t'attend. Bouge tes fesses, et plus vite que ça.
    Sur ce, Georg termina d'une traite son café pour monter à l'étage et s'enfermer dans la salle de bain la plus proche de sa chambre, pour essayer de se remettre les idées en place.

     

    (4)

     

    Georg est loin d'être un garçon malheureux et mal dans sa peau comme beaucoup le croient à cause de ses déboires avec l'alcool ou même l'autorité. Tout ce qu'il aime, c'est encore qu'on le laisse vivre comme il le souhaite. Sauf que ça ne lui réussit pas toujours, à son plus grand regret. Le jeune homme préféra se contempler dans le miroir de longues minutes, essayant de se rappeler, même un chouïa, de sa soirée de la veille et de ce qu'il a bien pu faire avant de s'écrouler ivre mort sur son lit. Et bien que l'effort fut difficile, quelques bribes lui revinrent, et il préféra encore tout oublier. Secouant la tête pour ébrouer ses cheveux, il attrapa ceux-ci pour essayer de les ramener et de les nouer à l'arrière de sa tête, laissant les plus courts emmêlés et en désordre, avant d'abandonner très clairement cette idée.

     

    (4)

     

    _ Pas encore assez longs, soupira-t-il en pinçant ses cheveux noirs corbeaux entre ses doigts.
    Son téléphone sonna dans sa chambre, et même dans son lit. Il s'en approcha, cherchant tout pour ne pas aller en cours, et s'en empara pour lire finalement un message de Camille.

     

    (4)


    « Emma va te tuer, sors le bouclier GK ! »


  • (5)

     

    A deux maisons de là, alors que Camille était assis dans la chambre de sa sœur jumelle, Emma, cette dernière grondait tel un dangereux dragon, en long, en large et surtout en travers, tout sa colère se rejetant sur Georg et ses conneries de la veille, comme pour changer. Camille, lui, préférait lambiner en pyjama, pianoter sur son téléphone et discuter avec son meilleur ami, et son petit copain quand celui-ci ne mettait pas trois ans à répondre à un « Salut ! Ca va ? ».
    _ De toute, il doit être en train de décéder sous son lit à l'heure qu'il est, il en tenait une bonne hier soir tu sais …
    Il se stoppa finalement, se rendant compte de ce qu'il venait de dire, alors que le regard de sa jumelle lui lançait des éclairs.
    _ Bien sûr que je suis au courant que mon copain s'est encore envoyé en l'air avec une autre !

     

    (5)

     

    Elle balança des peluches à son frangin en injuriant Georg de tous les noms, rouge de rage, jurant avec la couleur de ses cheveux flamboyants qu'elle tenait de sa mère.
    _ Techniquement, vous sortez pas ensemble. T'es juste amoureuse de lui, et il t'a juste embrassée … une seule fois. S'il devait sortir avec toutes les filles qu'il a embrassé, ça en ferait un bon paquet !
    _ TA GUEULE CAMILLE ! Beugla l'adolescente en colère, assommant toujours son frère avec hargne et fureur, celui-ci se protégeant avec son téléphone portable.

     

    (5)

     

    Soudain, la porte de la chambre s'ouvrit en grand fracas et un homme brun, fluet d'une quarantaine d'années, entra dans la pièce et attrapa Emma avec poigne pour l'empêcher de commettre un meurtre de plus entre eux deux. La jeune rouquine se débattit un moment avant de s'avouer vaincue et de rendre les armes.
    _ Je me rends, bougonna-t-elle en lâchant les peluches qu'elle avait en main au sol. Mais il me soûle Papa …

     

    (5)

     

    _ C'est pas une raison de l'assassiner lui, dit-il en montrant Camille. Georg je veux bien, il le mérite, mais laisse ton frère en dehors de ça … s'il te plaît ma puce.
    _ Pfff …. bouda alors Emma avant de s'asseoir sur son lit. Pardon Cam, je voulais pas te tuer.
    _ Merci de préciser, c'est toujours utile. Sur ce, je vais aller me changer moi, navré de t'abandonner sœurette !

     

    (5)

     

    Une fois son frère sorti, ainsi que son père, Emma roula sur le dos, lançant des noms d'oiseaux à Georg, les yeux fermés pour se le visualiser, avant de se laisser emporter par ses émotions d'adolescente et de s'imaginer dans des situations plus ou moins cocasses avec le meilleur ami de son frère.
    C'est comme ça qu'elle est Emma, rêveuse et changeante. Elle a beau piquer de nombreuses colères, dont son frère est souvent la victime intermédiaire et Georg par intermédiaire. Mais elles ne durent jamais longtemps, et Emma finit toujours par rêvasser au prince charmant, tout comme l'était sa mère, Sienna, jusqu'à que celle-ci le trouve en la personne de Mathieu.
    _ Emma, ma chérie, debout, tu vas être en retard, l'appela Sienna.
    _ J'arrive !

     

    (5)

     

    L'adolescente se leva, attrapa son sac de cours, vérifia une énième fois son visage dans la glace de sa chambre et descendit les escaliers à toute vitesse pour rejoindre sa mère et son frère pour aller au lycée, où elle comptait bien faire un énième massacre, et finalement tout lui pardonner, car il allait lui promettre de ne pas recommencer, comme à chaque fois qu'elle piquait sa crise. Tellement prévisible.