•  

     

     A l'autre bout du globe, il faisait un soleil radieux et une chaleur quasi-estivale. Deux amoureux se promenaient main dans la main, riant comme des enfants, tout simplement heureux. Enfin, heureux est un bien grand mot, on ne peut pas vraiment dire que le jeune homme soit heureux, pas avec les tracas qui le bouffaient tout entier.

     

     

     _ Ca ne va pas ? Demanda la jeune femme en se plaçant devant son compagnon.

    _ Si, t'inquiètes pas Kim, ça sert à rien tu sais.

    _ Will … soupira la brunette. Dis moi.

    _ C'est sans importance je te dis.

    _ Prends moi pour une idiote aussi. Raconte, demanda-t-elle, suppliante.

    _ Tu ne me comprendrais pas, soupira-t-il finalement.

     

     

     _ Alors ça, t'en sais fichtre rien ! Dit-elle en riant. Je vais peut-être mieux te comprendre que ce que tu ne crois.

    _ Oh non, ça risque pas, rétorqua William en s'avança vers un muret, sur lequel il s'assit, tête entre ses mains.

     

     

     _ Tu veux vraiment rien me raconter ?

    _ Ça concerne ma sœur. Je t'avais parlé d'elle, non ?

    _ Oui. Qu'est-ce qu'il se passe ?

    _ Son mec est venu me voir, et depuis, je tourne plus rond.

    _ Tu sais, faut que tu acceptes qu'elle ait un autre homme que toi dans sa vie.

     

     

     _ J'ai rien contre Mikael, la rassura-t-il. Je le trouve même sympa, enfin, j'aurais jamais dû lui casser le nez.

    _ Tu … as cassé le nez du mec de ta frangine. Mais t'es con !

    _ Parce qu'il m'a dit qu'il était son mec et qu'elle était enceinte. Elle a que seize ans, j'ai réagi au quart de tour moi !

    _ Tu sais, ça se voit de plus en plus des jeunes femmes enceintes...

     

     

      _ C'est mon père, le père de l'enfant de ma sœur.

    _ QUOI ?

    _ Oui, tu as très bien entendu, ma sœur attend un enfant de notre père.

    _ Et t'es sûr de toi ?

    _ Oui, et pas qu'un peu. Elle ne sort pas de chez nous, toujours surveillée par notre père, et Mikael est son premier petit ami. Il n'est pas très difficile de sauter aux conclusions. Je suis pas futé, mais je suis pas con non plus.

    _ Faut la sortir de là ta sœur …

    _ Car tu crois que je veux la laisser avec un tortionnaire pareil ? Mais je peux rien faire, elle est mineure, elle doit vivre chez notre père, et ça, je peux pas le supporter.

     

     

     Kim se figea devant le mutisme de son petit ami, se rapprochant de lui, ne voulant pas croire à ce qu'il racontait. Du peu qu'elle savait sur Julia, elle l'appréciait déjà, cette petite ingénue à l'esprit pur. Finalement, elle vit plus qu'elle ne le laisse paraître.

     

     

     _ Calme-toi Will, je te promets qu'on va trouver une solution.

    _ Ah ouais, et quoi ? Je ne peux même pas voir ma sœur. Et il est jamais seul, je peux rien tenter contre lui …

    _ Qu'est-ce que tu racontes encore ?

    _ Je suis allé lui casser la gueule, c'est lui qui m'a foutu au tapis.

    _ Je croyais que tu t'étais fait agressé dans la rue.

    _ Non.

     

     

     _ Je … j'ai sincèrement voulu le tuer, qu'il paye pour ce qu'il avait fait à ma petite sœur. C'est ma sœur merde ! Il a tué ma mère, il compte faire pareil à ma sœur ?

    _ Il y a de meilleurs moyens Will. Force là à porter plainte !

    _ Ah oui ? Et comment ? Elle ne sort pas, ne parle pas, et elle veut garder son enfant !

    _ Parles en avec Mikael. S'il tient à Julia, il t'aidera, sois en assuré.

     

     

     William leva la tête vers Kim, qui le regardait de tout le vert de ses yeux. Elle lui sourit amoureusement avant de s'approcher de son visage et l'embrasser tendrement.

    _ Tu vas voir Will, tu verras. Tout s'arrangera, et si tu as besoin d'aide, je serais toujours là.

    _ Merci Kim.

     


  •  

     

     Devant la porte d'un appartement, une jeune femme attendait depuis maintenant cinq minutes que le propriétaire des lieux daigne lui ouvrir la porte. La brunette était vêtue de son habituelle robe noire, ne quittant pas cette couleur qui lui va si bien. Elle tambourina une nouvelle fois impatiente, avant que son interlocuteur ne vienne ouvrir sa porte.

     

    MaJ 14 (3)

     

     Mathieu se tenait dans l'encadrement de la porte, uniquement vêtu d'une serviette de bain autour de la taille, le visage dégoulinant.

    _ J'aurais pu me faire agresser, j'aurais eu le temps de mourir tu sais, grogna Akira.

    _ Excuse moi, j'étais sous la douche, lui expliqua le jeune homme.

    _ Ca, j'avais remarqué. Pourquoi tu te lèves aussi tard, tu t'es éclaté avec ta copine au lit ?

    _ Avec Sienna ? Ah, en ce moment, ça risque pas tu sais. On fait un break, non sans me déplaire. Bon, tu entres ? Je compte pas rendre mes voisines aveugles.

    _ Ca ne risque pas, tu vas les attirer oui, t'es plutôt bien foutu, dit-elle en parcourant le corps de son ami avec un regard gourmand.

    _ T'as fini de me reluquer oui ?

    _ Ca me donnerait envie d'y gouter, dit-elle dans un sourire coquin.

    _ Ouais, c'est ça. Aller, entre.

     

    MaJ 14 (3)

     

     Akira s'installa dans le salon, limite soudée à la porte de la salle de bain dans laquelle le jeune homme finissait de se laver.

    _ T'as du nouveau ? Demanda-t-elle.

    _ Non, pas spécialement. Le milieu, ça bouge pas. J'aimerais bien me mettre deux trois trucs sous la dent, mais Harry me tient éloigné, pour ma propre sécurité.

    _ C'est normal en même temps.

    _ Ouais, mais c'est vite chiant. Je me sens, inutile.

    _ Ton heure viendra, panique pas.

     

     

     

     Matt sortit de la salle de bain, se recoiffant du mieux qu'il pouvait.

    _ Je devrais rencontrer un certain Thomas Sacks, selon Mayers. Il paraît qu'il est assez influent, qu'il pourrait m'intégrer dans ses privilégiés. Comme ça, je reste dans le milieu, sans que Harry ne se fasse choper. Et toi, du nouveau ?

     

     

     _ Rien du tout, soupira-t-elle en se posant dans un des fauteuils de la pièce. Ca fait étrange de reprendre ce train de vie, après des années dans l'anonymat.

    _ Tu l'as dit. Ca me manquait presque leurs beuveries.

    _ Je … j'ai du mal à me faire respecter, je sais pas si tu vois. Une femme dans ce milieu, c'est pas très évident. La première chose à laquelle ils pensent en me voyant, c'est me foutre dans leur pieu.

    _ Sois plus masculine, tu as vu comment tu t'habilles ?

    _ Nan, ça, c'est pour le mode « civil » dira-t-on. Non, je suis complètement différente en mode bourlingueuse.

    _ J'ai hâte de voir ça, rit Matt en s'asseyant à son tour.

     

     

     _ Il y a des jours, j'ai bien envie d'abandonner.

    _ Il y a cinq ans, on leur a été d'une grande aide Akira. Beaucoup de choses serait différentes sans nous, ne sommes-nous pas les meilleurs ?

    _ Si, comme tu le dis.

    Ils éclatèrent tous deux de rire, se remémorant les bons comme les mauvais souvenirs.

     

     

     _ Tu veux rester pour la journée ? Demanda Mathieu en se levant. J'ai ressorti le dossier Thatch, si jamais ça t'intéresse. Et figure-toi que ça bouge plus qu'on ne croit.

    _ Pardon ?

    _ Valérie Swan, la soeur de Claire Thatch a lancé des démarches concernant son neveu, apparemment, disparu. Je le tiens de source sûre.

    _ Oh ! Mais ça sent bon ça ! Dire que depuis le temps qu'on attendait un truc pareil, ça va bouger là dedans, on ne pouvait pas espérer mieux.

    _ Comme tu le dis, ça va bouger là dedans.

    Tous deux se levèrent avant de finalement entrer dans le bureau du jeune homme. Enfin, voilà que la roue allait tourner pour eux, qu'ils allaient enfin participer, revivre leurs débuts, il y a cinq ans, ne plus rester dans l'ombre, ne plus avancer à tâtons. Cet enlèvement sonnait le glas d'un tout nouveau début.

     


  •  

     

     Sienna fit le tour de son appartement à pas précipités. Il était seize heures à quelques minutes près, et il n'était toujours pas là. Ils avaient rendez-vous en ville tous les deux, chez un détective privé plus précisément. Elle en avait assez de faire tout toute seule, et elle savait qu'à ce rythme là, elle n'y arriverait jamais. Alors, elle l'a appelé, lui. Ca faisait pourtant des mois qu'elle ne l'avait pas vu, faisant une croix sur toutes les personnes susceptibles de la faire redescendre plus bas que terre.

     

     

     Mais avec lui, ça avait été différent. Il avait finalement tenu ses promesses, il avait finalement quitté sa femme pour elle, avait tout fait pour la rendre heureuse. Avant que leur bonheur se fane, comme avec les autres. Qu'après deux mois de concubinage, ils réalisent qu'ils ne peuvent vivre l'un avec l'autre. C'était avec amertume et déception qu'ils s'étaient finalement quittés, sans se donner de nouvelles, ou très peu.

     

     

     D'après ce qu'elle savait, il ne s'est pas remis avec sa femme, bien qu'il continuait de la voir. Cette dernière estimait que l'amour, ça ne se contrôlait pas, que ça pouvait disparaître aussi vite que s'était apparu.

    Ding-Dong

    _ Ah bah quand même, s'exclama Sienna en se dirigeant vers la porte.

    Elle crut entendre un petit rire derrière la porte mais fit comme de rien n'était et l'ouvrit …

     

     

     … sur un homme d'à peine trente ans, la peau claire, des yeux bleus profonds derrière ses mèches de jais, un petit sourire charmeur comme autrefois et des mimiques désormais bien connues.

    _ Keny ! S'exclama Sienna. Tu pourrais au moins arriver à l'heure tu sais !

    _ Désolé princesse, j'ai été un peu retardé, par un monstre du nom de Kilie.

    _ Tu avais ta fille aujourd'hui, oops, je suis désolée, j'aurais pas dû exiger de te voir.

    _ T'inquiètes pas pour ça, fit le dénommé Keny, je peux entrer ?

    _ Ah, oui ! Vas-y. Excuse moi.

     

     

     L'homme entra dans l'appartement, reconnaissant les lieux. Leur idylle n'était pas si lointaine que ça, une année, au grand maximum.

    _ Alors ? Comment va la famille ? Demanda Sienna.

    _ Je sais très bien que tu t'en contrefiche princesse, pas la peine de feindre.

    _ Excuse moi, fit Sienna en baissant la tête.

     

     

     _ Pas la peine. Par contre, moi, tes amours m'intéressent, célibataire ma belle Sienna ?

    _ Non, enfin, si je peux sauver des meubles.

    _ Ouh là ! Encore en peine de cœur ?

    _ Tu sais à quel point je suis jalouse et parano. Il en a fait les frais.

    _ T'inquiètes, ça va s'arranger.

    _ Je suis pas si sereine que toi. Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

     

     

     _ Tu as cet éclat dans les yeux qui ne trompe pas princesse. Cet éclat que tu n'as jamais eu pour moi.

    _ J'étais amoureuse de toi Keningston, n'en doute jamais. C'est juste …

    _ Ouais, comme le dit Mallory, l'amour ça peut disparaître comme c'est apparu.

    _ Ouais … Mais, avec Mathieu, c'est différent, je … j'ai beau être en colère contre lui, jalouse, je ne peux me résigner à le quitter. Un autre m'aurait fait ça, je lui claquai la porte au nez.

     

     

     Keningston se mit à rire devant la franchise de Sienna.

    _ Tu es plus qu'amoureuse Sienna, tu l'aimes, tout simplement. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure. Tu n'as pas changé durant les quelques mois où tu étais loin de moi. Tes sentiments envers les gens sont les mêmes. Tu refuses de n'être qu'une partie de l'histoire que tu vis, tu veux être l'homme et la femme en même temps dans la relation, et tu finis par mener tous les hommes par le bout du nez, jusqu'au jour où tu lâches la bride, et qu'ils préfèrent s'enfuir.

     

     

     _ Je refuse de le perdre, dit Sienna, rouge de honte.

    _ Tu veux mon avis, aussitôt après ton rendez-vous, saute dans un taxi et va chez lui. Excuse toi, dis lui à quel point tu l'aimes, mets y des larmes s'il le faut, mais ne le laisse pas filer.

     

     

     _ Merci Keny, t'es génial.

    _ Les amis, ça sert à ça.

    _ J'espère que tu fuiras pas toi, soupira-t-elle.

    _ Un truc avec tes trois potes ?

     

     

     _ Oh, trois fois rien. Nate s'est barré en Europe, Andy passe ses journées dans un squat et William, bah, euh … j'en sais trop rien quoi. Le rê-ve !

    _ Mais tu as super Keningston avec toi ma belle !  

    _ Ouais, heureusement …

    _ Allez, viens là.

     

     

     Keningston attira la jeune femme à lui, la prenant dans ses bras, la consolant, la rassurant.

    _ On va retrouver tes parents, ensuite je pars en Europe engueuler Nate, je détruis le squat d'Andy, et je te ramène William par la peau du cul. Je refuse de voir ma princesse malheureuse.

    _ Merci …

     


  •  

     

     A quelques kilomètres de là, sous une légère brise, quelques étudiants fainéants préféraient profiter des derniers rayons de soleil de l'année, s'asseyant sur les bancs qui s'offraient à eux sur la totalité du campus. Il faisait beau, il fallait en profiter, ou du moins, c'est ce que ce disait la majeure partie des étudiants de cette université, section géographie.

     

     

     Près des haies, deux jeunes étudiantes, plutôt fainéantes elles aussi, avaient une discussion animée autour d'un seul et même sujet : l'avenir de deux mecs de la région, William Mayers et Nate Handers.

     

     

     _ Je te dis que c'est Will le meilleur, répéta une nouvelle fois Mimi.

    _ Il arrive pas à la cheville de Nate ton Will là ! Rétorqua Maïe. Il a que ses cheveux bleus de classe et encore, je suis gentille !

    _ Et ton Nate là, hein ? Le sale con qui sort avec Coleen et couche avec Emilie en parallèle !

    _ Aux dernières nouvelles, il sort plus avec Coleen tu sais, il va être temps que tu relises tes MaJs toi !

     

     

     _ Sale sadique, rouspéta Mimi.

    _ Mais je te permets pas ! Qui c'est qu'envoie Blek en vacances loin de moi ? VENGEANCE ! Contrattaqua la brunette aux tresses.

    _ Il en avait marre de toi d'abord !

    _ Très bien, j'envoie Will en Amazonie étudier le mode de vie des termites bleues en forme de mouche, nah !

    _ T'oserais pas !

    _ Bah tiens, on me cherche, on me trouve ! Se pavana Maïe.

     

     

     _ De toute, Nate, c'est qu'un con !

    _ Oui, mais il est sex, musclé, intelligent, gentil ….

    _ Et alors ? Will est beau, musclé, gentil …

    _ Et bête !

    _ Vi, mais c'est ça qui fait son charme !

    _ Tss, t'es trop bête toi tu sais !

    _ Qui se ressemble s'assemble ! Wiiiiill Marry meeeeeeeeeee !!

     

     

     _ Nan, mais arrête de hurler ! Y'a Andy dans le coin !

    _ M'en fout ! Je veux que Will le sache ! Et tu sais que j'ai couché avec ?

    _ Un peu que je le sais, c'est moi la créa, pfff !

    _ Ouais, je te crois trop ! Et moi je suis la créa de THOTE !

    _ Tout à fait !

    _ Pfffff !

     


  •  

     

     Un peu plus loin, un couple s'amusait des discussions des deux jeunes femmes, qui se disputaient encore et toujours, et cette fois-ci, sur la probabilité que chacun avait de flasher sur elles.

    _ Elles ont l'air de bien s'amuser, dit Andy, tendrement lovée dans les bras de Spencer.

    _ Tout le monde les regarde, dit Spencer, gêné.

    _ T'as pas besoin d'avoir honte pour elles, elles s'en sortiront très bien toutes seules.

     

     

     _ Oh, c'est pas pour elle que je suis gêné, plutôt pour toi.

    _ Pourquoi ça ?

    _ Avant que tout le monde s'intéresse à ces folles, c'était toi qu'on regardait.

    _ Jaloux ? S'amusa Andy.

     

     

      _ Je ne rigole pas.

    _ Tu comptes enfin me dire ce qui te chiffonne Spenc' ?

    _ Comment ça ?

    _ Je sais pas moi. Cacher à Julian qu'on sort ensemble, on ne peut pas aller dans les lieux public, sauf à la fac, tu m'interdis l'accès au squat …

    _ Je …

    _ Oui ? Insista la jeune femme.

     

     

     _ Je ne peux rien te dire.

    _Pourquoi ça ne m'étonne même pas ? Spencer, enfin, dis moi. Que je sache comment réagir quoi.

    _ Tu me promets de garder le silence.

    _ Voui.

    _ Voui ? Tu parles comme une gamine maintenant ?

    _ Pas la peine de tourner autour du pot cent sept ans.

     

     

     _ Pour faire rapide, je suis pas clean.

    _ Pas clean ? S'interloqua Andy. Explique là, je capte rien.

    _ Il te faut un dico aussi. Tu ne t'ai jamais demandé pourquoi un gars comme moi trainerait dans un squat ?

    _ Tu me l'a expliqué, et je m'en suis contentée.

    _ T'es naïve, c'est une des raisons pour laquelle je me comporte comme ça avec toi.

     

     

     _ Tu peux essayer de parler autrement qu'avec des métaphores s'teup ?

    _ Si on ne s'affiche pas ensemble, je le fais pour ta propre sécurité. Car si jamais ça s'apprenait dans le milieu que je fréquente, tu pourrais en pâtir.

    _ Spencer, sois franc.

     

     

     _ Mais t'es blonde ou tu le fais exprès ? S'emporta Spencer.

    _ Pas la peine de monter sur tes grands cheveux Spencer. Je suis pas ton chien, d'accord ? Je suis la fille avec laquelle tu as décidé de sortir, j'attends un peu plus de considération.

    _ Viens.

     

     

     Le jeune homme se leva et entraîna la jeune femme dans une des salles de classe du bâtiment, afin de lui parler, sans attirer l'attention sur eux.

    _ Mais Spenc, arrête … Tu me fais mal.

     

     

     Ils pénétrèrent dans une des classes, Spencer collant Andy au mur, ses bras autour de la tête de la jeune femme.

    _ Tu es sûre que tu veux savoir ?

    _ Oui.

     

     

     Spencer prit sa respiration, avant de planter ses prunelles d'argent dans l'émeraude de celles d'Andy.

    _ Je deale, voilà. Et c'est à Julian que je vends ma marchandise.

     

     

     Andy ouvrit de grands yeux, abasourdie. Finalement, elle se doutait qu'il baignait dans quelque chose de pas net, vu ses réactions multiples. Mais elle savait autre chose. Quoi que Spencer lui ait dit, il ne lui avait pas tout révélé.