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    Et c'est ainsi que le lendemain, tous deux décidèrent de passer leur samedi en ville pour changer les idées de la demoiselle qui estime qu'une bonne journée de shopping, c'est le meilleur de tous les remèdes au chagrin d'amour. Bien que Camille doute réellement de la connaissance de la demoiselle sur les dits-chagrins, après tout, c'est son premier amour le Georg. Mais il s'est bien gardé de le lui dire. Il se contenta simplement de la suivre tout en lui tenant ses sacs.
    Emma s'approcha des étagères, en sortit quelques livres, notamment des livres de voyages à travers l'Europe ainsi que un ou deux romans de gare, a pu constater Camille. Mais comme ce n'est pas vraiment le genre de trucs qui l'intéressent – les livres à l'eau de rose– il n'y prête pas vraiment attention, préférant regarder par la vitrine le ballet des passants. Sa jumelle disparut en quelques instants plus en profondeur de la boutique sans qu'il ne s'en rende réellement compte, un peu trop absorbé par son manque d'occupation.

     

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    - Camille ?
    Il se retourna à cette voix qu'il ne reconnut pas et tomba nez à nez avec une jeune femme brune, aux cheveux extrêmement longs et aux grands yeux bleus. Vêtue d'une petite robe noire agrémentée d'une cravate bleue à rayures blanches et d'une paire de lunettes, il trouva qu'elle faisait vraiment le clichée de la bibliothécaire, d'autant plus que ses bras étaient chargées de livres. Il la regarda un instant, ne la reconnaissant pas. Elle devait avoir son âge probablement et même si son visage ne lui était pas totalement inconnu, il n'arrivait pas à lui donner un prénom.
    - Tu ne me reconnais pas, n'est-ce pas ? Souffla-t-elle, toute rougissante jusqu'aux oreilles.
    - Non … Je suis désolé. Même si je suis sûr qu'il y a un lien avec le lycée. Quasi-sûr.
    - Elizabeth Bakers, lui dit-elle en souriant.
    Argh ! Camille fit une grimace en replaçant le tout en contexte. Oui, il la connaissait cette jeune fille, et plutôt bien même puisqu'il y a deux ans, même s'il s'en souvient pas, un peu trop d'alcool circulait dans son organisme à ce moment là de sa vie, il avait soi-disant couché avec elle. Bon, soyons honnête, il en doute fort, parce que bien que soûl, il sait encore faire la différence entre un pénis et un vagin. Et il est ce qu'il y a de plus gay sur cette terre, plus gay que le drapeau arc-en-ciel que lui dirait sa sœur jumelle dont il aurait bien besoin du secours là maintenant.

     

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    - Co … comment vas-tu ? Demanda-t-il cependant par politesse, en essayant de meubler en attendant le retour de sa sœur, car il n'avait pas à l'instant très envie qu'elle aborde à nouveau le sujet.
    - Bien, merci, lui sourit-elle en retour. Et toi ? Tu es tout seul ? Ça te dit d'aller boire un …
    - Non merci, désolé, la coupa-t-il aussitôt. Je suis avec Emma et on est très occupés. Une autre fois peut-être …
    - Ah, je comprends.
    Elle baissa la tête et détourna le regard mais resta devant lui, sans bouger. Voilà donc Camille coincé qui attendait le retour de sa sœur, perdue dans ce dédale de livres et de poussière. Il haussa légèrement la voix en s'enfonçant un peu plus dans le magasin, à la recherche de sa sœur.

     

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    - Emma ? T'es par là ?
    Aucune réponse de la part de sa jumelle, à croire qu'elle venait de se faire engloutir par le magasin ou une pile de livres. Et il la découvrit, accroupie au bas d'une étagère, à chercher un exemplaire d'un ouvrage. Il s'approcha alors d'elle et se mit à son niveau.
    - Bientôt fini ? Lui demanda-t-il avec un soupçon d'empressement dans la voix.
    - Serais-tu pressé Mimille ? Rit-elle doucement.
    - Ouais, j'ai vraiment besoin d'aller pisser, donc si tu pouvais te presser, il y a un café en face.
    - J'arrive, j'arrive, abdiqua-t-elle en prenant le tome qu'elle cherchait avant de se relever en prenant appui sur le dos de son frère.
    Il se releva à sa suite et tout deux se dirigèrent vers le comptoir de vente pour payer les ouvrages de la jeune femme quand il se rendit compte que derrière la caisse, se trouvait ni plus ni moins que Elizabeth. Et merde, elle travaille ici en fait, grommela le jeune homme.

     

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    - Bonjour Emma, lui dit Elizabeth. Ça faisait longtemps.
    - Wah ! Lizzie, ça fait plaisir de te revoir. Je ne savais pas que tu travaillais ici. Ça va ? Lui répondit aussitôt Emma, enjouée de revoir une ancienne camarade de lycée.
    - Oui, merci, ça va. Je travaille uniquement le week-end, lui dit-elle en passant ses articles et en encaissant les achats de la jolie rousse.
    - On passe la journée ensemble avec Camille, vient nous rejoindre à la fin de ton service, ok ? Tiens, je te donne mon numéro de portable.
    Emma attrapa un papier sur lequel elle griffonna son numéro de mobile, sous le regard apeuré de Camille qui devenait de plus en plus livide, secondes après secondes. Ne supportant plus cette conversation, il sortit finalement du magasin pour attendre sa sœur sur les marches de la boutique, le visage caché dans ses genoux.

     

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    - Je ne te savais pas fillophobe, lui dit Emma en se tenant devant lui.
    - Et toi, je te savais pas si conne, gronda-t-il en relevant la tête. Putain Emma, tu sais qui c'est ?
    La jeune femme ne dit rien durant quelques instants avant de rougir de gêne en réalisant ce qu'elle venait de faire. Elle venait d'inviter la seule fille que Camille fuyait comme la peste depuis maintenant deux ans, et elle avait même pas fait le rapprochement. Camille gronda de plus belle en se levant pour aller dans le café juste en face du magasin. Il y entra et s'installa directement dans un recoin pour disparaître le plus vite possible pour ne pas être vu depuis le magasin de livres.

     

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    - Je suis désolée, piailla Emma en s'asseyant en face de lui. J'avais complètement oublié que elle et toi aviez un passif, pardon Camille, m'en veut pas.
    - Je te pardonnerais si on l'esquive. J'étais bien content quand elle a décidé de changer de lycée après ça, et voilà que tu l'invites gentiment à prendre le café avec nous. Elle va encore me parler de ça, comme si ça me concernait. On peut pas résumer un problème à une nuit dont je n'ai aucun souvenir.
    - Et pourquoi t'as jamais rien fait pour tirer cette affaire au clair ? C'est pas bien compliqué et comme ça, elle a plus aucune raison de te harceler.
    - Mais il n'y a rien à tirer au clair. Cette fille est folle, elle est amoureuse de moi, je sais pas comment elle a fait d'ailleurs, et elle croit que c'est réciproque, elle a tout inventé pour faire en sorte que je m'intéresse à elle et que je sais pas … que je prenne mes responsabilités.
    - Tu ferais mieux de réaliser que tu as pu coucher avec, tu étais totalement cuit ce soir là, et c'est normal qu'elle en espérait plus de toi. Moi je la comprends tu sais …
    - Emma, tu soûles, conclut Camille avant de se lever et de passer la commande de deux limonades au comptoir ainsi que d'une assiette de cookies au chocolat. Quand il revint vers sa sœur deux minutes à peine plus tard avec le plateau contenant sa commande, celle-ci était en train de regarder l'écran de son téléphone portable, guettant le moindre message de sa part.

     

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    - Tu sais, il ne peut pas envoyer de message depuis son avion, et une fois en France il aura même pas de crédit pour t'appeler.
    La jeune femme rougit tout en reposant son téléphone sur la table, murmurant de façon à peine audible un « je vois pas de quoi tu parles ... » à son frère, qui commençait déjà à en rire.
    - Mais bien sûr, tu crois quand même pas que je suis né de la veille. T'aurais pas du le jeter, tu vas t'en mordre les doigts.
    - T'occupes pas de mes problèmes Camille. Parce que en fait, et bien, j'en ai pas d'ailleurs !
    - Alors que tu es en vacances dans, je sais pas, une semaine, c'est bien ça ? Dit-il en attrapant un cookie. Tu aurais clairement pu passer tout l'été avec lui si tu n'avais pas fait l'andouille comme tu viens de le faire.

     

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    - Je dois travailler cet été si je veux partir l'année prochaine, dit-elle tout de go pour clore la conversation.
    Parce qu'elle doit bien se l'avouer. L'idée ne lui semble absolument pas mauvaise. Elle aurait pu le rejoindre la semaine suivante et passer avec lui les vacances de sa vie avant de disparaître à l'autre bout du globe pour manger des sauterelles grillées.
    - T'as de la réserve question argent, alors fais pas l'imbécile Emma. Tu me réserves un billet d'avion fissa, tu appelles l'homme de ta vie tout de suite, tu t'excuses et vous passez des vacances de malade rien que tous les deux. Allez, craque, je sais que t'as jamais eu ça avec lui. Craque que je te dis !
    - Ça va, ça va, j'ai compris Camille. Je vais y réfléchir, t'es content.
    - Ouaip, dit-il en finissant sa limonade d'une traite. Et maintenant on dégage fissa avant que ta connerie rapplique pour se rappeler à mon mauvais souvenir.