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Par Zhuen le 29 Octobre 2011 à 13:53
_ Bonjour Matt, fit Sienna en souriant.
_ Qu'est-ce que tu me veux ?
_ Je suis invitée, je crois, non ? Je viens voir l'homme de ma vie se marier, je ne dois surtout pas louper ça, désolée pour ma tenue d'ailleurs, si j'avais pas réagit trop tard, j'aurais une belle robe en mousseline.
_ Sienna ... Arrêtes ça.
_ Que j'arrête quoi ? Tu m'as plaquée, je l'ai très mal vécu, et aujourd'hui, j'ai décidé de ne pas te laisser te marier sans mon accord.
_ Tu ne fais plus partie de ma vie Sienna, c'est Marion maintenant.
_ Oui, et quand ce sera Marion qui risquera de se prendre une balle, tu comptes l'abandonner, même si elle est en cloque jusqu'aux yeux ? C'est ça que tu veux ?
_ Sienna, c'est fini ça. Terminé.
_ Je t'aime, souffla-t-elle. Je n'ai jamais cessé de t'aimer si tu veux tout savoir, je n'ai même pas réussi à te haïr quand tu m'as plaqué, où quand j'ai appris ton mariage avec elle. Nan, même ça, je n'y arrivais pas.
_ Sienna, faut que j'y aille, dit-il en essayant d'avancer, avant que la rouquine ne l'en empêche.
Elle se posta face à lui, cherchant à croiser son regard. Elle se sentit devenir rouge écarlate, mais elle s'en fichait, tout ce qu'elle voulait, c'était le faire plier, le lui faire avouer qu'il l'aimait. Elle le savait, au plus profond d'elle même que son ex-compagnon l'aimait encore, qu'il n'avait fait qu'une énorme bavure, qu'il n'avait pas réfléchi...
Elle se rapprocha encore plus, jusqu'à ce que ses lèvres frôlent celles du jeune homme, jusqu'à sentir son souffle sur son visage. Encore un effort, et il retombait dans ses bras, juste un petit effort.
_ Laisse moi, cingla finalement Mathieu en la poussant vivement avant de se diriger à tout vitesse vers le parvis de l'église.
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Par Zhuen le 29 Octobre 2011 à 14:10
A l'autre bout du pays, Emilie était tendrement lovée dans les bras de son nouveau petit ami, depuis maintenant deux mois, bien qu'elle ne s'était donnée que deux semaines de vacances, par chance, la jeune femme avait obtenu son année, et pouvait donc savourer ses vacances en toute tranquillité, au bras de Craig, qu'elle appréciait de plus en plus au fil des jours.
Il lui avait d'abord offert l'hospitalité, en toute amitié le temps que la jeune femme puisse réserver sa place dans un avion en direction de la France, jusqu'à ce qu'une soirée un peu arrosée, soirée dépression en tout genre, chagrin d'amour pour la jeune femme et chagrin tout court pour Craig, ne les ait poussé dans les bras l'un de l'autre avant de finir sur le canapé du salon, bien trop pressés pour monter au premier étage et trouver une chambre.
Bref, depuis deux mois, ils vivaient l'un avec l'autre, sachant pertinemment que ce n'était qu'une aventure de type : amour de vacances à la plage, sans lendemain, juste des souvenirs en tête, une adresse de messagerie, avant de s'oublier définitivement. Alors, autant en profiter.
_ Tu m'as pas dit si tu avais trouvé un vol finalement, fit le jeune homme en basculant sur la brunette.
_ On est obligés d'en parler maintenant ?
_ Mmmmmh, oui, je crois, continua-t-il en embrassant sensuellement le cou de la jeune femme.
_ Je ne vois pas l'interêt d'en parler maintenant, bougonna-t-elle.
_ Il n'y a pas de moment propices pour parler de ton départ Emi. Je tiens à savoir. Allez ...
_ Tu me gonfles Craig !
_ Je sais, c'est bien pour ça que tu n'arrives pas à repartir chez toi, mon sale caractère te manquerait.
_ Ne te crois pas indispensable surtout ...
_ Pourquoi ça t'embête de me dire la date de ton départ ?
_ On a mieux à faire, non ? Rit-elle en basculant au dessus de lui avec un sourire plein de sous entendu.
_ Je ne te savais pas comme ça.
_ Deux mois, c'est court pour apprendre à connaître les gens.
_ On ne peut pas dire qu'on essaye de se connaître non plus. Dès qu'on se retrouve seul, ça finit en partie de jambes en l'air.
_ Ne me dis pas que tu ne le fais pas de gaieté de coeur.
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Par Zhuen le 29 Octobre 2011 à 14:17
Craig se releva, forçant ainsi la jeune femme à s'asseoir en face de lui.
_ Eh bien, parlons. Vu que tu trouves qu'on baise trop.
_ Je t'en prie, à toi l'honneur de la première question.
_ Pas de souci, rétorqua-t-il.
Il dévisagea un moment la jeune femme avant de lui lancer directement :
_ Je suis quoi au juste pour toi ? Une aventure, quelque chose que tu voudrais poursuivre, ou juste un moyen de te rapprocher de Nate ?
La jeune femme resta de marbre, ne s'attendant pas à une telle question de la part du jeune homme. Elle qui croyait qu'à l'instar de son cousin, il n'avait pas de principe, elle en était toute retournée.
_ Je ne sais pas, souffla-t-elle en esquivant son regard. Un peu des trois j'imagine.
_ Ca fait plaisir à entendre.
_ D'abord, je voulais me lier d'amitié avec toi, pour approcher Nate, j'avoue. Mais, je suis ce genre de fille qui ne tient pas en place dès qu'elle voit un mec qui lui plaît, je t'ai alors vu comme une aventure, un truc pas viable du tout, mais ...
_ Mais ... insista Craig.
_ Maintenant que je sais que je dois rentrer, j'ai plus envie de partir. On va dire que je me suis beaucoup attachée à toi durant ces deux mois, et pas seulement sur le plan sexuel, je t'apprécie vraiment Craig, et je regrette qu'on ne puisse pas plus se connaître.
_ T'auras qu'à revenir en Californie pour ta prochaine escapade alors, rit-il. A toi de me poser une question.
La jeune femme réfléchit à ce qu'elle pourrait bien demander, avant qu'une phrase de Nate ne lui revienne en mémoire, une de ses phrases blessantes qu'elle n'a jamais pu avaler.
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Par Zhuen le 29 Octobre 2011 à 14:23
_ Est-ce que tu pourrais aimer quelqu'un comme moi ?
_ Pardon ?
_ Je ... On m'a souvent dit que j'étais le genre de fille qui ne trouverait le grand amour, que personne ne pouvait aimer...
_ Je ne suis pas d'accord avec eux.
_ Ne me dis pas que tu m'aimes, je ne te croirais pas de toute manière.
_ Je ne parlais pas de ça. Seulement, tu es géniale Emilie, tu as juste un caractère difficile à cerner. Et je crois que si on essayait de briser cette espèce de carapace que tu t'es formée pour devenir cette fille qui méprise les hommes, on pourrait trouver quelqu'un de bien.
_ Mouais, on pourrait, c'est pas sûr d'y arriver.
_ Tu vas le trouver ton grand amour Emi, sois juste patiente, et plus ouverte aux autres.
_ ...
_ Je peux te poser une question maintenant ?
La brunette hocha doucement la tête avant que Craig ne reprenne la parole.
_ Il est quand ton vol ?
_ Je dois être à l'aéroport dans deux heures. C'est le moment de se dire au revoir Craig. J'ai passé les meilleurs vacances de toute ma vie.
_ Moi aussi, reviens quand tu veux, mademoiselle je me trompe d'adresse.
La brunette se leva, laissant Craig seul assis dans le sable, et tourna la tête vers lui.
_ Je crois que ça a été la plus belle bêtise de toute ma vie. Je me serais faite un ami. A une prochaine fois Craig.
_ A une prochaine fois.
Et la jeune femme pris la direction de la petite place, laissant Craig.
« Si la rencontre est un hasard, la rupture est toujours une nécessité »
Suzanne Robert, Vulpéra
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Par Zhuen le 29 Octobre 2011 à 14:35
Bon, ce ne serait pas si compliqué que ça. Il ne lui fallait juste qu'un bon coup de culot pour arriver à ses fins. Et sa jeune soeur lui a certifié que si ça, ça ne marchait pas, c'est que Matt ne l'aimait plus autant qu'elle le croyait.
Sienna se tenait devant cette lourde porte, à l'intérieur, elle entendait déjà l'orgue qui annonçait la longue marche de la mariée jusqu'à l'autel.
Il fallait tenter le tout pour le tout.
Karin s'occupait de retarder le prêtre, elle avait le champ libre, ou presque.
_ C'est parti, s'encouragea-t-elle en poussant les lourdes portes de la chapelle.
La Mariée avançait doucement au milieu de la nef, passant entre les bancs, c'était le moment de se jeter, au sens propre comme au figuré.
Puisque ni une ni deux, Sienna se rua en direction de Marion, tête baissée, sous les regards interloqués des convives ...
...avant d'atterrir sur le dos de la Mariée, sous un hurlement de frayeur de la part de cette dernière, qui finit par s'écrouler au sol, permettant à Sienna de s'avancer de nouveau dans l'église, et se poser devant l'autel, de façon à se faire entendre par tout le monde, ce qui n'était pas forcément le plus aisé.