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    La journée se terminait enfin sur le petit état du Maine. Georg-Kaitlin avait terminé de boucler ses valises. Il s’était décidé. Il ne restait pas. Il quittait le foyer parental, il quittait l’état … Il quittait le continent. Personne autour de lui n’était au courant, pas pour l’instant. Il ne savait pas comment leur annoncer son choix. IL préféra alors se laisser aller à la facilité et se posa sur le siège de son bureau, avant de parcourir son mur d’actualité Facebook. Une publication attira instantanément son attention. Publication partagée par l’école qu’il intègrerait à la rentrée prochaine.

     

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    « Nous leur souhaitons bon courage pour la suite ! » était écrit au dessus d’une vidéo sur laquelle Georg s’empressa de cliquer.

     

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    I'm Alive! - Becca

     

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    _ Bonsoir ! Voici Alive! !

     

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    Maj 4 terminée !! Je peux enfin respirer, souffler et décéder sous ma couette !

    Je suis vraiment désolée de vous l'avoir servie en deux parties, et avec autant de temps entre les deux, mais j'ai cru que j'allais vraiment abandonner le Monde des Sims là. Entre la mort de JV, la publicité sur eklablog, ma tablette qui me perd la totalité du texte de la première scène avec Xander et Charlie et les cinq erreurs fatales que j'ai subi dimanche rien que pour faire cinq malheureuses photos (le bureau de Nate est un calvaire, je crois que je vais en faire une version studio, où je vais crever T__T Pour ceux qui ont suivi TIW, ce sont les éditions Kadokawa, le boulots des samourais quand Aaron va au Japon ... sauf que j'ai créé les bureaux de HGC sur un autre niveau, laissant en place toute la grosse déco de Kadokawa :D Oui, vous avez le droit de me traiter de folle de décors *o*)

    Et sinon, petite moitié de MaJ tranquille. J'ai ENFIN fini de poser les bases de l'histoire, ça va commencer à être vraiment sérieux à partir de la MaJ suivante (qui elle sortira sûrement un jour, avec le chance, ce sera en 2016 :D L'espoir fait vivre hein ? *soooooort*)

     

    Donc, pour reprendre les bases : 

    _ Georg a décidé de quitter le continent. les valises sont bouclées, il n'a plus qu'à sauter dans un avion. Destination : Walyland !

    _ Emma n'est pas au courant de l'aventure de son chéri, reprend la musique et finit de préparer son roadtrip avec Chris Hemsworth. Courage Emma, tu peux y arriver \o/

    _ Camille, eh bien ... c'est Camille. Il vit d'amour de sexe et d'eau fraîche. Mais n'allez pas croire que je me contenterais de le laisser papilloner ! Ce serait vraiment trop facile, à chacun son lot d'emmerdes !

    _ An a rencontré un charmant personnage sur internet, Ewan, ils discutent gentiment, c'trop mignon ... Nan mais vous allez pas le croire quand même, je serais pas gentille tout le temps ! Puis, bon, il y a le bal du lycée qui se profile à l'horizon avec monsieur Gabe :D

    _ Quant à Xander, il a finit de s'emménager à Bloomington et décide de quitter les lieux pour Houlton avec son comparse de discussion muette, j'ai noté le Robbie Taylor (fils de Geist ♥ et Elden, les moisis :D) De plus, il essaie de s'autopersuader que tout va bien avec sa chérie (alors que tout à l'air de traviole) sans compter que Monsieur Yeux Bleus lui trotte dans le crâne.

     

    Enfin, cette MaJ vous présente les deux derniers personnages importants de l'histoire. Théo Mc Fly (le neveu de Nate) et la jolie demoiselle aux cheveux bleus : Alana Einermann (oui, je vous offre son prénom, c'est cadeau. j'suis trop gentille !) Si vous êtes curieux des Alive!, je vous invite donc ici, pour lire leur interview qui suit le concert que vous venez de voir. 

     

    See you ! ♥

     

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    Je vous fais plein de bisous !! *vous saute dessus*


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  • Quelques jours plus tard …

     

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    Un couple un peu particulier parcourt aujourd'hui les rues de Houlton, les bras chargés de sacs. Un brunet et une rousse, et la demoiselle est d'ailleurs déjà en train de grommeler tandis qu'elle passe la porte d'une petite librairie richement achalandée et idéalement située dans cette rue commerçante. Un couple n'est peut-être pas l’appellation la plus idéale puisqu'il s'agit tout simplement d'une paire de jumeaux de dix huit ans : les jumeaux Philips, Emma et Camille.

     

     

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    La veille, alors que Emma venait de terminer une centitélième journée de révisions assidues, bien décidée à décrocher son diplôme qui lui permettra de quitter enfin la maison familiale pour une durée d'un an, son petit ami avait fait irruption dans sa chambre sans même la prévenir au préalable. Un petit ami vêtu de pied en cap, prêt à partir en voyage, il ne manquait plus que la valise à ses pieds lui fit d'ailleurs remarquée sa dulcinée.
    - Elle est dehors, lui répondra alors simplement Georg-Kaitlin. Je suis venu te dire au revoir.

     

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    Emma resta muette face à cette annonce, se contenant simplement de le regarder, les bras ballant le long du corps. Incapable de prononcer le moindre son devant ce qu'il se passait devant ses yeux. Ses amies avaient peut-être eu raison finalement : il la quitte.
    - Tu … tu pars ? Osa-t-elle finalement prononcer après de très longues secondes de silence où ils se regardèrent en chiens de faïence.
    Le jeune homme opina du bonnet et fit un pas vers elle en tendant le bras.
    - Je caresse malgré tout l'espoir que tu m'accompagneras à la gare, lui murmura-t-il avant de rajouter un s'il te plaît.
    - A la gare ? Où est-ce que tu vas ?

     

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    Ses yeux s'embuèrent presque dans l'instant et Georg disparut très rapidement pour elle derrière un flot de larmes presque interrompus, ponctués de sanglots qu'elle n'arrivait pas à contenir.
    - Je vais en France. Je suis inscrit dans une école pour le mois de Septembre. Je peux plus vivre ici Emma.
    - En France ? Et … et c'est maintenant que tu m'annonces ça ? Quand je n'ai pas d'autre choix que d'accepter la vérité, sans même me donner une possibilité de te retenir. Tu t'en vas, et puis « merde Emma, qu'elle fasse avec ! » Et c'est quoi tout ce baratin que tu m'as sorti sur le sujet que tu ne t'éloignerais jamais de moi ?!

     

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    - Emma, insista doucement Georg. Essaie de me comprendre. J'étouffe ici, et on ne sera séparés que un an, ça ne changera pas grand chose à ce qui était prévu. Tu partiras en road-trip à travers l'Europe, j'étudierais en France et … tu me rejoindras peut-être là bas, si tu veux toujours continuer notre histoire.
    La jeune femme laissa échapper un rire, jaune bien sûr, à cette annonce avant de passer son avant bras sous ses yeux pour essuyer ses larmes. Comme si tout aller se passer comme il l'avait aussi bien calculé. Que comme une gentille fille, elle ira le suivre en France pour devenir une Madame Mayers à passer son temps à cuisiner et faire le ménage.
    - C'est toi qui ne veut pas continuer notre histoire. Je ne pars que dans trois mois, et seulement si j'ai mon diplôme.
    - Mais qu'est-ce que ça va changer ? Tu va faire ton road-trip justement, on ne se verra pas pendant l'année que ça te prendra. C'est toi qui a commencé à vouloir prendre de la distance, pas moi. Je m'adapte Emma, et je ne peux pas rester dans cette ville où je risque de croiser Harry à chaque coin de rue et où ma mère et Will se disputent sans cesse à cause de moi.

     

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    Emma ferma les yeux quelques instants, cherchant à caler sa respiration sur quelque chose de plus mesurée que son actuelle colère et après quelques secondes, décida finalement de s'asseoir sur le banc du piano, jambes croisées en le regardant. Georg le prit comme une invitation et s'assit en face d'elle, sur le canapé de la pièce, ses coudes appuyés sur ses jambes.
    - J'aurais espéré que ça ne se finisse pas comme ça, soupira le jeune homme en détournant le regard.
    La conversation avait désormais prit un tournant bien plus apaisé. Les larmes de la jeune femme s'étaient taries et sa voix resta posée.

     

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    - Parce que c'est fini alors ? pesta Emma. Tu t'en vas, je reste là et on rompt. C'est pas ça que tu voulais ? Tu t'es pourtant bien démerdé pour que ça se termine de cette manière en me mettant au pied du mur.
    - Qu'est-ce que ça aurait changé de toute façon ? Je comptais partir depuis bien longtemps.
    - Donc tu m'a menti. Camille m'avait bien informée quand il m'a dit que tu souhaitais partir il y a quelques semaines. Et tu m'as dit que non, et de toute façon, que je serais la première au courant.

     

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    Elle détourna la tête et regarda en direction de la fenêtre pour ne pas avoir à croiser son regard. Elle n'était vraiment pas d'humeur à craquer s'il lui faisait sa bouille de chiot apeuré. Elle était bien plus que remontée contre ce bellâtre qui avait l'air de s'en fiche comme de l'an quarante de ses sentiments à elle.
    - Et bien, Georg-Kaitlin, ne compte pas sur moi pour te conduire à la gare. Et je ne te souhaite pas un bon voyage. Tu connais la sortie.
    Le regard de la jeune femme resta rivé aux carreaux de la fenêtre. Elle ne voulait pas se remettre à pleurer devant lui. Alors elle serra la mâchoire, et les poings avec, trembla de tout son corps certes, mais ne le regarda pas quand il se leva, ne dit rien en retour quand il lui dit pourtant le plus sincèrement du monde qu'il était désolé et qu'il l'aimait.

     

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    Et Georg sortit de la chambre, comme il est arrivé. Seul et sans se faire annoncer. Il récupéra ses sacs au pied de la maison de sa désormais ex-petite amie et c'est avec les yeux humides qu'il traversa une dernière fois le jardin de la maison pour prendre la direction de la gare de la ville, afin de rejoindre l'aéroport où il prendra la direction de la France, sans aucune envie de remettre un jour les pieds dans l'état du Maine.
    Emma, quant à elle, ne bougea pratiquement pas du banc de son piano du reste de la journée, à part pour s'écrouler, le visage contre les touches d'ivoire pour y déverser toute sa tristesse, et toute sa haine à l'encontre de ce jeune homme qui venait de briser plus de quatre ans de relation d'un simple claquement de doigts.

     

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    Et c'est son jumeau, Camille, qui la trouva ainsi en début de soirée alors qu'il avait passé la fin de journée avec son petit ami. Cherchant sa jumelle dans la maison pour déclencher un vendredi cinéma dans la chambre du jeune homme comme ils avaient l'habitude de faire, Camille la trouva ainsi, effondrée sur son piano, les yeux explosés à force de pleurer et le cœur totalement en miettes. Il n'en fallut pas plus au brunet pour comprendre ce qui s'était passé dans la vie de sa sœur et réalisa bien vite que son meilleur ami était bien parti, en rompant ainsi avec sa jumelle.
    - Viens Emma, qu'il lui dira finalement après quelques secondes à essayer de la tirer de son état de prostration. C'est vendredi, et Cloud m'a filé la première saison de Stranger Things. Je peux même te faire apparaître un super menu à base tortillas et de glace aux cookies.
    Emma ne bougea presque pas, mais Camille vit bien sa main passer à nouveau sous ses yeux et entendit très clairement ce reniflement, tout sauf élégant, de sa sœur qui cherchait à reprendre une contenance. Il patienta quelques instants supplémentaires avant que la jolie rousse ne se rasseye convenablement sur le banc du piano pour reprendre ses esprits.

     

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    - Mais ça fait peur Stranger Things, souffla-t-elle simplement en guise de réponse à l'invitation de son frère.
    - T'inquiète mauviette, je suis là pour te protéger, allez, viens !
    Sur ces derniers mots, il attrape les deux bras de la jeune femme pour l'aider à se tenir sur ses deux jambes tremblotantes, et quand ceci fut fait, il la tira doucement à l'intérieur de sa chambre où il l'installa en tailleur sur son lit, un animal en peluche entre les bras pour qu'elle ait quelque chose à martyriser. Il recula de quelques pas, contemplant son chef d’œuvre avant de réaliser qu'il lui manquait un élément primordial. Il s’éclipsa quelques instant dans la chambre de sa sœur pour en revenir avec son pyjama qui lui posa à côté d'elle.

     

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    - Je vais chercher à manger, toi tu te changes, tu te fais un chignon horrible, tu te démaquilles, et si t'es pas prête quand je reviens, je dors pas avec toi ce soir, c'est compris ?
    La jeunette opina du chef et s'exécuta quand son frère disparut au rez-de-chaussée pour revenir une dizaine de minutes plus tard les bras chargés de victuailles tandis que Emma était changée et démaquillée, le visage, rougi et bouffi par son après midi à chouiner, appuyé sur l'animal en peluche, fixant droit devant elle.

     

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    Camille posa alors glace et tortillas sur la petite table basse de sa chambre avant d'approcher la télévision d'eux et il lança finalement le premier épisode de cette série horrifique qui lui fut fortement conseillé par son petit ami. Ils passèrent alors tous les deux la soirée ainsi, les yeux perdus dans les tréfonds de la boîte à images. Rongée par sa tristesse, Emma ferma très rapidement les yeux, commençant à s'endormir, et alors qu'elle changea de position pour s'allonger sur le ventre, regardant toujours l'écran, Morphée passa la chercher dans les deux minutes qui suivirent, pour s'endormir, lovée contre son frère, enserrant dans ses bras cette pauvre peluche qui n'avait rien demandé à personne.

     

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  •  

     

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    Et c'est ainsi que le lendemain, tous deux décidèrent de passer leur samedi en ville pour changer les idées de la demoiselle qui estime qu'une bonne journée de shopping, c'est le meilleur de tous les remèdes au chagrin d'amour. Bien que Camille doute réellement de la connaissance de la demoiselle sur les dits-chagrins, après tout, c'est son premier amour le Georg. Mais il s'est bien gardé de le lui dire. Il se contenta simplement de la suivre tout en lui tenant ses sacs.
    Emma s'approcha des étagères, en sortit quelques livres, notamment des livres de voyages à travers l'Europe ainsi que un ou deux romans de gare, a pu constater Camille. Mais comme ce n'est pas vraiment le genre de trucs qui l'intéressent – les livres à l'eau de rose– il n'y prête pas vraiment attention, préférant regarder par la vitrine le ballet des passants. Sa jumelle disparut en quelques instants plus en profondeur de la boutique sans qu'il ne s'en rende réellement compte, un peu trop absorbé par son manque d'occupation.

     

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    - Camille ?
    Il se retourna à cette voix qu'il ne reconnut pas et tomba nez à nez avec une jeune femme brune, aux cheveux extrêmement longs et aux grands yeux bleus. Vêtue d'une petite robe noire agrémentée d'une cravate bleue à rayures blanches et d'une paire de lunettes, il trouva qu'elle faisait vraiment le clichée de la bibliothécaire, d'autant plus que ses bras étaient chargées de livres. Il la regarda un instant, ne la reconnaissant pas. Elle devait avoir son âge probablement et même si son visage ne lui était pas totalement inconnu, il n'arrivait pas à lui donner un prénom.
    - Tu ne me reconnais pas, n'est-ce pas ? Souffla-t-elle, toute rougissante jusqu'aux oreilles.
    - Non … Je suis désolé. Même si je suis sûr qu'il y a un lien avec le lycée. Quasi-sûr.
    - Elizabeth Bakers, lui dit-elle en souriant.
    Argh ! Camille fit une grimace en replaçant le tout en contexte. Oui, il la connaissait cette jeune fille, et plutôt bien même puisqu'il y a deux ans, même s'il s'en souvient pas, un peu trop d'alcool circulait dans son organisme à ce moment là de sa vie, il avait soi-disant couché avec elle. Bon, soyons honnête, il en doute fort, parce que bien que soûl, il sait encore faire la différence entre un pénis et un vagin. Et il est ce qu'il y a de plus gay sur cette terre, plus gay que le drapeau arc-en-ciel que lui dirait sa sœur jumelle dont il aurait bien besoin du secours là maintenant.

     

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    - Co … comment vas-tu ? Demanda-t-il cependant par politesse, en essayant de meubler en attendant le retour de sa sœur, car il n'avait pas à l'instant très envie qu'elle aborde à nouveau le sujet.
    - Bien, merci, lui sourit-elle en retour. Et toi ? Tu es tout seul ? Ça te dit d'aller boire un …
    - Non merci, désolé, la coupa-t-il aussitôt. Je suis avec Emma et on est très occupés. Une autre fois peut-être …
    - Ah, je comprends.
    Elle baissa la tête et détourna le regard mais resta devant lui, sans bouger. Voilà donc Camille coincé qui attendait le retour de sa sœur, perdue dans ce dédale de livres et de poussière. Il haussa légèrement la voix en s'enfonçant un peu plus dans le magasin, à la recherche de sa sœur.

     

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    - Emma ? T'es par là ?
    Aucune réponse de la part de sa jumelle, à croire qu'elle venait de se faire engloutir par le magasin ou une pile de livres. Et il la découvrit, accroupie au bas d'une étagère, à chercher un exemplaire d'un ouvrage. Il s'approcha alors d'elle et se mit à son niveau.
    - Bientôt fini ? Lui demanda-t-il avec un soupçon d'empressement dans la voix.
    - Serais-tu pressé Mimille ? Rit-elle doucement.
    - Ouais, j'ai vraiment besoin d'aller pisser, donc si tu pouvais te presser, il y a un café en face.
    - J'arrive, j'arrive, abdiqua-t-elle en prenant le tome qu'elle cherchait avant de se relever en prenant appui sur le dos de son frère.
    Il se releva à sa suite et tout deux se dirigèrent vers le comptoir de vente pour payer les ouvrages de la jeune femme quand il se rendit compte que derrière la caisse, se trouvait ni plus ni moins que Elizabeth. Et merde, elle travaille ici en fait, grommela le jeune homme.

     

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    - Bonjour Emma, lui dit Elizabeth. Ça faisait longtemps.
    - Wah ! Lizzie, ça fait plaisir de te revoir. Je ne savais pas que tu travaillais ici. Ça va ? Lui répondit aussitôt Emma, enjouée de revoir une ancienne camarade de lycée.
    - Oui, merci, ça va. Je travaille uniquement le week-end, lui dit-elle en passant ses articles et en encaissant les achats de la jolie rousse.
    - On passe la journée ensemble avec Camille, vient nous rejoindre à la fin de ton service, ok ? Tiens, je te donne mon numéro de portable.
    Emma attrapa un papier sur lequel elle griffonna son numéro de mobile, sous le regard apeuré de Camille qui devenait de plus en plus livide, secondes après secondes. Ne supportant plus cette conversation, il sortit finalement du magasin pour attendre sa sœur sur les marches de la boutique, le visage caché dans ses genoux.

     

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    - Je ne te savais pas fillophobe, lui dit Emma en se tenant devant lui.
    - Et toi, je te savais pas si conne, gronda-t-il en relevant la tête. Putain Emma, tu sais qui c'est ?
    La jeune femme ne dit rien durant quelques instants avant de rougir de gêne en réalisant ce qu'elle venait de faire. Elle venait d'inviter la seule fille que Camille fuyait comme la peste depuis maintenant deux ans, et elle avait même pas fait le rapprochement. Camille gronda de plus belle en se levant pour aller dans le café juste en face du magasin. Il y entra et s'installa directement dans un recoin pour disparaître le plus vite possible pour ne pas être vu depuis le magasin de livres.

     

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    - Je suis désolée, piailla Emma en s'asseyant en face de lui. J'avais complètement oublié que elle et toi aviez un passif, pardon Camille, m'en veut pas.
    - Je te pardonnerais si on l'esquive. J'étais bien content quand elle a décidé de changer de lycée après ça, et voilà que tu l'invites gentiment à prendre le café avec nous. Elle va encore me parler de ça, comme si ça me concernait. On peut pas résumer un problème à une nuit dont je n'ai aucun souvenir.
    - Et pourquoi t'as jamais rien fait pour tirer cette affaire au clair ? C'est pas bien compliqué et comme ça, elle a plus aucune raison de te harceler.
    - Mais il n'y a rien à tirer au clair. Cette fille est folle, elle est amoureuse de moi, je sais pas comment elle a fait d'ailleurs, et elle croit que c'est réciproque, elle a tout inventé pour faire en sorte que je m'intéresse à elle et que je sais pas … que je prenne mes responsabilités.
    - Tu ferais mieux de réaliser que tu as pu coucher avec, tu étais totalement cuit ce soir là, et c'est normal qu'elle en espérait plus de toi. Moi je la comprends tu sais …
    - Emma, tu soûles, conclut Camille avant de se lever et de passer la commande de deux limonades au comptoir ainsi que d'une assiette de cookies au chocolat. Quand il revint vers sa sœur deux minutes à peine plus tard avec le plateau contenant sa commande, celle-ci était en train de regarder l'écran de son téléphone portable, guettant le moindre message de sa part.

     

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    - Tu sais, il ne peut pas envoyer de message depuis son avion, et une fois en France il aura même pas de crédit pour t'appeler.
    La jeune femme rougit tout en reposant son téléphone sur la table, murmurant de façon à peine audible un « je vois pas de quoi tu parles ... » à son frère, qui commençait déjà à en rire.
    - Mais bien sûr, tu crois quand même pas que je suis né de la veille. T'aurais pas du le jeter, tu vas t'en mordre les doigts.
    - T'occupes pas de mes problèmes Camille. Parce que en fait, et bien, j'en ai pas d'ailleurs !
    - Alors que tu es en vacances dans, je sais pas, une semaine, c'est bien ça ? Dit-il en attrapant un cookie. Tu aurais clairement pu passer tout l'été avec lui si tu n'avais pas fait l'andouille comme tu viens de le faire.

     

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    - Je dois travailler cet été si je veux partir l'année prochaine, dit-elle tout de go pour clore la conversation.
    Parce qu'elle doit bien se l'avouer. L'idée ne lui semble absolument pas mauvaise. Elle aurait pu le rejoindre la semaine suivante et passer avec lui les vacances de sa vie avant de disparaître à l'autre bout du globe pour manger des sauterelles grillées.
    - T'as de la réserve question argent, alors fais pas l'imbécile Emma. Tu me réserves un billet d'avion fissa, tu appelles l'homme de ta vie tout de suite, tu t'excuses et vous passez des vacances de malade rien que tous les deux. Allez, craque, je sais que t'as jamais eu ça avec lui. Craque que je te dis !
    - Ça va, ça va, j'ai compris Camille. Je vais y réfléchir, t'es content.
    - Ouaip, dit-il en finissant sa limonade d'une traite. Et maintenant on dégage fissa avant que ta connerie rapplique pour se rappeler à mon mauvais souvenir.