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    MaJ 15 (6)

     

     _ Cassez-vous tous ! Hurla Reanald en se ruant dans les rues de ce quartier désaffecté.

    Le jeune blond hurlait depuis cinq minutes maintenant, ouvrant à la va-vite toutes les portes, chassant les occupants qui devaient filer à tout vitesse avec leur matos et leur marchandise. Ils avaient été repérés.

     

    MaJ 15 (6)

     

     Le blond poussa vivement la porte de l'appartement où Eliott était détenu, le blondinet endormi sur le banc de la chambre insalubre, Liane regardant la télé. Le blond serra dans sa main la crosse de l'arme qu'il portait.

     

    MaJ 15 (6)

     

     _ Reanald ? S'enquit la rouquine. Qu'est-ce qui se passe ?

    _ Casse toi d'ici, lui répondit l'homme blond d'un ton sec.

    Liane le regarda, ne comprenant rien. Finalement, elle se leva pour aller réveiller le garçonnet. Reanald s'approcha d'elle, l'empêchant de passer, pointant son arme sur elle.

     

    MaJ 15 (6)

     

     _ Tu fuis et tu prononces pas un mot, cingla-t-il.

    _ Tu comptes me tuer ? Lui dit-elle, la voix pleine d'assurance.

    _ C'est pas prévu que je te flingue, juste le gosse. Toi tu te casses.

     

    MaJ 15 (6)

     

     Liane écarquilla les yeux, les larmes voulant passer le barrage de ses paupières. C'était ça les ordres ? Tuer cet enfant qu'elle protégeait au prix de nombreux sacrifices.

    _ T'es pas sérieux Reanald ? Paniqua Liane.

    _ Pourquoi je déconnerais ? Tu files d'ici, tu sais que ça me fait rien de buter les gens. Je suis au courant pour ta fille.

     

    MaJ 15 (6)

     

     _ Pourquoi tu veux tuer Eliott ?

    _ Ordre d'en haut. Dégage maintenant.

    Liane ne bougea pas d'un pouce, tandis qu'Eliott s'éveillait, les yeux embués.

    _ Et merde, gronda Reanald.

     

    MaJ 15 (6)

     

     Tout se passa très vite. Renald leva son arme au dessus de l'épaule de Liane afin de viser l'enfant qui regardait la scène les yeux grands ouverts.

    Les multiples mouvements réalisés en ce laps de temps extrêmement court brouilla tout aux yeux des trois protagonistes.

    Et un coup de revolver se fit entendre, un cœur cessa de battre, du sang ruisselant sur le parquet noirci par les ans.

     


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    MaJ 15 (7)

     

     Andy révisait sagement ses cours, pour une fois. Elle avait rendez-vous avec Spencer en fin de journée et avait décidé de passer le temps en révisant sa géographie. Ce n'est pas parce que l'on redouble qu'on a notre année du premier coup, faut pas mettre les étoiles en bouteille non plus.

     

    MaJ 15 (7)

     

     Un homme toqua vivement à la porte, sortant Andy de ses révisions sur la géopolitique de l'Allemagne.

    _ J'arrive ! dit-elle en se levant.

     

    MaJ 15 (7)

     

     Quand elle ouvrit la porte, elle fit face à un livreur, qui lui tendait un paquet ainsi qu'un recommandé.

    _ Andy Thatch ?

    _ Oui, c'est moi.

    _ Une signature s'il vous plaît.

    Andy s'exécuta et récupéra la paquet que le livreur lui tendait.

    _ Merci.

     

    MaJ 15 (7)

     

     Arrivée dans son salon, assise sur son canapé, elle ouvrit le paquet qui alla s'écraser au sol dans un cliquetis. Rapidement,elle se baissa pour récupérer l'objet et le passer autour de son cou.

     

    MaJ 15 (7)

     

     _ Tu m'as abandonnée finalement, dit-elle en se pinçant les lèvres.

    Elle écrasa la boîte avant de la mettre dans sa corbeille à papier, et elle retourna à sa géographie, non sans mal.

     

    MaJ 15 (7)

     

     Elle passa sa main de nombreuse fois sa main sur le pendentif, se demanda ce que le bijou a bien pu voir, espérant aussi toucher Nate du bout du doigt, se disant que peut-être, il l'avait porté avant de le lui rendre. Et une larme coula sur sa joue.

     

    MaJ 15 (7)

     

     _ Nate, pleura-t-elle en croisant ses bras sur la table pour enfouir sa tête dedans.

     

    MaJ 15 (7)

     


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    MaJ 15 (8)

     

     De retour dans un appartement, en France.

    _ On fait quoi de beau aujourd'hui mademoiselle ? Demanda Nate.

    Ils venaient de finir leur repas et étaient tous deux enlacés sur le canapé de la jeune femme, le film Wall-E défilant sur le petit écran plat de la pièce.

     

    MaJ 15 (8)

     

     _ J'en sais rien, lui dit Marine. Pour tout t'avouer, je suis naze, et pas qu'un peu.

    _ Qu'est-ce qui t'as épuisée à ce point là ?

    _ Mon appartement, rit-elle. C'est qu'il a fallut que je le range.

    _ C'est vrai que c'est la première fois que j'y viens, dit-il en souriant.

    _ Je suis pas spécialement venue chez toi non plus, juste devant, avoua-t-elle.

     

    MaJ 15 (8)

     

     _ Je crois pas que c'est le moment pour que tu squattes chez moi, dit-il en détournant le regard, pas avec ma colloc' en crise.

    _ En crise ?

    _ Euh … ce serait trop long à t'expliquer.

     

    MaJ 15 (8)

     

     En effet, la crise en question est tout sauf bonne à raconter à sa petite amie en titre. Est-ce qu'elle comprendrait si il lui disait qu'Emilie pique sa crise car Nate a décidé d'arrêter de jouer les sex friend pour ne pas faire douter Marine ?

    Et on ne peut pas dire que les avances d'Emilie soient là pour l'aider dans sa tache. Ce matin encore, elle avait enlevé son tee-shirt devant lui, avant d'éclater de rage parce que Nate a juré l'abstinence avec Emilie, ou du moins, pour un temps.

     

    MaJ 15 (8)

     

     Marine, épuisée, se laissa tomber contre Nate qui ne moufta pas.

    Peut-être que finalement, il allait arrêter son manège avec Emilie.

    Voilà à quoi il pensait quand il voit son visage paisiblement endormi contre lui.

     

    MaJ 15 (8)

     

     Délicatement, il prit Marine dans ses bras avant de l'allonger sur son lit, sans que cette dernière ne bouge ou ne dise quoi que ce soit. Elle avait le sommeil lourd, ce qui fit rire Nate, vu que ce n'était pas du tout le cas d'Andy ou de Coleen.

     

    MaJ 15 (8)

     

     Finalement, Nate s'allongea à son tour, enserrant Marine dans ses bras avant de s'endormir lui aussi, histoire de récupérer sa nuit blanche à consoler Sienna.

     

    MaJ 15 (8)

     


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    MaJ 15 (9)

     

     Andy attrapa son écharpe rayée quand elle vit du mouvement dans la cour de sa résidence, pile à l'heure où Spencer devait venir la chercher. Elle avait donc fermé tous ses livres de géographie pour se ruer dehors, se battant contre les coups de vents glacés.

     

    MaJ 15 (9)

     

     Quand elle reconnu le jeune homme, elle ferma vivement sa porte à clé avant de se diriger vers lui, tout sourire.

    _ Bonjour, lui dit-elle.

    _ Salut.

     

    MaJ 15 (9)

     

     Il attrapa Andy par la taille afin de l'embrasser tendrement, déposant de nombreux petits baisers sur ses lèvres.

    _ Ca va ?

    _ Moyen, lui répondit-elle. J'ai récupéré mon collier.

     

    MaJ 15 (9)

     

     Elle joignit le geste à sa parole en touchant le pendentif, qui pendait autour de son cou. Spencer le pinça entre ses doigts, le jaugeant.

    _ Qui te l'avait offert déjà ?

    _ Delphes, pour mes dix ans. Mais je ne le mettais jamais.

    _ Il est beau pourtant.

     

    MaJ 15 (9)

     

     Andy se tut, esquivant Spencer du regard.

    Elle avait mal. Mal pour lui, d'avoir pleuré pour Nate cet après-midi, d'être encore amoureuse de lui bien qu'elle ait Spencer.

    _ Ce n'est pas parce qu'il t'a rendu ton pendentif qu'il t'a oublié.

    Andy renifla avant de glisser ses lèvres tendrement sur celles de Spencer.

     

    MaJ 15 (9)

     

     _ Toujours prête à me suivre au bout du monde ? Demanda-t-il en riant.

    _ Toujours.

    _ T'as de la veine, mes parents ne sont pas là. Ça t'évitera les présentations pompeuses et barbantes.

    _ Depuis le temps que je veux voir ta vraie maison, rit Andy. Le squat, c'est bien, mais pas très accueillant.

     

    MaJ 15 (9)

     

     Spencer se mit à rire avant d'embrasser Andy sur la joue.

    _ Il ne faudra pas que tu te focalises sur ce que tu y verras, ce n'est pas mon style de vie.

    _ Ca, je m'en doute, pas après ce que tu m'as dit.

    _ Et ça ne te gêne pas, que je fasse ça ?

    _ …

     

    MaJ 15 (9)

     

     Silence radio de la part d'Andy.

    Finalement, ça ne la dérangeait pas vraiment que Spencer deale à Julian. Tant qu'il ne consommait pas, ni ne se faisait prendre. Ce n'était pas un façon très morale de penser. Mais elle s'abstenait de le lui dire, elle ne voulait pas le revoir en colère, il l'avait littéralement effrayée à la fac, bien qu'il se soit excusé une multitude de fois, l'avait prise dans ses bras pour lui dire qu'il ne voulait pas, qu'il ne recommencerait pas.

     

    MaJ 15 (9)

     

     Andy éprouvait un étrange sentiment à l'égard de son brun. Une énorme affection mêlée à une frayeur difficilement dissimulable.

    Et cette frayeur ne venait pas de Spencer en lui même, mais elle avait peur que ses activités ne le séparent d'elle, que ce soit par un emprisonnement, ou bien la mort, ce qui l'effrayait d'autant plus.

     

    MaJ 15 (9)

     

     Alors elle serra Spencer dans ses bras encore plus fort, ne voulant pas qu'il file, qu'il s'éloigne, parce qu'elle ne se relèverait pas une autre fois de la perte d'un être cher, et ça, elle le savait. Son cœur n'est plus qu'une antiquité qu'elle a tenté vainement de recoller, repoussant toujours plus loin le moment où il se briserait en mille morceaux, et l'emporterait avec lui.

     


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    MaJ 15 (10)

     

     Harry s'était finalement assoupi, après sa journée harassante. Il s'était étendu sur le canapé, dans le couloir du rez de chaussé, c'était bien la première fois que ça lui arrivait, on peut dire aussi que pas mal de problèmes lui tombaient sur le coin de la figure en ce moment, et ces quelques minutes de repos, il les avaient bien méritées.

     

    MaJ 15 (10)

     

     A l'étage, un tout autre spectacle se préparait.

    Julia courrait entre sa salle de bain et sa chambre dans le plus grand silence, remplissant autant de sac qu'elle pouvait emporter avec elle dans sa fugue.

     

    MaJ 15 (10)

     

     Elle s'était enfin décidée à quitter cette villa, quitter ses tracas.

    Il n'y avait pas d'avenir pour elle et pour son enfant dans cette maison. Tôt ou tard, sa grossesse ne serait plus dissimulable, et elle n'osait imaginer ce que son père pourrait lui faire si il venait à l'apprendre.

     

    MaJ 15 (10)

     

     Cette fugue était complètement précipitée. Elle avait vu son père tomber de fatigue, et voulait saisir l'opportunité. Alors, elle lança ses valises par la fenêtre, dans les buissons. Elle lui demanderait de tout récupérer plus tard.

     

    MaJ 15 (10)

     

     Sur la pointe des pieds, elle sortit de sa chambre, descendit les escaliers pour se retrouver dans la salle où un silence de mort régnait. Seul le bruit de la respiration régulière d'Harry cassait cette monotonie.

     

    MaJ 15 (10)

     

     La blondinette ouvrit finalement la porte, avant de disparaître dans les rues fraîches, priant pour démarrer une nouvelle vie, loin de cette nuit, il y neuf ans, là où tout a basculé.

     

    MaJ 15 (10)