• ▪ 135 ▪

     

    Mathieu était rentré depuis deux jours désormais, et il avait repris ses petites habitudes domestiques. La vie à Burlington était beaucoup moins idyllique que celle qu’il avait ici, avec son épouse. Et puis, même si cela avait enlevé de la vie dans leur grande maison, l’absence de leurs enfants avait un côté bénéfique.

    C’était la première fois en dix-huit ans qu’ils étaient seuls, dans leur maison. Ils s’étaient déjà enfuis tous les deux en week-end en amoureux, pour aller respirer autre chose que les bêtises de leurs jumeaux, c’est vrai. Mais là, ils étaient en amoureux dans leur maison. Presque le Saint-Graal.

     

    ▪ 135 ▪

     

    Comme il était dimanche matin, Sienna en avait profité pour faire une grasse matinée bien méritée. Elle n’en avait pas fait depuis un moment maintenant. Son sommeil était différent quand Matt ne dormait pas avec elle. Elle était trop habituée à sa respiration, sa présence. Bon, peut-être ses ronflements aussi.

    Quand elle sortit finalement de ses songes, elle s’étira tel un chat dans son lit, profitant des rayons du soleil qui passaient au travers des rideaux. Un coup d’œil à côté d’elle et elle remarqua que Matt était déjà levé. Elle fit craquer son cou et sortit finalement du lit pour sortir de sa chambre. Dans le couloir flottait une odeur de café, et elle se décida à la suivre.

     

    ▪ 135 ▪

     

    Elle trouva Matt dans la cuisine, avec sa tasse de café et un ordinateur portable sous le nez. Elle fronça les sourcils, il était en train de discuter. Encore dans le brouillard du sommeil, elle ne preta pas vraiment attention ce qu’elle entendait et alla se servir une tasse de café, laissant Matt à sa conversation.

    - Ah, votre mère est levée, dit Matt à l’écran.

    - Enfin ! bougonna une voix féminine mais grésillante dans l’ordinateur. Bonjour Maman !

    Sienna porta la tasse à ses lèvres et fut interpellée par la voix de sa fille, légèrement modifiée par une mauvaise connexion. Elle avança vers Matt et se tint debout, derrière lui. A l’écran, la tête de ses deux enfants. Une Emma pixellisée mais visiblement en extérieur et un Camille carrément net mais dans un canapé.

    - Oh, bonjour mes chéris ! Je suis si contente de vous voir. Comment ça va ?

    Elle tira la chaise à côté de Matt, sous les rires de celui-ci, et s’installa avec sa tasse de café pour discuter avec ses enfants. Elle sirota sa boisson, écoutant ses deux garnements raconter leurs aventures.

     

    ▪ 135 ▪

     

    - Il fait hyper chaud, bougonna Camille. Genre, ce n’est pas l’automne ici, je suis encore en tee-shirt dehors alors que je suis sûr qu’il neige chez vous !

    - N’exagère pas, lui dit son père. Il neigera seulement à partir de demain, lui dit-il ensuite pour le taquiner. Alors, comment c’est la France ? Tu manges bien au moins ? Les français sont aussi puants qu’on le dit ? Il y a une douche au moins dans ton appartement ?

    Camille regarda son père, comme le dernier des demeurés. Il disait ça pour le faire marcher, ce n’est pas possible. Mais c’est vrai que les clichés sur les français avaient la vie dure. Tout comme ceux envers les américains. Ils ont réussi à lui faire croire qu’il existait un pays à l’Ouest du Portugal l’autre jour !

    - Ouais, la bouffe est bonne. Pour le reste, bah, c’est des rumeurs. Y’a des douches et je n’ai pas croisé de français puants, ou j’ai le nez bouché.

    - Je confirme, répondit Emma. Le si peu que j’ai passé là-bas, c’était que des clichés pas bien fondés. Sauf pour la drague, ils sont lourds sérieux. C’est même drôle.

    - Non, ça c’est parce que GK t’a jamais dragué comme il se doit, lui lança son frère avec un sourire en coin. Tu ne peux pas juger ce que tu ne connais pas.

    - Connard !

    - Eh, doucement les enfants. Il est trop tôt ici pour les disputes, bougonna Sienna.

     

    ▪ 135 ▪

     

    Elle râlait, mais ça lui faisait plaisir d’avoir enfin des nouvelles de ses enfants. Camille était parti depuis un bon mois, et Emma depuis le début de l’été. Ça commençait à faire long pour quelqu’un qui n’était plus habituée à la solitude depuis vingt ans. Elle les regarda débattre sans prêter attention à ce qu’ils disaient.

    - Alors, tu ne m’as pas dit, mais tu es où exactement Emma ? demanda Matt.

    Il scrutait l’arrière-plan derrière sa fille, espérant en tirer quelques indices, mais rien à faire. Elle était en ville, c’est tout ce qu’il pouvait dire, et il ne devait pas faire très très chaud car elle tremblait. A moins que ce soit l’effet de la mauvaise connexion.

    - Je suis à Helsinki ! C’est trop beau la Finlande en vrai !

    Elle semblait vraiment ravie, bien que difficile à dire avec tous ses pixels. C’était improbable quand même. Elle serait perdue dans une forêt, Sienna pouvait comprendre le manque de connexion, mais là dans une ville c’était surprenant.

    - Ils n’ont pas de réseau les finlandais ? lança Camille en riant.

    - Si. J’ai cassé mon téléphone, j’ai pu m’acheter qu’un truc pourri en attendant de recevoir ma paye. Et il ne dépasse pas l’EDGE. Ça m’apprendra à pas faire attention à mes affaires. Et j’ai deux milliards de compos de GK qui m’attendent et que je ne peux pas écouter !

    - Ah ! On comprend mieux les pixels, dit Sienna dans un sourire.

    - Si ça peut te rassurer maman, je ne vous vois pas net non plus. Au moins, je n’ai pas à supporter la nouvelle coupe étrange de Mimille.

    - Eh ! s’interloqua le concerné.

    - Doucement tous les deux, dit Mathieu dans un sourire. N’allez pas vous battre par écran interposés, et ta nouvelle coupe est très bien Camille.

    - C’est sûr qu’avec ça, il va réussir à pécho Cameron, lança Emma ironiquement. D’ailleurs, tu en es où avec ton beau français ? Ça avance ou pas du tout ?

     

    ▪ 135 ▪

     

    Camille ne dit plus rien, ce qui intrigua aussitôt Sienna et Mathieu. Camille étant ce qu’il était, il se serait vite vanté de sa situation si tout allait bien avec son meilleur ami virtuel, peu importe le domaine. Son silence ne laissait rien présager de bon.

    - Camille ? insista Emma.

    - Ca va, dit-il alors qu’il détournait le regard.

    Ses joues commençaient à rosir, ce qui fit sourire Matt et Sienna. Ça avait l’air d’aller finalement, les voilà rassurés.

    - On a compris. On va vous laisser finir cette discussion, visiblement, ce n’est plus fait pour nos oreilles chastes de parents, reprit Mathieu en riant.

    Aussitôt les oreilles de Camille rosirent instantanément. Sa relation avec Cameron avait l’air assez torride pour qu’il se mette dans un état pareil. Il allait sûrement vouloir en parler à sa sœur, alors autant les laisser tranquille.

    - On vous souhaite une bonne soirée les enfants, dit Matt. Vous nous donnez des nouvelles, je ne veux pas avoir à mourir d’inquiétude.

    - Promis, répondirent les jumeaux en chœur.

     

    ▪ 135 ▪

     

    Mathieu mit fin à la conversation et se tourna vers Sienna. Leurs regards se croisèrent et ils finirent par exploser de rire à ce qu’ils venaient de voir. Ils connaissaient assez leurs enfants pour comprendre ce qu’il venait de se passer sous leur nez : Camille sortait avec Cameron. Du moins, couchait avec vu la réputation de leur adorable rejeton. Quant à sa réaction et ses oreilles rouges …

    - Il est amoureux, on est d’accord ? lâcha Sienna.

    - Il est mordu au moins. C’était plutôt mignon. Camille ne tombe pas vraiment amoureux, ce n’est pas dans son vocabulaire.

    - Rooh, il a le temps de changer.

    Elle se leva pour aller déposer son mug dans l’évier, puis elle se tourna vers Matt, prenant appui sur le comptoir de la cuisine. Elle le regarda, réfléchissant, perdue dans ses pensées. Tellement perdue dans ses pensées qu’elle ne vit pas que Mathieu s’était levé pour s’approcher d’elle. Il posa ses mains sur la taille de son épouse et sourit quand il vit que ses yeux ne regardaient plus dans le vague.

     

    ▪ 135 ▪

     

    - Tu pensais à quoi ? lui demanda-t-il.

    - A toi. Enfin, je te regardais. Ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu, j’en profite avant que tu repartes.

    Mathieu lui sourit avant de l’embrasser sur le bout des lèvres. A lui aussi elle lui avait manqué. C’était vraiment le plus gros point noir de ce travail à Burlington. Sienna disait constamment qu’elle ne savait pas vivre seule, mais il n’était pas forcément plus habitué à vivre loin d’elle.

    - Tu n’as pas envie de regarder de plus près ? lui lança-t-il contre ses lèvres avec un petit air de défi.

    Sienna resta stoïque avant de finalement rire et d’embrasser Mathieu en retour.

    - Si, je n’ai pas recompté tes cicatrices depuis ton retour.

     

     

     

     

     

     


  • ▪ 136 ▪

     

    Il y était. C’était le jour J. Ce jour précis qu’il le stressait depuis des semaines, qui lui avait fait avoir des sueurs froides et même des insomnies. Il avait l’impression qu’il n’y arriverait jamais, que ce soit en termes de réalisation ou de temps qui passe. Entre la préparation de sa prestation, son travail au magasin ou encore ses études d’histoire de l’art, il avait parfois l’impression de couler et de se noyer.

    Au moins, une fois cette épreuve passée, il aura un poids en moins qui l’empêchait de flotter.

    - Prêt ?

     

    ▪ 136 ▪

     

    Il se tourna vers la voix qui venait de lui parler. Sa petite amie. Il lui sourit pour se montrer rassurant. Il ne savait pas s’il était prêt mais il n’avait pas vraiment trop le choix. C’était maintenant ou jamais.

    - Ca va bien se passer, je resterai dans le pigeonnier pour m’assurer que tout file droit. Tu peux compter sur moi.

    Elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser. Il lui répondit en retour, un peu moins fugacement. Il n’était pas habitué de ce genre d’état stressant. C’était à la fois effrayant, mais aussi très galvanisant. Il avait l’impression qu’il pourrait soulever des montagnes, mais qu’il raterait une simple marche s’il y en avait une devant lui.

    Comme il participait hors compétition, il passait avant tout le monde, un peu comme une première partie. Les autres groupes seraient dans la fosse, à profiter de sa prestation, du moins si celle-ci les intéressait. Il savait néanmoins qu’il avait attisé la curiosité de la championne en titre, il avait vu des cheveux bleus naviguer dans la fosse jusqu’à un recoin. Elle n’en raterait pas une miette.

    Progressivement, le bruit de la foule s’estompa. Quand il s’arrêta, Méandre s’en alla. Cela signifiait que la salle avait été plongée dans le noir, que le concert allait commencer. Il était désormais seul dans la loge. Il regarda la petite lumière au coin de la porte, qui lui indiquerait le feu vert. Subitement, il eut froid. Son cœur battait à un rythme plus lent, la pression retombait.

    Tout se passerait bien. Et la lumière s’alluma.

    Il poussa les portes de la loge et dans le noir, navigua avec ses seuls repères mentaux vers son clavier et son micro. Il appuya sur la première touche et une mélodie, telle une brume, s’éleva des baffes pour aller s’étendre lascivement sur la foule devant lui.

    Il sourit enfin. En face, ils n’étaient pas prêts à ce qui allait se passer.

     

    ♬ [My Way – Andy Black]

     

    ▪ 136 ▪

     

    And now the end is near || Et maintenant que la fin est proche
    And so I face the final curtain || Et que je fais face au rideau final
    My friends, I'll say it clear || Mes amis,je vous le dis clairement,
    I'll state my case of which I'm certain || Je vous dirais ce dont je suis sûr

     

    I've lived a life that's full || J’ai eu une vie bien remplie,
    I traveled each and every highway || J’ai voyagé par et sur chaque autoroute
    And more, much more than this || Et plus, bien plus que tout ça
    I did it my way || Je l’ai fait à ma manière

     

    ▪ 136 ▪

     

     

    Regrets, I've had a few || Les regrets, j’en ai eu certains
    But then again, too few to mention || Mais une fois encore, trop peu pour les mentionner
    I did what I had to do || J’ai fait ce que j’avais à faire
    And saw it through without exemption || Et l’ai accompli, sans exception

     

    ▪ 136 ▪

     

    I've planned each charted course || J’avais prévu chaque tracé
    Each careful step along the byway || Chaque pas le long de mon chemin,
    And more, much more than this || Et plus, bien plus que tout ça
    I did it my way || Je l’ai fait à ma manière

     

    ▪ 136 ▪

     

    Yes there were times, I'm sure you knew || Oui il y eu des fois, je suis sûr que vous le savez,
    When I bit off more than I could chew || Où j’ai eu les yeux plus gros que le ventre
    But through it all when there was doubt || Mais malgré tout, quand je doutais
    I ate it up and spit it out || Je n’en ai fait qu’une bouchée et je recrachais
    I faced it all and I stood tall || Je faisais face et je restais droit
    And did it my way || Et je l’ai fait à ma manière

     

    ▪ 136 ▪

     

    I've loved, I've laughed and cried || J’ai aimé, j’ai ri et pleuré
    I've had my fill-uh, my share of losing || J’ai eu mes hauts, et puis mes bas
    And now as tears subside || Et maintenant que les larmes s’arrêtent,
    I find it all so amusing || J’ai trouvé cela tellement amusant

     

    ▪ 136 ▪

     

    To think I did all that || Penser à tout ce que j’ai fait
    And may I say, not in a shy way || Et si je puis dire, pas timidement,
    Oh, no, oh, no, not me || Oh non, oh non, pas moi
    I did it my way || je l’ai fait à ma manière

     

    ▪ 136 ▪

     

    For what is a man, what has he got? || Qu’est-ce qu’un homme, qu’est-ce qu’il possède ?
    If not himself, than he has naught || Si ce n’est lui, alors il n’a rien
    To say the things he truly feels || Pour dire les choses qu’il ressent vraiment
    And not the words of one who kneels || Et non les mots de ceux qui s’agenouillent
    The record shows I took the blows || L’histoire montre que j’ai pris des coups
    And did it my way || Et je l’ai fait à ma manière

     

     

     

     

     


  • ▪ 137 ▪

     

    - Bonsoir à touuuuus ! clama GK en lançant un dernier riff sur sa guitare.

    Sa reprise eut l’effet escompté. Elle les avait chauffés à blanc. Il savait que faire une reprise d’une reprise d’une chanson française mondialement connue, et selon Zhoo complètement ringarde désormais en France, était un pari risqué. Mais le public avait pris, largement.

    - Eh ! Eh oh !!

     

    ▪ 137 ▪

     

    GK se tourna vers les écrans, et vers sa sœur qui parlait en agitant ses baguettes. Il fit un pas de côté, pour que tout le monde puisse bien voir l’écran, tout en faisant attention à ne pas se prendre les pieds dans les fils, et à suivre cette conversation fictive.

    - Tu ne me présentes pas ? lança Zhoo en regardant vers son frère. Tu es sérieux ?

    Georg resta muet, il se tourna vers la foule. Il pouvait entendre des rires, comme un murmure. Leur petit manège semblait intéresser quelques personnes dans la foule. Zhoo reprit la parole, dans un français parfait mais avec un bel accent américain.

    - Bonjour le Rocksane, je m’appelle Zhoo ! Merci pour votre accueil ! C’était dingue !

    Le public hua aux mots de la batteuse et GK balayait la foule du regard, puis la vidéo de sa sœur, puis la foule, exagérant le fait que visiblement personne n’en avait rien à fiche de lui.

    - Ah oui, pardon. Nous sommes les Kay’s Maze et lui, sur scène, en chair et en os qui ne sait pas où donner de la tête, c’est GK.

    Nouvelle réaction enthousiaste de la foule. GK en profita pour faire des courbettes, comme un acteur de théâtre saluerait sa foule. Il était incapable de dire s’ils avaient compris la supercherie tellement ils étaient réactifs. Il était carrément heureux de son effet.

    - Et enfin, à la basse, Robbie mesdames et messieurs.

     

    ▪ 137 ▪

     

    Elle laissa un instant à la foule le temps d’applaudir Robbie et ce dernier de faire aussi une petite courbette, un peu plus guindée néanmoins. Faire semblant devant une foule inexistante n’était pas un exercice des plus faciles même si Zhoo semblait vraiment se prendre au jeu.

    - Et moi, je peux parler ? demanda finalement GK.

    Le visage de Zhoo se tourna vers lui et elle acquiesça d’un hochement de tête accompagné d’un « Hmm hmm » d’appréciation. Elle salua la foule une dernière fois et retourna s’asseoir à la batterie.

    - Encore merci pour ce premier accueil hyper chaleureux, reprit GK en reprenant sa place initiale. Nous savons que nous jouons hors compétition ce soir, mais juste pour me faire plaisir, et parce qu’il me reste encore des titres, faîtes exploser l’applaudimètre !!

    Il lança son bras en l’air pour encourager la foule qui répondit automatiquement à cet appel. En vidéo, Zhoo se lança sur un rythme pour pousser le public à donner encore plus et faire exploser les scores.

     

    ▪ 137 ▪

     

    Dans le fond de la salle, Alana bougonnait. Bras croisés, appuyée contre le mur, elle n’applaudissait pas, ne criait pas. Non, elle s’était pris une claque sur cette première chanson et le numéro de GK et elle avait sérieusement peur de la suite.

    Elle tourna la tête vers Grimm, qui semblait vraiment intrigué par ce qui se passait devant lui. Elle se redressa pour lui en parler, quand les premières notes de la seconde chanson se firent entendre, rendant impossible la conversation.

     

    ♫ [Ribcage – Andy Black]

     

    ▪ 137 ▪

     

    Nothing left, now I'm feeling numb || Il ne reste rien, maintenant j’me sens engourdi
    And just like you, I couldn't love someone | Et tout comme toi, je ne peux plus aimer qui que ce soit

    There is no one, I can belong to || Je n’appartiens à plus personne désormais,
    Take you out, never bring you back again, back again, back again ||Je t’ai fait sortir, et jamais je ne te ferais revenir, jamais, jamais
    Can't recall how we lost our innocence, innocence, (innocence) || Je suis incapable de me rappeler comment nous avons perdu notre innocence

     

    ▪ 137 ▪

     

    Nothing in the cage of my ribcage || Il n’y a plus rien dans ma cage thoracique
    Got no heart to break, like it that way
    || Je n’ai plus de cœur à briser comme ça

    Nothing in the cage of my ribcage || Il n’y a plus rien dans ma cage thoracique
    Emptiness is safe, keep it that way || Le vide est sûr, gardons la comme ça

     

    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh
    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh

     

    ▪ 137 ▪

     

    On the path of never leading home || Sur le chemin qui ne me ramène pas chez moi
    Cut it out from my flesh and bone
    || Je l’ai retiré de ma chair et de mes os

    And I feel like, I can't see anything || Et je me sens comme si je ne pouvais plus rien voir
    Take you out, never bring you back again, back again, back again ||Je t’ai fait sortir, et jamais je ne te ferais revenir, jamais, jamais
    Can't recall how we lost our innocence, innocence, (innocence) || Je suis incapable de me rappeler comment nous avons perdu notre innocence

     

    ▪ 137 ▪

     

    Nothing in the cage of my ribcage || Il n’y a plus rien dans ma cage thoracique
    Got no heart to break, like it that way
    || Je n’ai plus de cœur à briser comme ça

    Nothing in the cage of my ribcage || Il n’y a plus rien dans ma cage thoracique
    Emptiness is safe, keep it that way || Le vide est sûr, gardons la comme ça

     

    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh
    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh

    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh
    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh

     

    ▪ 137 ▪

     

    Used to be, I had light || Il y a longtemps, j’avais une lueur
    I had fire in my chest
    || J’avais un feu qui brûlait en moi

    Oh, but now I'm all out || Oh, mais maintenant je suis complètement ailleurs
    And I've got nothing left || Et il ne me reste plus rien à l’intérieur
     

    ▪ 137 ▪

     

    Nothing in the cage of my ribcage || Il n’y a plus rien dans ma cage thoracique
    Got no heart to break, like it that way
    || Je n’ai plus de cœur à briser comme ça

    Nothing in the cage of my ribcage || Il n’y a plus rien dans ma cage thoracique
    Emptiness is safe, keep it that way || Le vide est sûr, gardons la comme ça
    Nothing in the cage of my ribcage || Il n’y a plus rien dans ma cage thoracique
    Got no heart to break, like it that way || Je n’ai plus de cœur à briser comme ça
    Nothing in the cage of my ribcage || Il n’y a plus rien dans ma cage thoracique
    Emptiness is safe, keep it that way || Le vide est sûr, gardons la comme ça

     

    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh
    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh

    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh
    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh

     

    ▪ 137 ▪

     

    - On est morts, souffla Alana, incapable de détacher son regard de la scène.

    Elle n’osait pas regarder son leader. Elle avait peur qu’il n’apprécie pas non plus la prestation de Georg. Mais ce fut une tout autre réaction qui se lisait sur le visage de Grimm. De l’admiration. Il était sur le cul, métaphoriquement.

    Alana tourna finalement la tête vers lui et fit la grimace quand elle vit sa tête de bienheureux. Elle lui donna un coup de coude.

    - Tu baves. Un peu plus et je dirais que tu es tombé amoureux.

    - N’exagères pas. Admets que tu as été bluffée plutôt que de faire la gueule, et que tu es soulagée qu’il soit passé hors compétition.

     

    ▪ 137 ▪

     

    Alana fixa de nouveau la scène, les yeux sombres. Elle aurait aimé avoir des lance-flammes à la place des yeux. Mais il avait raison, c’était presque de la jalousie qu’elle ressentait finalement. Elle était jalouse de son talent car il avait quelque chose qu’elle n’avait pas sans qu’elle soit capable de mettre la main dessus.

    - Je veux qu’il dégage.

     

    ▪ 137 ▪

     

    Grimm roula des yeux. Puis il se redressa pour se tourner vers elle avant de filer vers els loges pour préparer leur tour.

    - Tu ferais mieux de programmer un entretien pro avec lui, pour voir ce qu’il pourrait t’apporter, plutôt que de l’écraser.

    Il se pencha vers elle et l’embrassa sur la joue. Alana ne moufta pas, les yeux rivés sur la scène. Mais Grimm était habitué. Le premier amour d’Alana était la scène. Toutes ses relations humaines n’arrivaient qu’après.

    Or, Georg-Kailtin Mayers venait de lui voler l’amour de sa vie.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    ▪ 137 ▪

     

    Bonsoir tout le monde !

     

    ▪ 137 ▪

     

    J'espère que vous allez bien, tout ça tout ça !

    Voici enfin la MaJ 19 de DTA, et je m'excuse de ce délai de postage. J'avoue que 7 mois, c'est un peu long et même moi j'ai honte de tout ça. Je voulais pourtant garder en régularité avec DTA.n Pour la MaJ suivante, je ne sais pas quand elle sortira, mais elle sortira bien un jour ;) Je préfère prendre mon temps, aller à mon rythme et ne pas bâcler cette histoire. Elle aura bien une fin un jour, je vous rassure. Après, plus cette histoire tarde à sortir et moins Harry fichera le bazar dedans, c'est tout bénef, non ? *ok je sors*

    Dans tous les cas, je me joins à Andy Black pour vous faire des bisous, et à bientôt dans les commentaires ♥

     

     

     

     

     

     

     

     


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