• MaJ 8 (5)

     

     

     Bien loin de là, dans une maison de colocation, Nate et Emilie, vêtus uniquement de sous-vêtements, plus par pudeur que pour autre raison, discutaient, enlacés sur le lit mauve de la jeune femme.

     

     

     _ On oublie tout ? demanda sceptique la jeune femme sans regarder son amant dans les yeux.

    _ On peut pas oublier ce qu’on a fait, rétorqua Nate, sur un ton froid.

    _ On fait quoi alors ? s’énerva Emilie. On donne suite ou pas ?

     

     

     _ Non, on est pas ensemble pour autant. C’était génial, je te l’accorde, on a couché ensemble en connaissance de cause, mais hors de question d’y donner suite.

    _ Cool, ironisa Emilie. Je suis juste là pour te faire oublier ta chieuse, à moins que je suis là juste pour que tu puisses te les vider, en parfait salop !

     

     

     _ Pas la peine de hurler, gronda Nate en se levant.

    Il se rapprocha de ses affaires éparpillées par terre pour en sortir son téléphone cellulaire, il aurait parié l’avoir entendu sonner durant qu’il s’occupait avec la jeune femme

     

     

     Il composa donc le numéro de sa messagerie, sous le regard fumant d’Emilie qui cherchait à se rhabiller avant de finir rouge de honte devant ce beau parleur au cœur de pierre.

     

     

     _ Vous avez un nouveau message, fit la voix préenregistrée. Message reçu le 19 septembre à quinze heures quarante sept.

     

     

     _ Ah … hum … euh, Nate, c’est moi, Andy. Je te dérange sûrement, hein ? Je suis bête, je te dérange forcément. Ah, ahem … je t’appelle, et je sais même pas quoi te dire, je suis ridicule, je parle même dans le vide d’ailleurs, tu refuses tous mes appels. Quitte à parler dans le vide, autant être franche.

     

     

     La voix d’Andy se coupa un instant, elle devait se sentir ridicule. Nate, lui, était complètement chamboulé d’entendre cette voix après presque un mois d’absence.

    _ Tu me manques, enfin, je sais pas si c’est toi, ou si ce sont mes parents, Del’, Emina … ma grand-mère. Je suis si … vide. Si seule aussi.

     

     

     _ Sors, cracha Emilie à Nate, vexée que celui-ci téléphone dans sa chambre alors qu’ils étaient en pleine conversation sur un sujet primordial : un avenir envisageable entre eux deux ?

     

     

     _ Je t’aime Nate, continua la voix enregistrée d’Andy, et j’essaye de me persuader que toi aussi, ou du moins, que tu ne m’as pas totalement oublié, enfin, je crois pas, vu que tu te vois dans le miroir tous les matins, et que tu vois la trace que je t’ai laissée. Je veux juste te demander quelque chose, Nate, si jamais tu écoutes ce message, renvoie moi mon collier, j’ai fouillé ton appartement à sa recherche, il n’y a que toi qui puisse l’avoir. Alors, là où tu es, tu refais ta vie, loin de moi, et donc, tu n’as plus besoin de ça. Adieu. Pour supprimer le message, faîtes le 3, pour passer au message suivant, appuyez sur dièse …

     

     

     Nate raccrocha son téléphone et passa sa main autour de son cou, tout en repensant au collier, à ce celui d'Andy. Celui qu’elle lui avait donné, en échange d’une simple promesse, « ne m’abandonne jamais, ou rends moi mon collier »

     

     

     _ Je ne t’ai pas abandonnée, murmura Nate en sortant de la chambre de sa colocataire.

     


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