• - 7 -

     

    J'ai gagné le gros lot, je suis collé.
    En même temps, fallait s'y attendre. J'ai loupé les deux premières heures de cours, j'ai répondu à la pionne ... Enfin bon. Je suis en colle quoi. Ce sera ça de moins à passer avec mon père. Finalement, je devrais être collé plus souvent, ça ne peut que me faire du bien.

     

    - 7 -


    Dix minutes après que je sois entré, je vois deux personnes, un "mignon" (burk) petit couple entrer dans la salle de classe, avant de déposer leur avis de colle sur le bureau du pion.
    Deux têtes de blondes, dont une s'avère être celle de mon meilleur ami, Drew, et l'autre, celle de sa petite amie, Zupprika. Pas besoin de s'appeler Einstein pour comprendre qu'on les avait trouvé un peu trop collés dans les couloirs.

     

    - 7 -


    - Drew, dans le fond à gauche, siffla le pion. Et Zupprika, deux tables à côté d'Aaron.
    Les deux gugusses baissèrent la tête avant d'aller se placer. Drew passa à côté de moi, et me donna une tape amicale dans le dos, quant à Zupprika - oui, j'ai retenu son nom, bien non ? - elle ne m'a même pas regardé la vilaine. Je suis le best de son mec oui ou merde ?
    Bref, ces deux heures de colle promettent.

     

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    Je sais pas si c'est comme ça dans tous les lycées, mais ici, nos heures de collent se résument à : tu ne dois rien faire ! Pas de possibilité de t'avancer dans tes cours, d'avoir un devoir à rendre, ni même de dormir. Tu reste assis sur ta chaise, à attendre que ça passe. Et si tu as le malheur de dormir, tu te prends des "t'es pas à la plage Aaron !". Oui, j'ai testé, plus d'une fois.
    Me voilà donc assis, pour mon plus grand inconfort, sur cette chaise affreuse, essayant de trouver une occupation pour faire passer ses deux heures.
    J'ai tout tenté.
    J'ai compté aussi loin que je pouvais, mais vers les quatre cent cinquante six, j'ai abandonné ... J'ai compté les tables de la salle, les chaises, j'ai multiplié par quatre pour obtenir le nombre de pieds, et ça m'a prit seulement cinq petites minutes de mon temps.
    J'ai aussi essayé de mémoriser le cours de la journée en histoire géographie, mais sans support pour vérifier, c'est plutôt hard.

     

    - 7 -


    Et comme ça, j'ai passé ce que j'espérais être une bonne partie de mes deux heures de colle, à remonter ma journée, me rappeller de mes cours, et j'en suis arrivée à la jeune femme châtain de ce matin.
    Quoi ? Elle est plutôt jolie, non ? En tout cas, elle est de mon genre ... Ca fait chaussure, je sais, mais j'y pense pour pas tourner dingue, c'est compréhensible, non ?
    Rien que son uniforme me faisait rêver. Intégrer ce lycée, mon rêve de gosse quoi. En sortir diplômé, diplôme en poche, et l'agiter devant mes vieux en leur disant que j'étais diplômé de la Van Heim Highschool, ce serait trop bon.

     

    - 7 -


    Alors que je partais à rêver de la vie dans ce lycée, que j'aurais pu retrouver ma jolie brunette, que j'ai baptisé Laura en attendant de connaître son vrai prénom, voilà que quelqu'un vient de me sortir de mes rêves, en répétant mon nom.
    Eh ! J'ai pas fermé les yeux, je dormais pas, namého !
    - Aaron ! continua la voix.
    Je décrochai finalement de mes songes pour me rendre compte qu'il ne s'agissait que de Drew - et de sa blondinette de copine - qui était en train de me secouer comme un prunier.

     

    - 7 -


    - Je suis d'accord que tu ne veuilles pas rentrer chez toi, reprit-il quand il vit que je l'écoutais, mais les deux heures de colles sont écoulées mon coco.
    - Gné ?
    - Lève ton cul de ta chaise, Aaron. Debout, you are free !
    - Marrant ... J'ai pas envie de rentrer chez moi, la merde.
    - Tu veux crécher à la maison ? me proposa-t-il.

     

    - 7 -


    Intrigué, je dévisageais sa petite amie, qui ne cessait pas de sourire. Elles sont où les piles pour qu'elle arrête là, c'est lassant.
    - Je veux pas vous déranger tous les deux ...
    - Je reste pas chez Drew ce soir, dit-elle en souriant.
    Je vais lui exploser son sourire moi, ça va pas faire long feu, un vrai massacre, yaaaaaaaaa !
    - Vu que j'ai été collée, mes parents voudront jamais que je découche.
    - Allez, viens. Tu seras mieux que chez toi, non ? Je te filerais des fringues, pas de panique.
    - Ah ouais, c'est vrai, on est le week end.

     

    - 7 -


    - Tu préfères peut-être rester avec Heaven, non ?
    - Non. Elle passe son week end avec ses moisis. Je vais surtout pas déranger...
    - Ses moisis ?
    - Tu sais, Elden et sa meuf là, Gei-truc-bidule ..
    - Geist, me rattrapa Zupprika.
    - Ouais, voilà. y a Owaren, Kaoline et Zaéla aussi ... Bref, des moisis... Rien à foutre là bas.
    - C'est décidé alors, tu viens squatter chez moi. Mes vieux sont pas là en ce moment, nickel.
    - D'accord, abdiquai-je. Laisse moi le temps de choper Raise au vol, histoire qu'il me cherche pas.
    Je me décollai de la table, attrapai mon sac et descendis les escaliers, pour retrouver mon frère, qui m'attendait pénard sur un des bancs du lycée, juste à la sortie.

     

     


  • - 8 -


    - Je rentre pas ce week-end, lui dis-je sans plus de cérémonie.
    - D'accord. Je t'amène des fringues chez Heaven demain.
    - Je squatte chez Drew, Heaven est avec ses moisis ...
    - Raison de plus pour te les laisser là bas.
    - C'que t'es con quand tu t'y mets ...
    - Excuse moi de te le dire, mais tu n'es pas très social Aaron. Hormis Drew et Heaven, t'apprécie pas grand monde.
    - Eh ! Je t'apprécie toi !
    - On est frères Aaron. Je dis pas que c'est normal, mais c'est logique de bien s'entendre, non ?

     

    - 8 -


    - Ok, je passerais chercher mes fringues chez Heaven. Je vais faire un effort de sociabilité, soupirai-je.
    - Bien, tu vois que quand tu veux, tu peux.
    - ... ou pas, terminai-je. Désolé, mais des moisis resteront des moisis ...
    Et pile à l'instant où je prononçai ses doux mots, voilà Kaoline qui débarque, l'air de rien. Je sais qu'elle manigance quelque chose, c'est son rôle de moisie que de trafiquer le plus possible pour que ma vie ne soit pas idyllique. Eux et moi, c'est maladif, comme les chiens et les chats. Rien que de se croiser, cela nous hérisse le poil et fait monter la tension

     

    - 8 -


    Pourtant, dès qu'elle passe à côté de nous, je ne peux m'empêcher de dire à voix haute "tiens, une moisie", déclenchant chez elle la réaction immédiate des gros yeux et du regard noir ... Brrr, elle me ferait presque peur celle là. Mes genoux en tremblent d'effroi.

     

    - 8 -


    - Un problème peut-être, me dit-elle en me dévisageant de haut en bas.
    - Non, pas spécialement, fis-je. Enfin si, toi.
    - T'es qu'un con Aaron.
    - Oh, ça je le sais, et je me soigne. Mais un moisi restera un moisi quoiqu'il arrive, dommage pour toi...
    Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'un hurluberlu se rua sur moi, pour me plaquer contre le mur de l'établissement, serrant mon cou entre ses doigts. Elden.

     

    - 8 -


    - Répète un peu pour voir.
    - Moisi ?!
    Je pense que je n'aurais jamais du tenter, puisque me voilà avec le poing d'Elden dans la figure, je vais très certainement me retrouver avec un cocard pour le week end.
    - Tu sais ce qu'il te dit le moisi ?
    - Elden ... souffla une voix derrière lui.
    Apparemment, ça n'a pas l'air de plaire à sa petite amie qu'il me tape dessus. Ouais, c'est ça, qu'elle s'en mêle, on va les faire criser un peu.

     

    - 8 -


    - Oui, écoute donc ta copine, mon grand, fis-je à l'égard d'Elden.
    - T'occupes pas d'elle, me dit-il avec sa grosse voix, censée me faire peur, oui, censée, parce que j'ai tout, sauf peur, je ris même. C'est moi ton problème pour l'instant.
    - Quel problème ? répliquai-je. Le seul truc que je vois, c'est qu'un looser qui n'a pas les couilles de me foutre une raclée parce que sa meuf pourrait lui faire ceinture. Sur que c'est un problème pour toi.
    - Aaron ... soupira Raise. Calme-toi, tu veux.
    - Je me calme si je veux. Ce mec n'est qu'un crevard qui n'a d'autre aspiration que de me faire chier ! Il a que ce qu'il mérite.

     

    - 8 -


    Raise se rapprocha d'Elden, qui me lâcha finalement, à la vue des yeux noirs de mon frangin. On va dire qu'une fois en colère, mon frère est pire que moi. Dans la vie de tous les jours, il laisse paraître rien de plus qu'un calme olympien, une sérénité à toute épreuve, qui montre une certaine distance à mon égard, dès que quelqu'un s'en prend de trop prêt à moi, ou que je vais trop loin, Black-Raise se réveille, et fout le bordel. Le mieux, c'est encore de s'éloigner.

     

    - 8 -


    - Tu te casses maintenant, dit-il à Elden d'un ton sec et froid.
    - Tu comptes me faire quoi ? Appeler ton père.
    J'ai pas tout suivi. Juste que Elden s'était retrouvé face contre terre, le nez en sang ... et il fallait s'attendre à ce que les pions rappliquent dans les minutes qui suivirent.

     

    - 8 -


    - Raise Hart ! beugla le premier qui débarqua vers nous.
    Raise se retourna en me soufflant de me casser, avant que ça me retombe dessus, ce que j'essayais de faire, avant que le pion m'interrompe.
    - Aaron, reste ici je te prie.
    Je me frappai le sommet du crâne en me retournant à mon tour.

     

    - 8 -


    - Évidemment, encore les Hart. Pourquoi vous ne pouvez pas faire comme tout le monde, et filer une vie tranquille dans ce lycée ?
    - La tranquillité, c'est ennuyeux, répondis-je au tac au tac à sa question rhétorique.
    - Aaron ! me sermonna-t-il.
    - Désolé.
    - Quelqu'un m'explique ce qui s'est encore passé ?
    - Je les ai juste cherché, faut pas en faire un plat.
    - Je ne veux pas de bagarres dans l'enceinte de l'établissement. Allez vous chamailler ailleurs.
    - On est pas collés ?
    - Non. Je ferme les yeux pour aujourd'hui.

     

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    - Sérieux ? m'étonnai-je.
    - Oui. Mais cassez vous avant que je change d'avis.
    - Merci, fit Raise en m'entrainant avec lui vers la sortie du lycée, juste derrière Elden et sa clique.
    Y a des jours, j'ai de la chance, c'est moi qui vous le dit.

     

    - 8 -


  • - 9 -

     

    On est donc vendredi soir.

    Aussitôt après être rentré du lycée, j'ai retrouvé Drew, et nous sommes rentrés ensemble, puisque aujourd'hui encore, il avait accepté de m'héberger. Depuis le temps que je viens squatter, il me disait que je n'avais même plus besoin de demander pour venir, que je dérangerais jamais. Mais maintenant, avec sa copine, je pense que je vais être très vite de trop.

     

    - 9 -


    J'étais donc installé sur mon matelas, en vieux jogging, mes bras entourant mes genoux, tandis que Drew était allongé sur son lit, un livre à la main. Moi, seul mon MP3, offert par Heaven pour mes dix huit ans, me suffisait.
    - Drew, débutai-je.
    - Quoi ?
    - Je vais rentrer chez moi demain, fis-je. Je t'embête assez comme ça.
    - Tu déconnes là ?

     

    - 9 -


    Il posa son livre par terre, et s'assit sur son lit. Pour ma part, je levai la tête dans sa direction, et éteignis mon baladeur, afin de ne pas être dérangé.
    - Non, je sais très bien que je dérange. C'est pas nouveau.
    - Tu veux rire, tu sais très bien que tu déranges pas ... Pourquoi on t'aurait installé un matelas si c'était le cas ?
    - Ta frangine m'aime pas, et j'empêche ta copine de venir
    - Ma frangine n'aime personne, sauf moi. C'est chiant, mais c'est comme ça. Quant à Zupp, elle te l'a dit tout à l'heure. Alors, tu discutes pas, et tu bouges pas de ce matelas du weekend ...

     

    - 9 -


    - Du week end ? ris-je. Tu m'apporteras le petit déjeuner au lit ?
    - Déconne pas non plus, en plus, tu m'as très bien compris.
    - Rooh, je te charrie ... La vie est morne si je ne peux pas t'embêter. D'ailleurs, sympa les chaussons mon mignon ! lui dis-je en allusion aux Winnie l'Ourson que portaient fièrement ses pieds.
    - C'que t'es con !

     

    - 9 -


    Drew leva les yeux au ciel avant d'éteindre sa lumière de chevet, ne laissant plus que la petite lampe au pied de mon matelas pour tenir la pièce éclairée.
    - Bonne nuit, me dit-il en s'allongeant sur les couvertures.
    - Ouais, c'est ça bonne nuit...

     

    - 9 -


    A mon tour, j'éteignis la petite lampe, et m'allongeai sur les draps, conservant mon baladeur sur mes oreilles. Il n'y a qu'avec ça que je me sentais réellement chez moi.


  • - 10 -

     

    J'étais bien décidé à la revoir.
    Par n'importe quel moyen.
    Voilà une semaine que je l'avais bousculée, et elle ne me sortait pas de la tête. Son image me martelait le crâne dès que je n'avais plus rien pour m'occuper l'esprit. D'un côté, je préférais que ce soit elle qui débarque à l'improviste dans ma caboche de demeuré, que les souvenirs de mon adolescence, c'est toujours ça de gagné. Au moins, je ne risquai pas d'en faire des cauchemars
    Revenons à nos moutons.

     

    - 10 -


    Il est sept heures du matin. J'ai cours dans une heure et je ne suis pas en retard. Tout va à la perfection me direz-vous, oui, sauf que je suis bien décidé à attendre toute la journée s'il le faut, assis sur les marches devant la station de métro, pour qu'elle rapplique, en espérant qu'elle passe devant chez moi tous les matins, comme la dernière fois que je l'ai vue.

     

    - 10 -


    Ce n'est pas que je m'impatiente, mais presque. Je m'en fiche royalement d'être en retard, je vais juste être collé, ça m'éloignera de mon père pour la soirée.
    Alors que je psalmodiais dans ma tête, je vis deux personnes arriver dans ma direction, portant, à vue de nez, l'uniforme de Van Heim. Manque de chance pour moi, ce fut deux gars.

     

    - 10 -


    Il s'arrêtèrent devant les grilles de la station de métro, apparemment, ils attendaient quelqu'un.
    Franchement, ils avaient la classe. Je sais pas si c'est parce qu'ils sont à Van Heim, mais je suis sûr que j'ai pas la même prestance. Le blondinet avait un visage étrangement inexpressif, de grands yeux bleus tristes pour le peu que je les ai vu, et il parlait peu à son collègue, qui, quant à lui, avant la langue bien pendue. Je supposais le brun d'être un poil trop rigolard, du genre qui n'a rien à foutre des études ... vu comment il parlait avec détachement de tout ça.

     

    - 10 -


    - Un coup de main peut-être ? demanda une voix féminine.
    Je secouai la tête rapidement, avant de constater que la voix s'adressait à moi, et provenait d'une magnifique jeune femme aux longs cheveux d'ébène, des yeux verts pétillants soulignés par un maquillage discret et subtil.
    - Tu m'écoutes quand je te cause ? répéta-t-elle.
    - Ah pardon, fis-je en me relevant.

     

    - 10 -


    Purée, elle était immense comme nana, et sa coupe la rendait encore plus grande.
    - Ca t'éclate d'écouter la discussion des autres ? continua-t-elle.
    Pouah, elle m'a pas l'air commode celle-là.
    - Pardon, répétai-je. Mais rien ne te prouve que j'écoutais, ok ? Je suis juste assis sur ces marches, à attendre quelqu'un. Ce sont tes potes qui se sont posés à côté de moi.
    - Oh, regardez les gars, nous avons un rebelle, pouffa-t-elle.

     

    - 10 -


    - Toi, la grande perche, ferme ta grosse gueule enfarinée, tu veux.
    - Tu lui parles pas comme ça,fit le châtain en s'avançant, suivi du blond.
    Merde, trois contre un, j'ai aucune chance. J'aurais peut-être mieux fait d'aller en cours ce matin. Un cours le Lhomer me semblerait beaucoup moins périlleux. J'ai de la repartie, mais pour tout ce qui est attaque physique, Raise était mieux équipé que moi.

     

    - 10 -


    - Foutez lui la paix, lâcha une voix provenant de derrière eux.
    Merde, un autre gars de Van Heim. Putain, je suis plus aussi sûr de vouloir intégrer ce lycée finalement. Le lycée JFK me semble beaucoup mieux tout d'un coup.
    - Occupe toi de tes fesses Cory, cingla la grande brune sans se retourner. C'est un JFK, laisse moi m'amuser un peu.

     

    - 10 -


    - Cynthia ! perça une voix fluette.
    Je ne bougeais plus, reconnaissant la voix de la jeune fille que j'avais bousculé l'autre jour. J'ai peut-être de la chance finalement.
    - Vous n'êtes pas drôles les mecs, grogna la dénommée Cynthia. Moi qui comptait m'amuser un peu. Pas tous les jours qu'on voit un JFK nous tenir tête.
    - Le JFK a un nom, persiflai-je.

     

    - 10 -


    - Aaron, c'est ça ? dit la châtaine en s'approchant de moi.
    - Euh, ouais, c'est ça. Comment tu ...
    - J'ai pas la mémoire d'un poisson rouge tu sais. Moi, c'est Meredith, Méré si tu préfères. Et les autres, mes potes ...
    - Enchanté, fis-je aux autres qui commençaient à "bouder".
    Le brun du début se rapprocha de Meredith avant de passer un bras autour de ses épaules, propriétaire. Me dîtes pas que ...

     

    - 10 -


    - Florian, mon petit ami, dit-elle en riant. Sinon, il y a Cynthia, Cory ... et puis Julio.
    - Ok, fis-je, déçu, et tant pis si ça se ressentait dans ma voix.
    L'autre crevard de Florian devait être aux anges. Je crois bien qu'il a tout tilté.
    - Bon, c'est pas tout, mais faut que je file en cours, si je veux pas être collé. Content de t'avoir revue Meredith...
    - Moi de même, fit-elle en souriant.

     

    - 10 -


    Je pris donc la direction du lycée, peu joyeux.
    Voilà que la seule fille qui m'intérresse un chouïa est entourée d'une horde de fous furieux, dont une grande perche mal commode et un petit ami un poil jaloux à ce que j'ai pu voir. Je sens que je suis pas prêt a être pote avec cette bande là. C'est moins risqué et plus probable que je me rapproche des moisis ...


  • - 11 -

     

    Je toque vivement à la porte de la salle de classe, finalement, je n'ai que dix minutes de retard. Et je vais devoir me taper un cours de maths barbant dispensé par Lhomer, le seul prof qui ne peut pas me piffrer.
    J'avoue, aucun prof ne peut me voir, mais lui, c'est comment dire ... une allergie qui le pousse à me gueuler dessus toutes les trente secondes.
    - Entrez ! dit-il avant que je pousse la porte.

     

    - 11 -


    - Tiens. Monsieur Aaron Hart nous fait l'honneur de sa présence en cours ce matin.
    - Excusez moi, fis-je tête baissée.
    - Va t'asseoir, je ne veux pas t'entendre.
    Au moins, ça a le don d'être clair. Alors, sans me faire prier plus longtemps, je retourne à ma place, aux côtés de Niny, la surdouée de la classe.

     

    - 11 -


    Le seul avantage des cours de Maths, c'est que je peux dormir, je sais que je peux copier sur Niny aux interros, le prof est bigleux. Dommage que ça ne soit possible qu'en cours de maths, un peu d'aide en anglais ne serait pas de refus.

     

    - 11 -


    Heaven était assise devant, aux côtés de Thomas, un blond un peu déjanté qui se prenait pour le roi du lycée. Il ne s'entendait particulièrement pas avec qui que ce soit, il valait mieux l'éviter, il était du genre à être le mec avec des blagues un peu lourdes, et un peu trop sûr de lui.
    Bref ...

     

    - 11 -


    Je détaillai Heaven de dos jusqu'à ce qu'elle se retourne avant de me gratifier d'un sourire, contente de me voir. En effet, ce n'est pas la première fois que j'arrive en retard, et d'habitude, c'est à cause de mon père qui se croit gentil de me foutre une raclée avant d'aller en cours, où ma mère qui essaye de se faire pardonner. D'ailleurs, en parlant d'elle, elle est rentrée à la maison hier soir, à ma plus grande surprise. D'autant plus surpris que quand je suis allé récupérer des fringues à la maison, elle était dans la cuisine, en train de faire une espèce de rangement. Le ciel a dû lui tomber sur la tête, c'est pas possible autrement.
    - Aaron ! entendis-je.

     

    - 11 -


    Je relevais la tête et vis le prof de maths, debout devant notre table, à Niny et à moi, en train de me regarder noir.
    - Oui ? feignis-je l'innocence, ce qui eu pour don de déclencher les rires de ma voisine.
    - Peux-tu aller me résoudre cette équation, s'il te plaît.
    - Euh, c'est à dire que ...
    - Oui ...
    - Niny saurait mieux répondre que moi à ce problème mathématique monsieur. De plus, à quoi cela peut-il me servir de connaitre la limite de cette équation, ce n'est pas ça qui va me permettre d'acheter mes croissants le matin.

     

    - 11 -


    - EN COLLE ! Sur le champ !
    Oups ...