• ♫ La liste - Rose

     

     

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    Quelques jours plus tard, nous étions seulement tous les trois dans le salon de Savannah à regarder un film pour passer la soirée. Elle nous avait traînés dans tous les coins de New York, de Manhattan à Brooklyn en passant par le Bronx et le Queens, je crois qu'avec Heaven on avait presque tout vu, et nos pieds tout parcouru, surtout quand on remarque leur état déplorable. Cependant, ça ne nous empêche pas de rire de bon cœur tous les trois dans son salon, avec Casey qui nous regardait noir, l'empêchant très certainement de dormir, comme s'il dormait pas assez dans la journée comme ça celui là aussi, c'est un chat après tout, son job c'est de bousiller les meubles, de faire éternuer les allergiques et de dormir.

     

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    Tout d'un coup, Savannah se leva d'un bond en hurlant, nous réveillant brusquement Heaven et moi de notre demi sommeil. Ce n'est pas que le film soit inintéressant, mais rester assis dans un canapé après une rude journée de randonnée New Yorkaise, ça donne tout de suite sommeil, qu'on s'appelle Aaron ou pas.
    - Qu'est-ce qu'il y a Savannah ? Piailla Heaven d'une voix un chouïa trop perché, sûrement dû à la surprise et à la fatigue.
    - On sort, dit-elle sans cérémonie en allant éteindre la télévision pour se diriger vers les escaliers.

     

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    Heaven et moi nous regardâmes comme deux chiens de faïence, surpris par la réaction enfantine de la seule véritable adulte des lieux. Adulte qui finit par redescendre les marches pour nous engueuler, comme si on était pas assez amorphes comme ça.
    - Bah alors, bougez-vous ! Il est encore tôt, et fait absolument que je vous emmène quelque part tous les deux, vous aurez tout le temps de vous reposer une fois morts ! On se bouuuuuuuuuge !

     

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    - Putain c'que j'la hais, bougonnais-je en me levant. Après les photos, voilà les sorties obligatoires … j'me croirais de retour à l'école primaire, bientôt elle va nous faire de la bouillie de légumes pour les repas !
    Heaven pouffa de rire dans un coussin. Je me tournai vers elle, la toisai le plus méchamment que je pus, mais je ne dus avoir aucune crédibilité car elle repartit de plus belle dans son fou rire. Je soupirai longuement, blasé de sa drôle de bonne humeur et rejoignit Savannah au pied des escaliers.

     

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    - Et on doit s'habiller comment ? On va dans une boite de striptease ou dans les appartements de la reine d'Angleterre ?
    - Classe et décontract' à la fois. J'ai la robe qui te faut Heaven ! Tu vas voir, tu vas faire tomber les hommes comme des mouches. Toi Aaron par contre, j'ai rien gardé de lui …
    Elle fit une pose, cherchant visiblement si son affirmation était véridique, et un éclair passa dans ses pupilles mauves. Ah bah si finalement, elle avait peut-être gardé quelque chose, elle qui avait pourtant fait le tri. Elle m'attrapa par la main et me tira dans sa chambre avant de me dénicher du fond de son placard une tenue noire … ou du moins, une veste queue de pie noire, un tee-shirt plutôt voyant et des rangers. Bah tiens, des boots … Visualisez moi ce clin d'œil de merde …

     

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    - Et voilà, tu vas mettre ça, me dit-elle avec un grand sourire.
    - J'ai le choix ?
    - Euh … nan ! Fit-elle, une moue amusée sur le visage. Allez, va te changer, tu dois être parfait !
    Elle retourna à son placard pour dénicher la tenue de ses rêves, et celle de Heaven au passage que j'entendis grimper les marches alors que j'entrais dans la chambre dans laquelle on logeait tous les deux. Je quittai mon pyjama, le regardant avec un profond regret dans le regard, pour enfiler ce qu'elle m'avait sorti. Une fois vêtu, je me regardai dans le miroir. Mon avis ? Vraiment ? J'étais pas convaincant, mais ça aurait plus à Meredith.


  • ♫ Love You Like A Love Song - Selena Gomez & The Scene (Glee cover)

      

    ♫ What Makes You Beautiful - One Direction (Glee cover)

     

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    Et c'est là qu'on se dit qu'on est bien content de ne connaître personne en dehors de la ville qui nous a vus naître. On est peut-être pas plus à l'aise dans ses rangers, mais au moins, personne ne sera vraiment là pour nous le rappeler quelques semaines plus tard pour nous casser le mythe. Parce que je suis d'accord que certains écarts vestimentaires ça a du bon, mais là, c'est du suicide de se présenter comme ça : tout le monde me regardait ! Et même les explications « rationnelles » de Savannah n'arrivaient pas à me convaincre. Je n'étais peut-être pas gêné, mais le regard des autres personnes commençaient vraiment à me soûler. Heaven aussi me jetait des regards en coin, sûrement amusée et intriguée par mon « costume ». Je me croyais à un bal costumé ou le but était de piquer les fringues de son ou sa petit(e) ami(e). Mereditho Hart est devant vous les gens.

     

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    - Allez, sourit un peu Aaron m'attrapa Heaven en m’entraînant vers la piste de danse tout en commençant à se déhancher.
    Elle était sublime dans sa petite robe noire à paillette, ses cheveux coiffés et son teint rosé. Elle semblait vraiment heureuse et n'aspirait qu'à une chose, profiter au maximum de sa soirée sans penser qu'il y a une heure, elle était en pyjama a manger du pop-corn en regardant un film. Je ne pus que rire doucement face à son entrain, alors qu'elle testait le rock'n'roll en bougeant mes bras d'avant en arrière en tournant sur ses talons hauts. Elle faisait des grimaces pour me faire sourire, ce qui ne rata pas après quelques secondes, elle était vraiment ridicule.

     

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    - Bien mieux Aaron ! La vie est courte, c'est maintenant que faut en profiter, me dit-elle dans un sourire complice que je compris tout de suite.
    Savannah ne savait rien de mon « projet d'avenir ». Moins on en disait, mieux on se sentait Heaven et moi. Ca permettait de profiter le plus possible en toute innocence, comme à l'instant. D'ailleurs, du regard, je cherchais notre hôte qui avait disparu de notre champ de vision en quelques secondes. Malgré moi, mon cerveau se mit à psychoter tout seul comme un grand : et si elle nous avait tout bonnement plantés comme des merdes pour rentrer chez elle ?! C'était sadique, et digne d'une végétalienne qui mangeait des œufs à s'en faire péter la panse ! Je reportais mon attention sur Heaven qui me pointa un coin de la salle du doigt, où se trouvait Savannah, sa longue chevelure brune valsant dans son dos, masquant presque sa robe. Et elle n'était pas seule, visiblement.

     

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    - Un pote ! Fis-je, voulant lancer les paris.
    - Nan, un flirt, me contraria Heaven.
    - On parie quoi ?
    - Celui qui perd devra éteindre la lumière tous les jours à partir de ce soir !
    - Conclu !
    Pour précision, la lumière de la chambre se trouvait à côté de la porte de la chambre. Il fallait se lever pour l'éteindre ou l'allumer, et traverser la pièce à tâtons. Généralement, c'est chacun notre tour, mais ça nous emmerde toujours de devoir sortir de la couette pour aller l'éteindre. C'est tout sauf l'idéal.

     

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    Heaven m'attrapa la main pour me tirer vers Savannah tout en l'appelant, pour lui donner la honte de sa vie. Il ne fallait pas laisser les enfants sans surveillance quand même, ce n'est pas bien Môman Savannah, tu vas avoir de gros ennuis. Cette dernière se retourna, empourprée, vers nous, en faisant des gestes pour nous faire taire, parce que oui, moi aussi je m'y étais mis à l'appeler. Profitons on a dit, alors je profite.
    - On te cherchait, expliqua Heaven. Aaron se disait que tu nous avais jetés comme des vieilles chaussettes trouées.
    - J'ai rien dit ! Protestai-je.
    - Mais tu l'as pensé tellement fort que je l'ai entendu. Bah oui, ça t'apprendra, la télépathie c'est le mal.

     

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    Elle reporta son attention sur l'homme qui se trouvait avec Savannah. Un brun aux cheveux mi-longs avec une tête bien naïve qui me faisait un peu penser à Andrew, avec un snakebite sous les lèvres. Et un piercé de plus, un ! A vrai dire, je penchais plus pour les piercings pour faire genre je suis un warior moi, car ça ne lui allait pas vraiment.
    - Tu nous présentes ? Demandai-je en le détaillant.
    - Ah euh oui, bien sûr. Alors voici mes squatteurs pour quelques semaines, Aaron et Heaven, et je vous présente Noah, un ancien camarade de lycée.
    - Ah mais c'est du vieux bazar tout ça, vu que t'as au moins cinquante balais, rétorquai-je en riant. Y'a prescription depuis le temps...
    - Pffff, souffla Savannah. Toi t'es qu'un bébé pleurnicheur, je te permets pas de m'insulter …
    - C'est pas un cheveu blanc que je vois là, lui dis-je en attrapant une de ses mèches entre mes doigts.
    Son visage se décomposa littéralement et le s'empressa de s'emparer de sa mèche de cheveux pour trouver le trait blanc défectueux de sa chevelure brune, alors que j'explosais de rire, Heaven avec moi. Réalisant la supercherie, elle nous regarda avec un regard noir.
    - Vous deux, vous avez bu, c'est pas possible de sortir autant de connerie sans une goutte d'alcool …
    - Si tu estimes qu'une bière pour deux c'est être soul, alors on est soûls. Moi je nous trouve plus lucide que toi, continua Heaven.
    - Vous êtes bizarre, dit pour la première fois le mystérieux Noah.
    - Pas plus que toi, rétorquai-je. Et je te permets pas de nous juger …

     

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    Heaven soupira et m'attrapa par l'épaule pour m'éloigner, et me parler à part.J'avais fait quoi encore ? Qu'elle se calme, c'était pas méchant, j'ai jamais été aussi gentil de toute ma vie. Je suis devenu la gentillesse incarnée, alors faut arrêter de me coller aux basques, pfff.
    - Il allait pas te taper dessus, soupira-t-elle. Le prend pas pour Elden, et puis Savannah je suis sûre qu'elle veut le mettre dans sa poche, alors soit gentil …
    - Dans son lit plutôt tu veux dire, elle doit en avoir marre de son chat moisi.
    - Justement, et j'ai une idée. On va jouer les entremetteurs !

     

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    Elle m'affichait cette option avec un large sourire qui ne m'inspirait vraiment pas confiance. Je crois qu'elle a oublié qu'n a déjà joué les mannequins dévêtus pour la remercier, elle veut en rajouter une couche là ? J'ai assez donné de ma personne, je laisse tomber cette idée, et le lui expliquai très clairement d'un grognement très explicite et convaincant.
    - Bon d'accord, je m'en occupe toute seule, va bouder dans ton coin.
    - Merci Heav', ça tombe bien, j'ai des trucs à faire justement. Je vais m'installer dans un coin si jamais tu me cherches.
    - Ca marche, mais tu vas le regretter Aaron.
    - Pas le moins de monde, lui répondis-je dans un sourire hypocrite pour l'embêter.
    - T'es qu'un con, souffla-t-elle en faisant la moue.

     

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    Puis elle partie rejoindre Savannah et Noah tandis que pour ma part, je rejoignis l'entrée qui était déserte. Je sortis de la poche intérieure de ma veste queue de pie une feuille de papier pliée ainsi qu'une photo de moi et Heaven prise par Savannah. J’attrapai un crayon à papier et entreprit de rédiger mes fameuses lettres, une par pays que j'avais promis … Le moment n'était peut-être pas le mieux choisi, mais au moins, j'étais seul, pour le moment, et je n'avais pas spécialement envie d'avoir Heaven sur le dos pour vérifier ce que je faisais. J'ai le droit à un peu d'intimité quand même.
    Tout en écrivant, je jetai quelques regard vers Heaven, Savannah et Noah pour voir qu'ils s'amusaient bien. Ca me rassuraient qu'ils ne pensaient pas à moi pour le moment. Et je continuai ma rédaction, toute la soirée, jusqu'à ce que Heaven vienne finalement me chercher pour qu'on rentre, puisqu'elle tombait de sommeil. Je rangeais mes feuilles et mon crayon dans ma veste avant de la suivre jusqu'à la voiture de Savannah où elle nous attendait, le sourire juqu'aux oreilles.

     

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    - T'es sur le point de conclure toi, ris-je.
    - Mais je te permets pas, bouda-t-elle.
    - Elle va le revoir, me corrigea Heaven. Casey va devoir se trouver une autre amoureuse.
    Savannah rougit avant d'entrer dans la voiture pour se cacher, pour se cacher de mes vannes potentielles, et qui me démangeaient la langue.Ma bonne humeur était pas prête de tomber, puis j'entrai dans la voiture.
    - Tu peux me trouver une boite aux lettres sur le chemin ? J'ai un truc à poster …
    - Ouais, pas de problème, conclut-elle en démarrant.


  • Nickelback - Gotta be Somebody

     

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    « Cathe,
    Comment tu vas ? Tu vas trouver comme promis l'enveloppe pour Meredith dans ta lettre, je compte sur toi pour la poster, n'est-ce pas. T'as une mission agent Folasse numéro une, je compte sur toi ! Alors tu y vas en courant, en volant, en te téléportant, ou juste en descendant en bas de l'immeuble pour la mettre dans la boite aux lettres en face de l'immeuble.
    Même si ça se voit pas sur la photo, je suis comme prévu à New-York. C'est Heaven et moi-même sur la photographie, on a du jouer les mannequins pour payer notre logement, et comme je trouvais celle-ci plutôt sympa, je te la file. D'ailleurs, c'est la photographe qui nous héberge qui a pris les photos. Je lui dirais jamais, mais elle a un talent fou. Va faire des recherches sur internet pour Savannah Envey, tu vas voir, elle fait des tueries sur son Deviantart.
    Il y'a plus de place sur le dos de la photo, vais devoir m'arrêter là. Si tu veux me répondre, tu peux le faire avec l'adresse qu'il y a au dos de l'enveloppe, mais avant le dix avril, les billets de bateau sont pris.
    PS : A venir, les photos de Aaron en boots;)
    Lovin' U – A. »

    *

    « Pour Meredith Anforth, de la part de A.Hart.
    Bonjour Meredith. Je suis désolé de m'être enfui sans t'en parler, mais c'était le meilleur choix pour nous deux, pour que je sorte de ta vie sans que tu me retiennes, tu seras plus heureuse sans moi, crois moi. Et pourtant, j'ai décidé de t'écrire, je ne me rappelle pas l'avoir jamais fait pour qui que ce soit. Ce ne sera pas une lettre d'amour, du moins je ne crois pas, mais on ne sait jamais, manquerait plus que je me laisse emporter.
    Je pense à toi à chaque fois, et encore plus en ce moment. On m'a forcé à porter des rangers, c'est pour dire. A croire que tout le monde fait son possible pour me faire regretter mes choix pour me faire rentrer au bercail. Mais ce n'est pas ce que je compte faire.
    Tu dois d'ailleurs sûrement te demander où je suis d'ailleurs, mais je préfère le taire. Sache que je suis trop loin de toi pour que tu puisses me voir dans l'immédiat. Et crois moi que je regrette mon départ, ma fuite loin de toi. Mes sentiments pour toi ne sont pas une farce, tu es la seule que je peux considérer comme le premier et le dernier amour de ma vie Meredith, sincèrement. Et c'est parce que je ne veux pas que tu me considères comme ça que j'ai préférai partir avant de te décevoir. Alors tu peux m'en vouloir, me traiter de tout les noms, me maudire … je te pardonne déjà de toute façon, tu auras parfaitement raison.
    Je t'écrirais à chaque fois que je penserais à toi, à chaque endroit où ta présence me manquera.»

     

     

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    Je fulminais sur mon balcon, à faire les cent pas, guettant l'arrivée de mon « petit ami » qui allait bien tôt se transformer en ex-petit ami, et j'espère que cette appellation lui plaira car j'ai tout sauf envie de l'appeler autrement. J'étais plus énervée qu'autre chose, et aucune larme ne se préparait à rouler sur mes joues, bien loin de ce que je m'étais imaginée quand des femmes découvraient l'infidélité de leur homme. Rien de tout ça, juste de la haine à lui cracher à la figure, toute ma déception, alors que je lui faisais confiance. Mais j'aurais du me douter de quelque chose, je le sentais de toute façon, sa réaction de tout à l'heure aurait du me mettre sur la piste. J'étais tombée de haut, la chute a été certes courte, mais violente. Et j'avais le cœur littéralement en miettes, me demandant comment j'allais faire pour tout recoller le plus vite possible, car je ne comptais pas me laisser abattre, encore moins par un garçon.

     

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    « Mais c'est ton meilleur ami ! » me répétait une petite voix dans ma tête, « tu ne peux pas l'oublier comme a. » Et cette voix n'avait pas tout à fait tort. C'est comme en vouloir à ma mère d'avoir refait sa vie avec Drew, je l'aime trop pour lui en vouloir plus de dix minutes, et avec Priam, ce sera très certainement pareil, et c'est cette réalité qui me fit pousser un long et déprimant soupir, juste au moment où monsieur l'adultère grimpait le long de mon mur pour atterrir à mon balcon.

     

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    - Tu peux me dire ce qu'il se passe pour que tu gueules comme ça au téléphone ? S'emporta-t-il ensuite.
    Ni une ni deux, je m'approchai de lui, et d'une main vigoureuse, lui assénait une solide claque sur la joue, tout en serrant les dents pour m'empêcher de hurler toutes les insultes qui me venaient en le regardant. Il porta sa main à sa joue, sous le choc tandis que je massais ma paume endolorie par la violence du coup, je n'étais pas habituée à frapper, et encore moins un type bien plus grand et solide que moi.
    - Putain Mélie ! Tu m'expliques là ?!

     

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    - T'as même pas la moindre idée ?! Espèce d'ordure ! Connard ! Enflure ! Lui hurlais-je au nez.
    - Mais calme-toi et parle moi au lieu de me hurler dessus, tu vas alerter ta mère !
    - J'en ai rien à cirer si elle se rameute vu que je veux plus te voir ! Je te largue, comme ça, en te hurlant dessus comme le chien que tu es et qui saute sur tout ce que tu bouges ! Continuai-je de plus belle. Tu me répugnes Priam ! Je te faisais confiance moi merde, tu sais ce que ça veut dire au moins ?!
    - Mais qu'est-ce que t'alambiques toi ? Reprit-il, comme si il était littéralement innocent.
    - Drew t'as vu, avec une blonde, la même que la dernière fois je suppose. Merci de me tromper et de sauter des filles dans mon dos pour évacuer tes pulsions, je te remercierais jamais assez !

     

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    Il recula d'un pas, sentant très certainement ma colère arriver jusqu'à lui, ce qui lui risquerait sûrement la vie. Toute son attitude me montrait qu'il était innocent, ses gestes calculés, mesurés, son expression de panique, de pauvre gars complètement perdu et harcelé par sa copine, mais ses yeux ne mentaient pas, eux, et avaient tout pour me prouver que je m'étais fait avoir comme une imbécile, que j'avais été idiote de croire en lui … et sans que je ne contrôle quoi que ça, mes larmes roulèrent sur mes joues, et je cachais mon visage entre mes mains, voulant masquer mes sanglots et ma naïveté.
    - Mélie … souffla-t-il en s'approchant de moi et je tendais alors mes bras vers lui, la tête baissée et les tendais droit, mes mains posées sur son torse pour l'empêcher d'avancer.

     

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    - Sois honnête avec moi pour une fois dans ta vie, repris-je. Avoue que tu m'as trompé et on en restera de là tous les deux, je te ferai plus de scène, je … Avoue au moins ça.
    - Je …
    Il n'ajouta rien et son silence répondit à ma question et me broya intégralement ce qui me restait de cœur dans la poitrine, le réduisant en poussière. Un nouveau sanglot remonta la long de ma gorge et j'essayais de le retenir, ne voulant pas craquer une fois de plus devant lui, j'ai déjà tenu plus que je ne pouvais.

     

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    - Va-t-en Priam, s'il te plaît. Et ne cherche pas à me joindre pour le moment … Je t'idéalisais, mais t'es comme tous les autres mecs en fait … Et t'inquiète pas pour mes recherches, je saurais me débrouiller sans toi.
    Il fit un nouveau pas vers moi et força sur mes bras pour que je le lâche, et je n'avais plus la force de le repousser. Il se contenta simplement de me prendre dans ses bras et de cacher son visage contre mon épaule, me serrant contre lui le plus fort possible.

     

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    - Va-t-en, me répétai-je. T'as voulu jouer et tu m'as perdue, va-t-en.
    - Je voulais pas te faire de mal Mélie, je te le jure, souffla-t-il en me serrant encore plus contre lui. Pardonne-moi, je t'en prie.
    - Jamais. Alors tu me lâches et tu vas la retrouver ta blonde. Moi j'ai juste pas besoin de toi …
    Il me lâcha puis me détailla, essuyant mes larmes de son pouce, le regard triste mais qui de nous deux serait le plus triste dans cette histoire hein ? Et sans un mot de plus, il descendit de mon balcon, m'y laissant seule. Je me ruai alors dans ma chambre et m'écroulais en pleurs sur mon lit. Je hurlais toute ma peine.

     

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    Je ne me croyais pas triste, vraiment pas. Je ne pensais pas que ça ferait si mal, que j'aurais autant envie de hurler, de pleurer et de tout casser. Je serrais mes poings sur mon édredon doré, hurlant tout ce que j'avais sur le cœur, ma voix brouillant tous les sons autour de moi, à point tel que je ne me rendis compte de la présence de Drew seulement quand il me prit dans ses bras pour me calmer et m'empêcher de hurler.

     


    - Mélie … calme-toi, me murmurait-il tout en me berçant alors que mes doigts s'accrochaient à sa chemise, mes sanglots m'empêchant de parler, tandis que je noyais sa chemise de larmes en tout genre.
    Dans ses bras, j'arrivais à me calmer, à reprendre le contrôle de moi même et de mes larmes. Je m'étais pourtant dit que je ne pleurerais pas pour lui, qu'il ne le méritait pas. Mais je n'y arrivais pas. Il m'avait réellement blessée et déçue, je m'étais laissée embobinée par ses beaux yeux et sa carrure d’Apollon, par sa bouille d'ange, par sa gentillesse. Il était finalement trop parfait pour être vrai, et je crois que j'aurais préféré qu'il le soit moins, mais qu'il soit au moins fidèle. Je me sentais inutile, comme un jouet … n'était-ce pas par ce mot que papa se désignait lui aussi ? Comme un jouet, dont on s'est servis pour ensuite ne pas hésiter à lui faire du mal.

     


    - Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Me demanda Drew en me gardant contre lui. Tu peux me parler tu sais …
    Je me tus, je n'avais pas envie de parler, encore moins de ça. Même si j'aurais aimé me venger de lui, réellement. Dire à tout le monde qu'on sortait ensemble, qu'il m'a fait souffrir... Mais je me suis retenue. La violence n'arrange malheureusement pas tout, et ça, je le sais.