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     _ Pssssst !! siffla un jeune homme sous les fenêtres d’une jolie demoiselle.

     

     

     Une adolescente aux cheveux dorés comme les blés regarda dehors, et aperçut son frère aîné dans le jardin, se cachant comme il le pouvait de son père qui l’avait éjecté de sa maison.

     

     

     Le visage de Julia s’illumina et elle descendit au rez-de-chaussée à toute vitesse, manquant une marche au passage.

     

     

     Quand elle arriva devant son frère, elle lui sauta au cou, le visage couvert de larmes. Elle gémissait, ne parlant plus, attrapait les quelques mèches rebelles de son frère dans le cou, l’embrassant sur la joue.

     

     

     _ Moi aussi je suis content de te revoir Julia, dit William en la reposant au sol. Papa est là ?

    La blondinette nia vivement, traînant son frère dans la bâtisse, jusque dans la chambre du jeune homme.

     


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     _ Mais attends Ju, attends merde ! piailla Will alors que sa sœur le tirait par le poignet.

    La jeune femme de seize ans ne fit rien de plus, et elle ouvrit la chambre de son frère à la volée.

     

     

     Devant la porte, elle le lâcha pour aller s’asseoir en tailleur sur le lit du jeune homme, qui la rejoignit rapidement, assis toute près d’elle, ses mains jouant avec les cheveux dorés de sa sœur.

     

     

     _ Ca va ? Demanda-t-il.

    Julia esquiva le regard pressant de son frère et attrapa sa main, pour la serrer fort dans la sienne.

    _ Julia ? Paniqua William.

     

     

     La jeune femme changea de position tout en continuant d’éviter le regard de son frère, ce qui agaça au plus haut point ce dernier.

    _ Je t’en prie Julia, parle-moi, lui dit-il sur un ton las, triste.

     

     

     Pour toute réponse, la jeune femme rapprocha son visage de celui de son frère, le regardant droit dans les yeux, ses mains entourant son visage.

     


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     De ses yeux de topaze, elle scruta le moindre détail du visage de son frère, son souffle caressant ses joues tendrement.

    _ W… laissa échapper Julia.

     

     

     William crut mal entendre, et ne fit rien de ce que prononça sa cadette, nullement troublé par ses gestes, Julia ne parlant plus, elle a cherché des gestes pour faire comprendre à son entourage

     

     

     Et cette fois-ci, c’est de son frère qu’elle a besoin, il peut le lire dans ses yeux d’enfant. Il prit alors Julia dans ses bras, et l’installa dans ses bras, lui embrassant le somment du crâne.

     

     

     _ Je suis là maintenant Julia, shh, je suis là.

     


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     _ Non, répète après moi. E-mi-lie. Pas Emli !

    _ E-mi-lie, dit le jeune homme.

    _ Bah voilà, c’était pas très compliqué Nate, tu vois que tu peux faire un effort.

    _ Je vois pas pourquoi j’ai du mal à prononcer ton prénom, souffla le brun.

     

     

     Cela faisait deux semaines que Nate était arrivé dans ce nouveau pays, et dans la petite maison, où il avait atterri, avec Emilie Besnard, une jolie brune, pour colocataire et qui lui avait gentiment offert un peu de son temps, en toute amitié.

     

     

     Nate ne voulait rien d’autre qu’une amie, mais la jolie Emilie (Emilie Jolie ! xD) n’était pas indifférente au charme du ténébreux jeune homme, bien que celui-ci soit constamment froid avec son entourage.

     

     

     _ Parle moi de toi, lui dit-elle en coupant le silence pesant.

    Elle en avait marre de fixer le jeune homme de vingt et un ans dans le blanc des yeux.

    _ Qu’est-ce que tu veux savoir Emly ?

    _ Emi… arf, laisse tomber. Bah, pourquoi tu es parti de chez toi par exemple ? Tu as une petite amie ? Un chien ?

     

     

     _ Un chien ? s’interloqua Nate. Tu mets la petite amie au même rang que le chien toi, je retiens. Si on sort ensemble, tu dors dans la niche !

    _ Très drôle. Tu as une petite amie ?

     


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     _ Je sais pas, avoua Nate. Je pense que non, vu que je me suis enfui.

    _ Tu t’es enfui de chez toi ?

    _ Pas dans le sens de fugue, panique pas pour ça, je suis assez grand pour vivre loin de mes vieux. Et toi, célibataire ?

     

     

     _ Libre comme l’air, malheureusement. Je suis comme qui dirait, en manque. Ca c’est mal fini avec le dernier.

    _ Oh, et sans être indiscret, je peux savoir pourquoi ?

    _ Je l’ai vu dans les bras d’une autre. Elle s’appelle comment ?

     

     

     _ Andy. Et toi ?

    _ Emiel. Elle est comment ?

     

     

     _ Magnifique, soupira Nate, perdu dans ses souvenirs.

    _ Explique, l’encouragea sa nouvelle amie.

    _ Brune, longs cheveux, yeux verts, un oiseau tatoué sur son bas ventre, des notes dans son cou, des tâches de rousseur, un regard malicieux, l’éternel sourire en coin. Toujours souriante, drôle, de bonne humeur, jamais un mot plus haut que l’autre, jusqu’à récemment. Et toi ?

     

     

     _ Oh, euh … souffla Emilie, gênée. Roux, le cheveux fin et en bataille, coureur de jupons, yeux bleus azur, musclé, et la petite parole pour te faire rire.

    _ Rien dans la cervelle, j’ai l’impression.

    _ Détrompe toi, il était interne ! Mais ses infirmières lui tournaient autour, j’en ai eu ma claque, surtout quand Miss Pot-de-peinture trémoussait son derrière contre lui, rien que d’y penser, BWARK quoi !

     

     

     Nate rit aux mimiques de la jeune femme, oubliant un tant soit peu ses amis oubliés dans son pays natal. Un souffle de rire pour tourner la page.