_ Vous êtes sûre de vous ? Demande William.

_ Mais je vous dit que oui, s'exaspéra la pédiatre. Enfin, vous voulez qu'il soit handicapé ou quoi ?

 

.

 _ Vous êtes tenue par le secret médical, je ne me trompe pas ?

_ Non, c'est vrai, mais ... enfin, qu'est-ce qu'il se passe avec cet enfant.

William regarda rapidement dans le couloir afin de vérifier que celui ci soit vide, et il reprit.

 

 

 _ Le père de l'enfant, c'est le père de la mère, vous comprenez ?

_ Inceste ?

_ Oui, soupira William.

_ C'est impossible, surtout si c'était vraiment le cas. Avec un tel taux de consanguinité, il est impossible qu'un enfant naisse sans malformation, même minime. Il n'y aucune consanguinité.

 

 

 _ Vous êtes en train de me dire que ...

_ Que le père et la mère de Georg n'ont aucun lien de sang, aucun.

_ Mais ... c'est pas possible, souffla William perdu.

_ Ecoutez, je peux vous le prouver par A + B, cet enfant n'est pas le fruit d'un inceste. Veuillez m'excuser, j'ai des visites qui m'attendent.

William donna un discret coup de tête et la pédiatre prit la direction de l'ascenseur, laissant William seul dans le couloir.

 

 

 Julia et Harry n'avaient aucun lien de sang, Georg en était la preuve, là, dans la pièce d'à côté.

Mais qu'est-ce qu'il se passait ? Qu'était-ce donc que cette famille dans laquelle il a cru grandir ?

Il n'avait plus qu'une solution, en parler au principal concerné. Il passa donc en coup de vent dans la chambre de Julia, lui expliquant qu'il avait une course à faire, et il se rua en dehors de l'hôpital, en direction de la prison où était détenu son père.

 

 

 

 A quelques pas de là, une rue voisine à l'hôpital, peu fréquentée.

Au sol, un homme étendu, les yeux grands ouverts, respirant faiblement, appelant comme il pouvait une certaine Julia, avec le peu de force qui lui restait.

A bout de forces, il ferma les yeux, se faisant bercer par la légère brise qui lui chatouillait le visage à l'aide ses cheveux en bataille. Il était tellement plus simple de ce laisser aller à la facilité, de fermer les yeux, et s'abandonner à la mort.

 

 

 Des bruits de talons précipités se firent entendre.

Une jeune femme brune aux cheveux ondulés se ruait vers le lieu de l'accident, après avoir vu le jeune homme étendu sur le bitume, laissé pour mort, apparemment. Elle décrocha aussi vite qu'elle pouvait son téléphone, le mit en haut parleur avant d'entamer les mouvements de premiers secours sur le corps du jeune homme.

 

 

 Mais rien n'y faisait, Mikael ne bougeait pas.

Inerte, sans vie.

Son dernier souffle s'envolant avec la brise, l'emportant rejoindre les étoiles.

 

 

♫ Red - Pieces

 

 

 Le téléphone venait de sonner.

Nate venait de répondre.

Il l'avait raccroché.

Il s'était écroulé au sol.

 

 

 Quelques mots, par forcément les plus simples à entendre, encore moins quand ils venaient de la part de quelqu'un qu'il ne connaissait pas.

Une simple phrase, sans aucun sentiment, rien de plus que des excuses.

 

 

 « Je suis navrée, votre soeur est décédée il y a quelques minutes. Nous voudrions vous rencontrer au sujet de ses organes. »

Ils étaient sans coeur, ce n'était pas possible.

 

 

 Je suis encore ici

A des milliers de kilomètres de toi

Un désordre brisé,juste les morceaux dispersés de ce que je suis

J'ai fais tant d'efforts

Je pense que je pourrai le faire tout seul

J'ai tant perdu le long de ce chemin

 

 

 Sa soeur venait de quitter ce monde, et tout ce qui les intéressait, c'était les organes de l'adolescente, et non pas la détresse de la famille.

Et pourquoi lui ?

Ses parents, ils étaient où ?

Qu'est-ce qu'ils fichaient ?

Pourquoi ce ne sont pas eux qui l'on appelé ?

 

 

 Alors je verrai ton visage

Je sais que je suis finalement à toi

Je trouve tout ce que j'ai perdu auparavant

Tu appelles mon nom

Je viens vers toi en pièces

Alors tu peux tout me faire

 

 

 _ Pas ma Lola, murmura-t-il, son visage enfoui dans ses mains. Pas toi ...

 

 

 Je me suis détruis

Mais tu représentes quelque chose de ce que je suis

Comme des pièces de puzzle dans tes yeux

 

 

 Alors je verrai ton visage

Je sais que je suis finalement à toi

Je trouve tout ce que j'ai perdu auparavant

Tu appelles mon nom

Je viens vers toi en pièces

Alors tu peux tout me faire

 

 

 _ Nate, demanda la voix d'Andy alors que celle-ci s'accroupissait près de lui. Qu'est-ce qu'il y a ?

_ Laisse moi Andy s'il te plaît. Je t'en prie.

_ Nate ... soupira la jeune femme avant de le prendre dans ses bras.

 

 

 J'ai fais tant d'efforts, tant d'efforts

J'ai fais tant d'efforts

 

 

 Nate ne dis pas un mot de plus, cherchant le réconfort auprès de la seule personne qui ne pouvait le comprendre, vivant dans sa bulle du matin au soir. Mais qu'importe qu'elle simule la tristesse, qu'elle ne pense pas un mot des paroles réconfortantes qu'elle lui souffle tout bas.

Il ne lui en faut pas plus.

Il ne veut pas être seul, et pour elle, pour cette brunette aux yeux verts, il ne doit pas se montrer faible, il ne peut pas.

Il doit tout endurer.

Il doit récupérer un coeur de pierre.

Parce qu'il se l'est promis, tout simplement.

 

 

 Alors je verrai ton visage

Je sais que je suis finalement à toi

Je trouve tout ce que j'ai perdu auparavant

Tu appelles mon nom

Je viens vers toi en pièces

Alors tu peux tout me faire

Alors tu peux tout me faire

 

 

 

 _ Tu es sérieux ? Demanda pour la énième fois la jeune femme brune à son compagnon, celui toujours allongé dans le lit de l'hôpital

_ Oui.

_ C'est ton coma qui t'as rendu comme ça Matt, ce que tu dis n'est pas sérieux, c'est pas censé, ni même réfléchi.

 

 

 _ Tu ne veux pas m'épouser ? Demanda-t-il en s'asseyant difficilement sur le lit, pour faire face à la jeune femme.

_ Ce n'est pas ce que j'ai dit. Juste que ...

_ Que ?

_ Tu sors tout juste d'un coma, t'as autre chose à penser que de m'épouser, non ?

 

 

 _ Non.

_ Matt, sois sérieux cinq minutes.

_ Je suis on ne peut plus sérieux Marion. Et là, j'ai limite des doutes quand même ...

_ Enfin Matt, mets-toi à ma place. Tu sombres dans le coma, et la première chose que tu me dis, c'est que tu veux m'épouser ...

_ Tu ne veux pas te marier avec moi ?

 

 

 _ Si, c'est pas ça le problème, soupira la jeune femme.

_ C'est tout ce que je voulais entendre, souffla Matt en approchant la jeune femme de lui difficilement pour l'embrasser tendrement.

 

 

 

 

 _ Bonjour, fit Sienna en souriant à sa mère biologique.

_ Sienna ? On ne t'attendais pas avant demain matin, s'étonna la mère de famille.

_ Oui, je sais, fit la jeune femme, gênée. Je me suis demandée si ça intéressait Karin et Cole de venir à la maison dès ce soir au lieu de demain matin.

_ Entre, je vais les chercher.

La jeune femme acquiesça avant d'entrer dans ce minuscule appartement, trop petit pour quatre personnes, alors que elle, elle avait toute la place qu'elle voulait, si ce n'est plus.

 

 

 _ Bonjour Keith, fit Sienna en voyant son père assis à regarder la télé.

_ Tiens, salut toi. Tu viens nous débarrasser des jumeaux ?

_ Oui, si vous n'en voyez aucun inconvénient, je me suis dit que une soirée supplémentaire ne leur ferait pas de mal.

_ Tu as bien raison, ils sont à la console là haut, je crois pas qu'ils vont traîner quand Millowe va leur dire que c'est toi ...

 

 

 Ce qui fut vrai puisque dans la seconde qui suivit, l'escalier en bois trembla, laissant apparaître un blondinet, tout sourire, suivi de près par une tornade rousse.

_ Hellow' Sienna, dirent les deux adolescents en choeur.

 

 

 _ Bonjour les jumeaux. Votre mère vous a parlé de ma proposition ?

_ Oui ! S'exclama Cole. Et je suis partant à deux cents pour cent.

_ Limite on espérait que tu viennes nous chercher, rit la jeune rouquine.

_ Bah tant mieux alors. Vos sacs sont faits je suppose ?

_ Dans notre chambre.

 

 

 Sienna esquissa un léger sourire, aux anges, avant de reprendre, à l'intention de ses parents :

_ Je vous les ramène mercredi dans l'après midi, mais je ne vous promets pas de vous les ramener en entier ...

_ Dix pour cent de perte, rit Keith, comme à l'armée. Pas plus, ou ça va barder pour ton matricule mademoiselle !

_ Oui chef ! Allez, zou, dehors les monstres, j'appelle un taxi.

_ Tu veux qu'on te dépose ?

_ Non, c'est bon, je suis pas à ce point là, mais merci quand même.