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Par Zhuen le 16 Août 2011 à 23:30
Quand Spencer arriva, il remarqua la voiture jaune garée juste devant la porte du bâtiment. Il espérait que ce fut celle de Jack. Il en aurait fini rapidement.
Il sortit de la voiture, et instinctivement, passa ses mains sur sa ceinture.
Il avait décidé de venir sans arme, pour lui montrer ses intentions pacifiques. Mais aujourd'hui, ce revolver, qu'il haïssait tant, lui manquait.
Il lui manquait cette sécurité.
Il prit une grande inspiration, pensant à Andy, à son visage quand il la retrouvera pour lui annoncer qu'il était libéré de ce gang. Qu'il était enfin normal, qu'il allait pouvoir construire quelque chose avec elle, quelque chose qu'il n'aurait jamais songé construire sans qu'elle n'existe auprès de lui.
Anxieux, il passa les portes, cherchant du regard rapidement la silhouette massive de Jack, installé dans un des canapé. Finalement, il songea qu'il se serait installé à l'étage, devant le poêle, sur le seul canapé valable du lieu.
Il grimpa alors l'escalier, pensant sans cesse à sa journée de demain, dans les bras de sa petite amie. Ce ne serait qu'un mauvais moment à passer, il ne fallait pas y penser. Il devait le regarder dans les yeux, lui expliquer son problème, lui jurer qu'il ne le dénoncera pas, ce qui sera la chose la plus difficile à effectuer ce soir.
Finalement, il arriva devant la porte, la poussa pour découvrir la pièce illuminée, baignée dans une agréable chaleur.
Sur le canapé un homme était assis, un large sourire étiré sur son visage.
Julian avait gagné, il touchait sa vengeance du bout du canon de son arme.
_ Bonne année Spencer, dit-il en se levant.
Et un coup de feur résonna dans la nuit noire.
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Par Zhuen le 17 Août 2011 à 13:42
En centre ville, dans la nouvelle boîte de nuit, le groupe de musiciens prenait sa pause, vingt minutes avant le début de la nouvelle année. Ils lâchèrent leurs instruments, se dirigeant tous vers le bar en libre service, riant comme des enfants.
Un slow balayait doucement la salle, regroupant timidement quelques couples, qu'ils soient ensemble, amis ou ex. Andy, tête sur l'épaule de Nate s'y plaisait à rêvasser, heureuse d'avoir retrouvé un ami qui lui était si précieux.
Certes, ils avaient échangé quelques baisers sur la piste de danse, mais tous deux ne les comptaient pas comme tel. Mais comme une marque d'affection, de tendresse, dénuée d'amour, sachant qu'ils ne pouvaient s'aimer autant qu'autre fois.
Il y avait quelque chose, un genre électricité.
Quelque chose qui les attirait. C'était peut-être seulement physique. Ils avaient peut-être besoin de sentir leurs bouches l'une contre l'autre, leurs corps enlacés sur une piste de danse surchauffée.
Mais la magie, celle d'un premier amour, n'existait plus.
Et ça, ils en étaient convaincus.
_ Merci, souffla Andy.
_ Pourquoi ? S'étonna le jeune homme en décollant la jeune femme de son épaule.
Il y a bien longtemps qu'il rêvait de cet instant, elle, dans ses bras. Et rien ne lui aurait fait plus plaisir, à l'époque.
_ D'avoir été là pour Delphes, de m'avoir aimée malgré mon sale caractère, de m'avoir supportée durant deux ans en tant que petite amie …
_ Tu crois que je mérite tes remerciements ? Se renfrogna-t-il. J'ai fui comme un lâche à la mort de tes parents. T'imagines même pas à quel point je m'en suis voulu tu sais.
_ C'est pas grave, je me suis relevée, dit-elle en souriant.
_ Et si tu n'avais pas croisé Spencer … tu te serais relevée ? Rétorqua-t-il. Je ne suis qu'un minable Andy, et j'ai du mal à comprendre. Et là, je sais que je recommence mes conneries, mais avec Marine cette fois-ci. Je sais plus quoi faire. Je suis totalement perdu.
_ Oublie-moi, dit-elle dans un sourire, c'est la meilleure chose que tu puisses faire pour elle.
Andy jeta un coup d'oeil à son téléphone portable, afin de regarder l'heure. Il sera minuit dans un quart d'heure.
_ Je peux te demander une dernière faveur ? Osa-t-elle.
_ Dis toujours.
_ Je voudrais lui dire bonne année en live, tu peux m'amener chez Spencer. Je te donne l'adresse.
_ Pas de problème. Préviens Sienna qu'on sort une demi heure, avant qu'elle relance les paris avec Will.
Andy se décolla de Nate pour lui annoncer qu'elle s'éclipsait chez Spencer avant de retourner vers lui.
Ils entrèrent tous les deux dans la voiture aux allures sportives de Nate, avant que celui-ci ne décampe à toute vitesse en direction de l'adresse donnée par la jeune femme, tout excitée à l'idée de rendre une visite surprise à son petit ami.
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Par Zhuen le 17 Août 2011 à 18:45
_ Non, je suis désolée Andy, il n'est pas là ce soir, dit une femme d'un âge avancé, la petite cinquantaine sans doute. Il m'a dit qu'il sortait ce soir, une soirée avec ses amis.
_ Il m'avait pourtant certifié qu'il restait ici ce soir, s'étonna la jeune femme, toute chamboulée.
_ Ca va Andy ? Demanda Nate en s'approchant d'elle.
Elle acquiesça, remercia Elodie et retourna dans la voiture avec Nate.
Mon amour, oublie-toi
Bat à l'intérieur de moi, te laisse aveugle
Mon amour, tu as trouvé la paix
Tu cherchais la libération
_ On va où maintenant ? Demanda Nate.
_ Chez mes parents, dit-elle sur un ton calme.
_ Tu déconnes ?! Qu'est-ce qu'il peut bien foutre là bas.
_ T'occupes, va à Mapple Street.
Tu as tout donné, dans le cri
Tu as pris ta chance et
Tu t'en es pris un coup pour nous
La voiture fila à toute vitesse en direction du squat. Andy tordait ses mains dans tous les sens, l'anxiété prenant le dessus sur elle.
_ Pourquoi m'a-t-il menti ? Murmura-t-elle.
Nate ne releva pas les paroles de la jeune femme, se concentrant sur la route. Mais il savait que ses joues commençaient à s'inonder par l'inquiétude.
Tu es venu pensivement, m'as aimé fidèlement
Tu m'as enseigné l'honneur, tu l'as fait pour moi
Quand ils arrivèrent, ils virent la voiture de Spencer garée sur le bas côté, et des lumières aux fenêtres du bâtiment. Andy sortit de la voiture, indiquant au passage à Nate de rester dedans. Elle n'en n'aurait pas pour long.
Ce soir tu dormiras pour de bon
Tu m'attendras, mon amour
_ Spencer ? Entonna-t-elle en poussant la porte. Où es-tu ?
Andy tendit l'oreille, s'attendant à un bruit quelconque : une réponse, des bruits de pas, des chuchotements.
Maintenant je suis forte (maintenant je suis forte)
Tu m'as tout donnée
Tu m'as donnée tout ce que tu avais et maintenant je suis à la maison
_ C'est pas drôle Spenc, paniqua-t-elle en entrant dans le salon. Réponds moi, je t'en prie. Tu voulais me foutre la trouille, c'est bon, t'as gagné, sors de ton trou maintenant.
Le coeur de la jeune femme s'emballa, ce silence était tout sauf rassurant, et elle commençait réellement à paniquer.
Mon amour, oublie-toi
Bat à l'intérieur de moi, te laisse aveugle
_ Spencer ? Demanda-t-elle faiblement.
Son regard se dirigea tristement vers les escaliers.
_ Spencer ...
Mon amour, regarde ce que tu peux faire
Je me rétablis, je serai avec toi
Elle grimpa les marches dans un silence presque religieux, tout en regardant dans la pièce dévastée à côté d'elle.
Pas de trace de Spencer. Soudain, son regard fut attiré par la lumière du salon de l'étage, avant qu'elle ne remarque, au travers des fissures et trous dans le mur, une silhouette familière, étendue à même le sol.
Tu as pris ma main, a ajouté un plan
Tu m'as donné ton coeur
Je t'ai proposé de danser avec moi
_ Spencer … murmura-t-elle en reconnaissant la silhouette de son petit ami.
Elle ne bougeait plus, ne voulait pas voir ou ni même comprendre ce qu'elle avait sous les yeux. Nan, ce n'était rien.
Tu as aimé honnêtement
As fait ce que tu pouvais libérer
Aaaahhh oooh
Alors elle s'approcha timidement, ouvrant la porte. Ses yeux étaient secs, elle ne réalisait pas ce qu'il se trouvait devant elle.
_ Spencer …
Je sais que tu es content de partir
Je ne calmerai pas cet amour
Elle s'assit à son côté, posant le corps sans vie de son amant sur ses genoux. Tendrement, elle lui caressait les cheveux, lui ferma les yeux. Il avait l'air d'un enfant endormit paisiblement, avec la tête désarticulée du reste de son corps.
Maintenant je suis forte (maintenant je suis forte)
Tu m'as tout donnée
Tu m'as donnée tout ce que tu avais et maintenant je suis à la maison
La jeune femme regarda plus intensément le visage de Spencer, s'attardant sur ses traits, qui ne s'animeront plus pour elle, ses yeux gris qu'elle ne verra plus jamais briller, sa bouche qui ne bougera plus avec la sienne. La chaleur de son corps avait disparu. Son ange s'était envolé.
Mon amour, oublie-toi
Bat à l'intérieur de moi, je serai avec toi
oooooohh ooooh Du du du ooooooh
Elle passerait sa vie ici, elle voulait mourir ici.
Et le coeur de l'enfant se brisa, et son âme se déchira.
Sa vie disparut avec son dernier soupir.
A quoi bon continuer, quand tout le monde nous a quitté ?
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Par Zhuen le 17 Août 2011 à 21:00
Assis dans la voiture, Nate songeait, avait la tête complètement ailleurs. Il ouvrit rapidement la boîte à gants, et eut un sourire soulagé en découvrant qu'il y en avait encore ici : des seven Stars. Il attrapa rapidement le paquet de cigarettes avant de sortir de la voiture.
Il s'approcha du mur, s'éloignant au plus possible du vent gelé d'hiver afin d'allumer sa cigarette, et sa première bouffée lui fut bénéfique. Ca lui avait tellement manqué. Non pas que ça le gêne d'essayer d'arrêter, mais une de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal.
Il s'installa dos au mur, savourant cette première cigarette depuis des mois. Elle avait une nouvelle saveur, encore plus agréable qu'à l'époque où il en fumait jusqu'à dix pas jour. Il n'a pas spécialement envie de reprendre la consommation, mais une cigarette plaisir, ça ne fait pas de mal.
Tililiiiiiiiiiit !
Surpris par la sonnerie de son téléphone, il laissa échapper sa cigarette, poussant un juron, avant d'attraper le dit portable, sans vérifier qui pouvait l'appeler. Sienna ? William ? Parce qu'ils sont trop longs.
_ Pas de panique les gars, dit-il dans le combiné en guise d'allô, on fait rien de mal, finit-il en soupirant, blasé.
_ J'espère pour toi que tu ne fais rien de mal ? Et avec qui en plus ?
Oups. Marine.
Nate toussa en voulant recracher la fumée qu'il avait gardé jusque là, s'étouffant à moitié.
_ Je vois que tu pètes la forme mon chéri.
_Uh … Uhuh .. voulut-il se reprendre entre ses quintes de toux. Marine ?
_ Nan, c'est le pape sombre imbécile. C'est pour ta confession annuelle, qu'as tu as dire pour ta défense mon fils ?
_ Euh … je suis amoureux fou de ma petite amie et je n'ai qu'une envie, rentrer au plus vite chez moi pour lui faire l'amour comme une bête ?
_ Ce n'est pas ce qu'on raconte à son confesseur mon fils.
_ Je t'aime Marine … Pourquoi tu m'appelles ?
_ Bonne année Nate, dit-elle en riant. C'est dans deux minutes, mais vu comment les réseaux vont être saturés … Je m'y prends en avance.
_ Merci, bonne année à toi aussi mon ange. Tu me manques, un truc de fous …
_ C'est donc vrai ? S'étonna-t-elle en riant.
_ Quoi donc ?
_ Que tu veux rentrer en urgence pour me voir ?
_ Bien sûr, et ne crois pas que c'est pour la seule raison que je t'ai énoncé … je ne veux pas juste te faire l'amour comme une bête, je veux te retrouver, te prendre dans mes bras, ne pas te quitter de la journée …
_ Toi aussi tu me manques …
_ Je rentre demain, ne te fait pas de souci pour moi … Biiiiiiiiip-Biiiiiiiiiiiip
_ Et merde, plus de réseau, grogna Nate en raccrochant son téléphone.
Maudites fêtes de fin d'années. Il regarda son téléphone, remarquant que ça faisait plus de dix minutes qu'Andy était grimpée, et ça l'inquiétais un peu. Il décida donc de fermer sa voiture, et de rentrer dans la vieille bâtisse, cherchant Spencer à son tour, ainsi que la jeune femme qu'il avait accompagné.
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Par Zhuen le 18 Août 2011 à 22:55
Un crissement de pneus sur la neige alerta l'homme d'une cinquantaine d'années, assis tranquillement dans son salon, un verre de Scotch à la main, se fêtant la bonne année à lui même, sa femme reposant dans le cimetière de la ville, ses enfants ayant déserté la domicile familial.
Il ne prit même pas la peine de se lever quand il entendit des bruits de pas dans le salon, des talons aiguilles sur le parquet.
_ Bonne année inspecteur Dedwey, dit-il en levant son verre à l'intruse.
La jeune inspectrice se rapprocha furtivement de l'homme, de peur que celui-ci ne commette un acte irréparable. Il était peut-être armé, les restes de son gang traînaient peut-être dans la maison.
_ Je vous arrête pour le meurtre de Emina Mayers, Paul Thatch, Claire Thatch et l'enlèvement de Delphes Thatch il y a quatre ans. Mathieu, tu peux lui passer les menottes ?
Un grand brun à la peau matte se rapprocha de Harry, ce dernier se levant pour lui faire face.
_ Vous avez le droit de garder le silence, de choisir l'avocat qu'il vous plaira. Si vous n'en avez pas, vous vous entretiendrez avec l'avocat commis d'office...
_ Tu es un traître Arthur … ou dirais-je, Mathieu apparemment. Ne crois pas que tu vas t'en sortir comme ça, tu vas morfler.
_ Marion ? Demanda Mathieu. Ajoute menace à l'encontre des forces de police, ça serait sympa.
_ Aucun problème, allez, on l'embarque ...
Mathieu tira l'homme hors de la maison, avant de le faire entrer dans la voiture de police.
_ Ne crois pas que tu vas t'en tirer à si bon terme … Je vais te pourrir l'existence, même depuis ma cellule.
_ Mais bien sûr.
_ Ta copine là, la rouquine, ouais, je t'ai filé. Je la protègerais si j'étais toi …
_ Dis encore du mal de Sienna, ou menace là un peu pour voir … Crevard !
_ On verra bien, on verra, rit-il avant que la porte de la voiture ne se referme sur lui.
Mathieu s'éclipsa, se rapprochant de Marion, adossée près de la porte de la maison.
_ T'occupes pas de ses menaces …
_ T'as vu Aki ?
_ Non, elle a pas dit qu'elle passerait ses journées avec Carmen en ce moment.
_ C'est vrai que ça fait des mois qu'elles se sont pas vues … Faut que je retrouve Sienna …
_ Tu comptes pas prendre pour argent comptant ce que t'a dit Mayers ?
_ Et pourquoi pas ?
_ Mais parce que ce mec est fou à lier ! Que veux-tu qu'il lui arrive ?
_ Je préfère pas tenter le diable. Je préfère mettre fin à notre relation plutôt que craindre à chaque instant pour elle. Je l'aime trop pour ça …
_ Tu fais une belle connerie Matt, souffla-t-elle en regagnant sa voiture.