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    MaJ 16 (2)

     

     A quelques rues de là, une brunette se réveillait doucement, seule dans les draps blancs. Elle plissa les yeux, le soleil se répercutant sur la neige l'aveuglant, quelle idée aussi de pas fermer les rideaux, ça éviterait des mauvais réveils.

     

    MaJ 16 (2)

     

     Doucement, Andy s'assit dans le lit et sourit. Arf vi, ici, il n'y a pas de rideau. Elle n'est plus chez elle, elle avait tendance à l'oublier ces temps-ci, qu'elle avait déménagé défénitivement chez Spencer.

    Elle lança un regard par la fenêtre en soupirant.

     

    MaJ 16 (2)

     

     On est samedi matin, pas de cours, pas de boulot, elle allait pouvoir passer la journée avec Spencer.

    D'ailleurs, où est-ce qu'il est encore celui-là ? Il a toujours à son côté quand elle se réveille …

     

    MaJ 16 (2)

     

     _ Spencer ? Appela-t-elle, peu rassurée.

    _ Je suis dans la salle d'eau Andy !

    Ouf ! Toujours là.

     

    MaJ 16 (2)

     

     Andy se leva du lit, baillant, avant de se diriger à son tour dans la salle de bain.

    _ Je peux entrer ? Demanda-t-elle.

    _ Bien sûr.

     

    MaJ 16 (2)

     

     La brunette poussa la porte pour découvrir Spencer, torse nu, se lavant les mains, avec une coupe très différente de la dernière fois.

    _ Tu t'es coupé les cheveux ? Tout seul ? Dit-elle en riant.

    _ Eh, je suis pas fou ! Je me coupe pas les cheveux moi !

    _ Ils sont plus courts pourtant, avoue qu'ils sont plus courts.

    _ Bien sûr, ma mère en a eu marre et à chopé les ciseaux se matin …

     

    MaJ 16 (2)

     

     Andy se rapprocha de son compagnon, qui avait finalement fermé le robinet, afin que celui-ci la prenne dans ses bras.

    _ Bonjour au fait, dit Andy en riant. Bien dormi ?

    _ Si tu avais moins bougé cette nuit, oui.

    _ J'ai bougé ? S'étonna-t-elle.

    _ Oui, et pas qu'un peu.

     

    MaJ 16 (2)

     

     _ Excuse moi Spenc' …

    _ Qu'est-ce qui t'arrive ? T'as le sommeil agité en ce moment, des tracas ? S'inquiéta-t-il.

    _ Nan, rien de bien méchant, laisse tomber.

    _ Andy, insista-t-il.

     

    MaJ 16 (2)

     

     _ C'est bientôt Noël, avoua-t-elle.

    _ Tu n'aimes pas Noël ? S'enquit-il. Si c'est le cas, dis le moi avant que mon père foute un sapin dans la baraque.

    _ Nan, c'est pas ça, dit Andy en riant. Cette année, mes parents ne seront pas là, et je pense pas qu'on va se retrouver tous les quatre en boîte, comme tous les ans.

    _ T'en sais rien … Il va peut-être revenir …

     

    MaJ 16 (2)

     

     _ Je ne veux pas le voir, cingla-t-elle. Il m'a abandonnée, je refuse de le revoir, qu'il croupisse dans son pays de merde avec sa salope de merde !

    _ On se calme Andy, lui dit Spencer en la serrant plus fort contre lui. Il avait peut-être une bonne raison, tu n'en sais rien. Je sais que je ne le connais pas, mais je n'aime pas te voir aussi vulgaire ! Je veux pas prendre sa défense, mais ce n'est pas une raison pour t'exciter comme ça. Il t'entend pas d'où tu es …

     

    MaJ 16 (2)

     

     _ Je peux pas le voir, souffla-t-elle. Je … veux pas … je … pas …

    _ Chuut … la rassura Spencer. Tu ne le verras pas, il n'est pas là Andy, calme-toi.

    La jeune femme enfouit son visage dans le torse de Spencer, essayant de chasser ses idées noires. Nan, si elle agissait ainsi, ce n'est pas parce qu'elle ne voulait pas le voir, elle le sait. Elle veut le revoir, le voir sourire, rire, comme avant. Elle veut l'embrasser, le toucher, le sentir, elle veut tout revivre, et elle sait que ce n'est pas bien. Elle sait que ça blesserait Spencer aussi si il le savait, alors, elle se tait et préfère ne plus bouger, garder l'odeur de Spencer en mémoire, oublier Nate, l'effacer de sa mémoire, tirer un trait sur son passé.

     

    MaJ 16 (2)

     

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    MaJ 16 (3)

     

     A l'autre bout du globe, la neige se faisait attendre par une brunette plutôt excitée à l'idée des vacances qu'elle s'était mise de côté pour Noël. Une semaine de bonheur complet, d'extase et de folies, et tout ça, bien sûr, elle comptait le partager avec son petit ami.

     

    MaJ 16 (3)

     

     _ T'as pris tes vacances pour Noël ? Demanda Marine à Nate qui avait le nez dans le frigo.

    _ Oui, deux semaines, pourquoi ?

    _ Deux semaines ? S'étonna la jeune femme. Moi j'en ai pris qu'une, et je trouve déjà ça énorme.

    _ J'en prends pas pour le reste de l'année, genre à Pâques. Et je compte aller voir mes parents, je suis désolé, je serais pas avec toi …

     

    MaJ 16 (3)

     

     _ Tu … tu retournes aux States ? S'étonna-t-elle.

    _ Oui, pourquoi ? Mes parents habitent là-bas que je sache, et puis, les billets sont pas donnés, je préfère y aller deux semaines et ne pas y retourner avant l'été.

    _ …

     

    MaJ 16 (3)

     

     _ Quoi ? Tu avais prévu quelque chose ? Arf, je suis désolé, j'aurais dû t'en parler plus tôt.

    _ Tu habites où au States ?

    _ Dans le Maine, la ville de Houlton, tu vois ?

     

    MaJ 16 (3)

     

     Marine ouvrit de grands yeux étonnées, comme si on venait de lui annoncer qu'elle avait un bras qui lui poussait sur le nez.

    _ J'habite pas loin, dit-elle en riant.

    _ Sans dec ?

    _ Bien sûr. Je suis canadienne, je te l'ai dit, et Woodstock, c'est à dix kilomètres de Houlton. C'est là bas que je pars … et que je comptais t'emmener … La neige me manque, il y'en a chez eux.

     

    MaJ 16 (3)

     

     _ Je pense que mes parents sont barricadés chez eux alors, dit-il en riant.

    _ Tu viendras ? Demanda-t-elle, en suppliant.

    _ T'as réservé ton vol ?

    _ Pas encore, je voulais t'en parler avant.

    _ Bah cours nous réserver deux places en vitesse, dit-il en riant. Une semaine avec toi, une semaine avec mes vieux, ça devrait le faire.

     

    MaJ 16 (3)

     

     _ Merci, merci, merci ! Dit-elle en lui sautant au cou.

    _ Calme-toi Marine, t'es si contente que ça de partir en vacances avec moi ?

    _ Oui !

    Elle se mit sur la pointe des pieds pour embrasser le jeune homme qui se mit à rire tandis que la brunette l'embrassait. Il souda ses mains sur les tempes de la jeune femme, ne voulant pas la laisser fuir.

     

    MaJ 16 (3)

     

     _ Je t'aime, lui murmura-t-il avant de l'embrasser furtivement.

    Marine s'étonna un instant avant de sourire. Il le lui avait enfin dit. Et elle était heureuse. Nate, quant à lui, se sentait soulagé. Il n'avait dit cette phrase à personne d'autre qu'à Andy, il se disait qu'il avait finalement tourné la page, qu'il avançait, sans elle à ses côtés.

     

    MaJ 16 (3)

     

     Mais on n'oublie jamais un premier amour.

     


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    MaJ 16 (4)

     

     De retour aux USA, au squat.

     

    MaJ 16 (4)

     

     Cela faisait des heures qu'il poireautait, qu'il tournait en rond, qu'il regardait sa montre toutes les cinq minutes, qu'il s'asseyait pour ensuite se lever et puis se rasseoir, et ce, continuellement.

     

    MaJ 16 (4)

     

     Julian n'en pouvait plus.

    Il était où ? Dans les bras de qui ?

    Qui est-ce qui l'empêchait de recevoir sa dose ?

    Le mois dernier, c'était déjà comme ça, il était à la limite de tourner fou. Où était-il ?

     

    MaJ 16 (4)

     

     Enervé, il finit par se lever de sa chaise pour partir à sa recherche. Il allait pas emporter cette crasse au paradis. Et tout le monde le sait, il ne faut pas énerver un quelconque drogué en manque, au risque de se prendre non seulement des mots et injures, mais également coups en pleine figure.

     

    MaJ 16 (4)

     

     Alors c'est décidé que Julian Jewel part à la recherche de son « ami » dealer, pour le lui faire comprendre, et il n'hésitera pas à jouer des poings si cela devenait nécessaire. Il doit comprendre qu'un accord est un accord, et que ce qu'il a donné, il est capable de le reprendre, d'un claquement de doigt, ou dans son cas, d'un doigt sur la gâchette.

     


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    MaJ 16 (5)

     

     La neige, c'est bien, surtout quand on est un enfant. Alors c'est sans détour qu'un certain blondinet, tout emmitouflé, construisait un bonhomme de neige dans le jardin de sa tante, tandis que cette dernière recevait encore du monde.

     

    MaJ 16 (5)

     

     La neige, c'est bien, surtout quand on est un enfant. Alors c'est sans détour qu'un certain blondinet, tout emmitouflé, construisait un bonhomme de neige dans le jardin de sa tante, tandis que cette dernière recevait encore du monde.

     

    MaJ 16 (5)

     

     Eliott n'allait plus à l'école, c'est un fait. Il refusait d'aller dehors, le micro-jardin de sa tante ne comptant pas comme l'extérieur. Nan, pas depuis son enlèvement. L'extérieur lui fait peur, et dès qu'il y pense, il revoit Liane, au sol, dans une mare de sang.

     

    MaJ 16 (5)

     

     Ces souvenirs étaient revenus, il vivait tout comme si ça avait été la veille.

    Alors la nuit, il se réveillait et se ruait dans le lit de sa tante, pleurant contre elle. Valérie ne lui demandait pas ce qu'il avait vu, se doutant que cela devait être très dur, alors, elle le serrait contre elle, lui caressant les cheveux. Et quand les autorités débarquaient à l'appartement, elle parlait à la place d'Eliott, leur expliquant que son neveu était traumatisé.

     


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    MaJ 16 (6)

     

     Reanald avait débarqué à toute vitesse dans l'appartement, Eliott l'avait entendu crier dans les ruelles du quartier. Il s'éveillait doucement, avait perçu quelques sons et bribes des phrases de deux adultes : ils se disputaient.

     

    MaJ 16 (6)

     

     Il ouvrit alors les yeux et vit Reanald pointer une arme sur lui, le visage emprunt de colère. Liane bougeait devant lui, voulant l'empêcher de tuer le garçonnet, qu'il n'avait rien fait, que ce n'était pas sa faute. Mais le blond n'écouta pas.

    Il appuya alors sur la gâchette, et dans un bruit retentissant, tira une balle qui allait se loger dans la poitrine de Liane, à quelques centimètres de son coeur.

     

    MaJ 16 (6)

     

     La rouquine resta debout quelques instants, incompréhensive. Son coeur avait été épargné, mais pas son poumon, qui fut perforé par l'impact. Elle savait qu'il ne lui restait que quelques secondes pour protéger ce garçon jusqu'à son dernier souffle.

     

    MaJ 16 (6)

     

     Elle profita alors de l'étonnement de Reanald pour s'emparer de son arme et lui tirer une balle à bout portant sur son cœur. Pas de victime, pas de coupable. Et Liane s'écrasa au sol, les yeux écarquillés, elle venait de rendre son dernier souffle.

     

    MaJ 16 (6)

     

     _ Cours, souffla Reanald en tombant à genoux. Elle vient de te sauver la vie, ne les laisse pas te tuer, ça aurait dû être moi.

     

    MaJ 16 (6)

     

     Et il s'écrasa face contre terre, près de Liane.

    Les yeux de l'enfant s'embuèrent et il se rua hors du quartier à toute vitesse, prenant peur des hommes qui fuyaient dans toutes les directions, armes en main, ouvrant les portes à coups de pieds.

    Il était libre, oui, mais à quel prix ?