♫ C'était salement romantique - Coeur de pirate

 

 

Six heures du matin, quelque part sur Mapple Street - Houlton

 

 

 Tu es plus facile à faire

Qu'à comprendre et tomber,

Je n'ai pas pu te prendre

 

 

 Partir, trop loin de toi,

J'ai voulu te manquer,

A tes yeux, feindre d'exister

 

 

 Et au Sud de mes peines,

J'ai volé loin de toi

 

 

 Pour couvrir mon coeur,

D'une cire plus noire

 

 

 Que tous les regards,

Lancés à mon égard

 

 

 J'ai tenté de voler loin de toi, ah ah ah,

J'ai tenté de voler loin de toi.

 

 

 Tu fûs plus facile à suivre,

Dans la ville qui devint

Notre plus grande fuite

 

 

 Et moi, étendue dans ce lit,

Je contemple ce que je

T'ai donné de ma vie

 

 

 Et au Sud des mes peines,

J'ai volé loin de toi,

 

 

 Pour couvrir mon coeur,

D'une cire plus noire,

 

 

 Que tous les regards,

Lancés à mon égard

 

 

 J'ai tenté de voler loin de toi, ah ah ah,

J'ai tenté de voler loin de toi.

 

 

 

 Recroquevillée sur elle-même dans un coin de la pièce, Andy Thatch pleurait, se laissait aller dans cette petite chambre, sa chambre d’adolescente.

 

 

 Cela faisait plus de deux semaines qu’elle vivait ici, sans reprendre les cours, qu’elle restait allongée dans cette chambre, qu’elle pleurait, qu’elle se souvenait de ses moments d’enfance, ses moments de bonheur.

 

 

 Des images défilaient devant ses yeux embués, des images toujours plus douloureuses les unes que les autres.

 

 

 Son adolescence aux côtés d'Eliott, leurs rires, leurs jeux …

 

 

 Ses souvenirs d’enfant, jouant avec William, son premier ami de la camaraderie, celui avec qui elle avait grandit et qu'elle considérait comme un véritable frère et puis …

 

 

 

 Sa première fois avec Nate après une soirée en discothèque, dans ce lit d’adolescente, bien trop étroit, ce qui avait arraché les rires des deux amants, cette première fois où Nate s’était tailladé la joue sur le fer du vieux lit, cicatrice qui n’est jamais partie, comme pour marquer au fer rouge que leur amour était éternel, ineffaçable.

 

 

 Finalement, elle se leva, et, le pas traînant, elle sortit de sa chambre, pour se diriger au rez-de-chaussée, dans un petit salon plus particulièrement.

 

 

 Le jour où elle a appris qu’elle allait avoir un petit frère, ou une petite sœur.

 

 

 Et puis, la dernière fois qu’elle avait vu sa sœur aînée, de quatre ans plus âgée qu’elle, lui dire au revoir en souriant ce samedi soir, pour aller retrouver son petit ami, Jason. Ce même soir où Andy s’était chamaillée avec son modèle, sous prétexte que son petit ami comptait plus qu’elle.

 

 

 Oh qu’elle regrettait de pas lui avoir dit à quel point elle comptait pour elle ...

 

 

 

 Finalement, elle sortit de la maison, trop sujette aux mauvais souvenirs, et entreprit de rentrer dans son appartement, seule, ayant confié Eliott à sa tante maternelle, elle ne se sentait pas capable de le garder auprès d’elle.

 

 

 Elle passa par une petite ruelle peu accueillante, longeant des bâtiments délabrés, un raccourci comme elle le pensait et tomba sur un cul de sac empli d'immondices, et même occupée par un SDF.

 

 

 Fatiguée, elle se laissa tomber au sol, ses pleurs redoublant d’intensité. Ce n’était ni le lieu ni le moment de craquer, pas dans cette ruelle mal fréquentée, où un quelconque dérangé pouvait s’en prendre à elle.

 

 

 Et, elle avait raison, puisque un homme se rapprocha d’elle, un homme blond à priori, au cheveux mi-longs, le pas mal assuré.

 

 

  Andy se leva, paniquée, chercha un moyen de s’enfuir, mais elle ne put que se coller au mur, étant dans un cul de sac.

 

 

 Alors, elle ferma les yeux, et résignée, accepta son sort.

Autant en finir une bonne fois pour toute.

Mais on a tous un ange gardien, même si on touche le fond, que la lumière est bien loin ...

 

 

 

 Dans l’appartement de Nate, en plein centre ville, deux jeunes gens dormaient, nus comme des vers, récupérant de cette nuit où ils avaient fait des folies de leurs corps.

 

 

 William émergea doucement, un bras sur le dos de sa conquête nocturne, jetant un œil autour de lui, les faibles rayons su soleil éclairant la pièce.

 

 

  Il laissa retomber sa tête contre l’oreiller, attirant la jeune femme contre lui, afin de la rejoindre au pays des rêves,

 

 

 Ce qui ne fut pas au goût de la sonnette de l’appartement puisque celle-ci retentit réveillant ainsi les deux amants, sous les grognements et les jurons de William.

 

 

 _ Putain ! beugla Will en cherchant son pantalon. Peuvent pas regarder l’heure ?

Tout en maugréant, il lança sa chemise blanche de la veille à la jeune femme qui s’éveillait doucement elle aussi.

_ Il est dix heures passées Will, lui dit la jeune brune. C’est pas indécent comme heure…