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     _ Je suis mal luné pour la journée, lâcha-t-il en claquant la porte coulissante.

     

     

     La brunette pouffa en s’habillant, tout en maugréant.

    _ C’pas une raison m’enfin, grmmmbbblll …

     

     

     De son côté, Will approchait à pas lourd de la porte de l’appartement, tout à fait remonté contre son visiteur, ou sa visiteur, mais qu’importe, qu’il soit homme, femme, enfant, grand père ou dinosaure, le gêneur allait tâter du Will !

     

     

     Un homme blond se tenait dans l’encadrement de la porte, une jeune femme brune dans ses bras, endormie.

    _ Désolé, j’ai pas de lit pour vous, dit-il toujours aussi poliment.

    _ Hep, héla le blond. Je cherche Nate, c’est vous ?

     

     

     _ Nate hein ? Tu crois vraiment que j'ai une tête à m'appeler Nate ?! Connais pas de Nate qui habite ici, alors vous foutez le camp de chez moi en quatrième vitesse ! Beugla Will.

    Un William réveillé, c’est pas ce qu’il y a de mieux dans le coin, et mister cheveux blonds devrait se méfier de lui, selon l’humble avis du jeune homme aux cheveux bleus.

     


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     _ Excusez moi, Monsieur, mais cette charmante personne que je tiens dans mes bras n’a fait que murmurer le nom de Nate Handers depuis que je l’ai repêchée, ce qui est un tant soit peu vexant qu’elle soupire ce nom alors qu’il ne s’agit pas de moi.

     

     

     William regarda la jeune femme avec intérêt, et reconnu les notes tatouées dans le cou, mis à nu par des cheveux coupés récemment.

    _ Andy … souffla-t-il.

     

     

     _ Ah, c’est comme ça qu’elle s’appelle la demoiselle ? s’interloqua le blond en dévisageant la brunette qu’il tenait dans ses bras. Ca sonne masculin son nom là, rigola-t-il.

    _ Parce que c’est pas son vrai prénom, pouffa William. Allongez-là sur le canapé là, je m’en occupe, vous pouvez partir, merci de vous être déplacé.

     

     

     Le blondinet s’exécuta, entra dans l’appartement pour déposer la belle au bois dormant sur le canapé blanc, tout en douceur, sous le regard fumant de Will.

    _Et bien, merci de me l’avoir ramené, et au revoir !

     

     

     _ Non, je la laisse pas à un parfait inconnu, elle cherche Nate Handers, et je la conduirais à Nate Handers.

    _ Et bien soit, s’opposa William. Cherchez le donc ce bon vieux Nate, il est plus sur le continent. De plus, je suis le meilleur ami de la demoiselle, alors vous êtes priés de partir.

     


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     _ J’attends qu’elle se réveille, qu’elle vous reconnaisse. Elle est sous ma responsabilité !

    _ Avouez plutôt que vous voulez qu'elle vous balance des fleurs dans le nez, cingla William.

     

     

     Will fit la moue tout en levant les yeux au ciel. Décidemment, la tapette (nouveau surnom du blond crâneur) était encore plus collant que prévu, ce qui agaça profondément Will, qui n’avait qu’une envie à l’instant : sauter sous sa couette, collant sa partenaire de galipettes contre lui jusqu’à pas d’heure !

     

     

     D’ailleurs, en parlant de jeune femme, la voici qui apparaît, habillée comme la veille, de son jean usé, de son top fuchsia à paillettes et son blouson de cuir.

     

     

     _ Bon, j’y vais William. Tu sais où me trouver, dit-elle en sortant tranquillement.

    Décidemment, jouer aux limaces avec sa partenaire, ce n’était pas pour ce matin.

     

     

     Will, posé sur la table basse du salon, regardait, compatissant, cette pauvre Andy qui avait encore craqué, et qui ne s’arrangeait pas avec le temps. D’ailleurs, il trouvait que sa nouvelle coupe relevait plus du massacre qu’autre chose.

     


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     _ Où l’avez-vous retrouvée ? Demanda-t-il sans quitter Andy des yeux.

    _ Dans une ruelle, près de Mapple Street, à Houlton. Elle était assise au sol, dans cette tenue, à six heures du matin, enfin, il était peut-être sept heures.

     

     

     _ Elle n’a fait que prononcer le nom de Nate Handers et je l’ai cherché, dans un annuaire. Le seul du coin, c’est celui qui est censé vivre ici. Vous êtes qui alors vous ?

     

     

     _ Will, je suis le meilleur ami de la demoiselle, et de Nate. Je m’occupe de veiller sur son appart’.

     

     

     Le blond regarda vers la porte coulissante qui donnait dans la chambre, tout en levant un sourcil.

    _ Vous ne faîtes pas que de le veiller cet appartement, hein ?

     

     

     _ Mais je vous en pose des questions moi ? Grogna Will en daignant regarder son interlocuteur.

    _ Oui, sur la façon dont j’ai sauvé cette charmante Andy, enfin, je préférerais connaître son prénom.

     

     


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     _ Mais allez crever ! Se gonfla Will, plus en rogne que jamais. C’est à peine si je vous tolère chez moi, et vous osez encore me faire des réflexions sur mon style de vie, et draguer Andy alors qu’elle est inconsciente.

     

     

     _ Hmmm, soupira la jeune femme en se levant doucement et en se frottant les yeux. William ? C’est toi ?

    _ Ouais, c’est moi. Ca va ? s’inquiéta aussitôt le jeune homme.

     

     

     Andy se rassit péniblement, devant le regard éberlué du blond qui la voyait enfin réveillée, et dont il pouvait enfin admirer les magnifiques billes vertes qui lui servaient d’yeux.

     

     

     _ Que … qu’est-ce que je fiche ici ? demanda-t-elle en reconnaissant les lieux : l’appartement de son homme.

    _ Monsieur la pédale t’a trouvée dans une ruelle, près de chez tes parents…

     

     

     _ Hé ! S’offusqua la pédale en question. Je ne vous permet pas de m’insulter comme ça ! Vous savez qui je suis au moins ?

    _ Non, mais je m’en branle. Elle m’a reconnu, vous êtes donc prié de dégager de mon logement.