William passa la porte de sa nouvelle habitation, revenant d'un passage express chez Andy et Nate, pour aider ce dernier avec un vilain meuble Ik*a qui lui en faisait voir de toutes les couleurs. Il posa ses clés et son téléphone sur la table de la salle à manger avant de se diriger vers le frigo, pour y mettre le nez et dénicher une bière, l'été était suffoquant.

 Il s'installa au bar, attrapant le journal qui y trainait, le feuilletant d'un oeil distrait, recherchant les dernières annonces de jobs qui étaient proposés, avec lequel il pouvait alterner ses études, espérant décrocher le boulot de ses rêves.

 _ Will ? C'est toi ? Demanda la voix endormie de la toute jeune mère.

_ Dans la cuisine Ju'. Descend Georg, c'est l'heure de son bab !

_ Je lui ai donné avant que tu arrives, expliqua-t-elle en descendant.

 Surpris, William se leva, déposa sa bouteille sur le bar avant de faire face à la jeune femme.

_ Quoi ? Demanda-t-elle. Tu ne me crois pas capable d'élever mon propre fils ?

Elle s'approcha un peu plus du bar, devant l'incompréhension totale de son frère, qui la regardait, oubliant ses activités, et plus particulièrement sa bouteille, dont la jeune femme s'empara avant de verser son contenu dans l'évier, ce qui fit réagir le jeune homme.

 _ Que ? Julia ! Mais t'es pas folle ! Commença-t-il à hurler.

_ Calme-toi, tu vas le réveiller.

_ Tu sais combien ça coute ?

_ Eh bien, tu ferais mieux de ne pas en acheter. S'il y a des sodas dans le frigo, c'est n'est pas par hasard.

_ Laisse moi vivre ma vie !

 Julia se retourna, les yeux emplis de larmes, et de la colère dans la voix.

_ Je ne veux pas te perdre, tu comprends ? Ta vie ne t'est pas que précieuse, elle l'est aussi pour moi, et pour Georg. Il n'a plus son père, ne lui enlève pas son oncle, s'il te plait...

_ Excuse-moi, fit-il en approchant de la blondinette pour la prendre dans ses bras.

 Il savait que parler de Mikael lui était toujours difficile, surtout depuis qu'elle a appris que Mikael n'a pas eu le temps de passer en mairie déclarer Georg comme son fils, ne pouvant lui donner le nom d'Egarh, contraint à porter celui de sa mère, mais aussi de son père biologique, une preuve supplémentaire du crime de son père.

 _ C'est aujourd'hui qu'elle vient ? Demanda Julia, toujours blottie dans les bras de son frère.

_ Oui, mais ne t'inquiète pas, je resterais avec toi Julia.

De légers pleurs se firent entendre de l'étage, au plus grand damn des deux jeunes gens.

_ Je vais m'en occuper, dit William en se détachant d'elle, va donc regarder la télé, ta série va commencer.

 La jeune femme opina avant de s'installer devant la télé, tandis que son frère montait les marches quatre à quatre, en direction de sa chambre, où squattait son neveu, les autres chambres étant encore en travaux, puisque que pour payer moins cher, il n'avait pas obtenu cet appartement terminé, mais avec quelques travaux supplémentaires tel que l'électricité, qui était à leur charge, et qui lui permettait de payer à son rythme et selon ses besoins.

 Le jeune homme entra finalement dans la chambre et se dirigea vers le berceau avant de prendre l'enfant dans ses bras, et le bercer doucement

 _ Alors, on de dors pas môssieur Georg, tu nous piques ta crise ?

A cet instant, la sonnette retentit, sûrement la femme qu'ils attendaient tous les deux.

_ Ouvre Julia, je descends dans deux secondes.

 La jeune femme se leva de son canapé, quittant à regret sa série, avant de se diriger vers la porte, qu'elle ouvrit sur une femme blonde, un sourire chaleureux étiré sur ses lèvres.

 _ Bonjour, juge Zupprika. Vous devez être Julia Mayers ?

_ Oui.

_ C'est moi qui suit en charge de votre dossier, dit-elle tout en souriant.

 Quatorze heures moins le quart.

Dans un coin de la chapelle réservée pour l'occasion, une jeune femme toute vêtue de blanc s'agitait dans tous les sens, entourée de deux jeunes femmes, dont une collègue de travail, il s'agit d'Akira, bien évidemment, accompagnée pour l'occasion de sa petite amie, Carmen.

 _ Je suis sûre que j'ai oublié un truc, c'est couru d'avance, piaillait la future mariée en tournant sur elle même.

_ Tu as ta robe ? Débuta Akira.

_ Oui. Elle se voit pas ?

_ Quelque chose de neuf ?

_ Bah, ma robe !

_ De vieux ? Continua Carmen.

_ Boucles d'oreilles !

_ D'emprunté ?

_ Mes chaussures !

_ De bleu ?

_ Euh ... Mes sous vêtements ?

_ Tu sais même pas de quelle couleur ils sont ?

 _ Ils se voient pas, on s'en fiche royalement !

_ Je crois pas que Matt va s'en ficher ce soir, s'amusa Akira en tournant autour de la mariée.

_ Très drôle. Bon, je suis présentable ?

_ Mais oui, pas de panique.

 Une jeune femme châtain entra dans la chapelle, suivie de son compagnon, afin d'annoncer que tous les invités étaient enfin arrivés, et que le marié était là, lui aussi.

_ Faut que tu sortes Marion, expliqua-t-elle. On se revoit après la cérémonie.

_ Oui, à tout à l'heure.

La plupart des invités étaient déjà là, agglutinés à l'entrée de l'église, essayant d'apercevoir les mariés, en vain, puisque Marion se cachait tant bien que mal de Matt, ça porte malheur il paraît, et Matt, lui, se cachait tant bien que mal de tous les autres.

 Et ce qui ne loupa, ce que finalement, les deux jeunes se croisèrent, ou plutôt se bousculèrent, pour atterrir, finalement, dans les bras l'un de l'autre, en catastrophe.

_ Merde, Matt ! Faut pas que tu me voies !

_ Tu es superbe, sourit-il niaisement face à sa promise.

 _ On s'en fiche, ça porte malheur !

_ Tu crois encore à ça, rit-il en la prenant dans ses bras.

_ Vaut mieux être plus prudent que pas assez, tu ne crois pas ?

 _ Mouais, pas sûr. En tout cas, tu es splendide.

_ Merci.

_ Mathieu !! appela une voix qu'il ne connaissait que trop bien.

 _ Me dit pas que ... grimaça Marion.

_ C'est mon ex ? Si, je crois bien.

_ Je pensais qu'elle viendrait jamais.

_ Faut croire que si. File, dit-il finalement en l'embrassant sur le bout des lèvres, j'en ai pas pour longtemps.

Marion haussa simplement les épaules, et partit rejoindre Akira et Carmen, qui devaient certainement la chercher.