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Epilogue (1)
♫ Shattered - Instrumental (female version)
Narrateur : Andy pour tout ce qui est écrit en italique.
Les jours passent, et se ressemblent tous.
Chaque matin, le soleil se lève, pour finir sa course de l'autre côté du globe, en fin de journée. Et chaque matin, je me lève, je m'assois à ma fenêtre, et je sombre de plus en plus dans un univers qui me semble tellement mieux, tellement plus simple. Comme les bras d'une mère, qui nous accueille dès que nous sommes au plus bas.
Je suis au plus bas, et les bras de la Mort me semblent chaque jour un peu plus réconfortants, un peu plus amis, un peu plus aimant.
Je vois mon ventre s'arrondir au fil des semaines, je sens l'enfant de Nate y grandir, et je pense à celui de Spencer. A celui que j'ai abandonné, et que j'ai tué par mes conneries.
Quel avenir pourrais-je donner à cet enfant là ?
Un père qui ne souhaite pas le reconnaître, une mère qui pense à la mort ... Je ne pourrais jamais l'élever, Nate avait raison.
Mais maintenant, il est trop tard. Je sais que j'aurais dû l'écouter. Pourquoi ai-je fait ma tête de mule ce matin là ?
_ Andy ? M'appela la voix familière de Nate.
Comme à mon habitude, je ne lui réponds pas. A quoi bon ? En quoi peut-il avoir besoin de moi ? Qui pourrait avoir besoin de moi ?
Je reste assise devant ma fenêtre, elle qui me semble tellement rassurante. Qui me montre qu'un jour, moi aussi, j'aurais ma fin heureuse.
J'y crois du plus profond de mon être.
Nate a cessé de m'appeler.
Je me lève alors de mon banc, et m'installe à la batterie de Spencer. Je le fais à chaque fois que je doute de moi. J'aimerais tant qu'il soit avec moi à cet instant. Ca fait pourtant plus d'un an et demi qu'il a été assassiné, mais j'ai l'impression que c'était hier que j'avais retrouvé son corps, que je m'étais allongée sur lui.
Qu'il il y a quelques jours encore, il me prenait dans ses bras, qu'il m'embrassait dans le cou, qu'il m'appelait Andrée, sans que je ne me mette à grogner.
Je sombre.
Je le sais.
Je le sens.
Et pour la première fois depuis des mois, j'attrape les baguettes, et joue hésitante de l'instrument, qui s'était trouvé muet depuis tant de temps.
Chaque battement me fait revivre, mais dès que le son de celui-ci se meurt, je meurs avec lui. Si seulement je pouvais jouer continuellement.
Mais c'est comme tout, la musique prend fin avec la dernière note de la partition.
Quelle sera ma dernière note ?
Dois-je attendre encore longtemps ?
Où suis-je à quelques notes de la fin de ma vie ?
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