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    MaJ 29 (1)

     

     Un mois et demi plus tard environ

    Mi août

     

    MaJ 29 (1)

     

     « Le vol en provenance de Paris vient d'atterrir quai n°2. Je répète, le vol en provenance de Paris vient d'atterrir en quai n°2 »

    La voix de l'hôtesse de l'air répéta cette phrase en japonais, mais ce n'est pas ce qui intéressait ce jeune homme brun, qui regardait les panneaux depuis près d'une heure, attendant impatiemment, et avec une certaine appréhension l'arrivée de sa soeur. Cela faisait quand même plusieurs mois qu'il ne l'avait pas vue, depuis Noël à vrai dire.

     

    MaJ 29 (1)

     

     Elle l'avait appelé il y a deux semaines, lui annonçant son arrivée dans cette capitale mondiale. Il se doutait que la décision de la jeune femme n'était pas prise sur un coup de tête, il était au courant de sa situation en France, de son travail, de son petit ami. Il se doutait bien qu'elle n'aurait pas quitté tout ça sans y avoir réfléchi, et il s'attendait presque à la voir arriver avec lui, ce fameux Nate dont elle lui parle tant au téléphone.

     

    MaJ 29 (1)

     

     Sauf que c'est seule que sa soeur s'approcha de lui, un sac à bandoulière sur le dos, et des larmes roulant le long de ses joues.

    _ Marine ? Demanda-t-il doucement en s'approchant d'elle.

    Pour unique réponse, la jeune femme courut se réfugier dans ses bras, pleurant de plus belle.

     

    Crossover avec Waly


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    Maj 29 (2)

     

     _ Alex...

    _ T'es si contente que ça de me revoir ? Dit-il pour la faire sourire. Fais gaffe, je pourrais me sentir indispensable.

    _ Idiot, dit-elle en se détachant de lui.

     

    Maj 29 (2)

     

     _ Tu veux me dire ce qu'il se passe où on attend d'être arrivés...

    _ Il m'a plaqué, lâcha-t-elle sans regarder son jeune frère dans les yeux.

    _ Ton américain ?

    _ ...

     

    Maj 29 (2)

     

     Voyant que la jeune femme pleurait de nouveau, il la prit dans ses bras, voulant la rassurer, lui montrer qu'elle n'est pas seule.

    _ Tu vas voir, tu vas te plaire à Tokyo. A part le japonais, c'est hard comme langue ...

    _ Baka ...

    _ Bah voilà, t'as pas perdu ta langue ... Allez, on récupère tes sacs, et on saute dans un taxi.

     

    Maj 29 (2)

     

     Alexandre se détacha de Marine, la laissant seule dans le hall tandis que celle ci regardait à son tour les panneaux d'affichage.

    _ Tu vas me manquer, souffla-t-elle avant de retourner rejoindre son frère.

     

    Maj 29 (2)

     

     « Se séparer sans peine ni regret et à la dernière minute aimer. »

    [ Leah Goldberg - De ma vieille maison ]

     


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    MaJ 29 (3)

     

     Les visites passent les unes derrières les autres, toutes identiques, Harry se terrant dans un mutisme total, n'adressant plus un simple bonjour à son fils venu lui rendre visite, cherchant désespérément à connaitre la vérité, et savoir qui est cette fameuse Cécile dont il avait parlé la dernière fois. Il avait tourné le problème dans tous les sens, il avait même retourné la maison dans tous les sens, à la recherche de lettres, de photos ... Mais rien.

     

    MaJ 29 (3)

     

     Et encore une fois, il était venu lui rendre visite, pour essayer de lui soutirer des infos, se doutant bien que ça allait se passer comme les autres fois, qu'il allait parler dans le vide, une énième fois.

     

    MaJ 29 (3)

     

     Mais la surprise fut tout autre quand il vit son père assis à la table, alors que normalement, on allait le chercher, et sur cette dite table, un bout de papier, que William identifia très vite comme étant une photo, il poussa alors la porte de la salle avant de s'asseoir en face de son père.

     


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    MaJ 29 (4)

     

     _ Bonjour, dit le jeune homme.

    _ Je m'en rappelle comme si c'était hier, souffla Harry en caressant la photo du bout de son doigt.

    _ Qui est-ce ? demanda William en regardant plus attentivement la photographie.

     

    MaJ 29 (4)

     

     Une jeune femme d'une vingtaine d'années y était représentée, des cheveux noirs parsemés de mèches blanches, un visage fin et chaleureux, des yeux bleus clair...

    _ C'est Cécile, ta mère.

     

    MaJ 29 (4)

     

     _ Ma mère ? Enfin, arrête. C'est Emina ma mère.

    _ C'est Cécile ta mère. Elle est morte en te donnant la vie. Complications à l'accouchement.

    _ Tu déconnes ?! Tu peux pas m'avoir caché ça, tu mythones ?!

    _ J'ai décidé de ne plus me cacher William. Cette femme sur la photo est ta mère biologique. C'est elle qui t'a porté durant neuf mois ... C'est elle qui a donné sa vie pour toi ...

     


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    MaJ 29 (5)

     

     Je l'avais rencontrée d'une façon tout ce qu'il y a de plus banale, un jour comme ça, dans la rue. Elle se disputait avec son petit ami de l'époque, avait fait beaucoup de bruit et avait finalement décidé de s'asseoir à côté de moi sur le banc de l'abribus, histoire qu'il ne vienne pas la voir.

     

    MaJ 29 (5)

     

     On a commencé à discuter, pour attendre le bus, et de fil en aiguille, on se retrouvait tous les jours sous le même abribus, pour discuter pendant des heures, loupant le bus, par intérêt bien entendu. Je ne sais plus combien de semaines, voir même de mois, on a pris avant de s'avouer qu'on se plaisait, mais la suite, tu la connais, je ne pense pas qu'il te faut un dessin.

     

    MaJ 29 (5)

     

     Cécile est tombée enceinte, et je l'ai aussitôt épousée, j'assumais totalement mes actes, et un enfant de la femme que j'aimais était le plus cadeau de ma vie, jusqu'au jour où je sus que cette naissance était aussi liée à sa mort. Cécile m'avait caché sa santé fragile, un coeur atrophié, suite à une malformation, ce genre de malformation qu'un bébé sur un million a.

     

    MaJ 29 (5)

     

     Son coeur ne survivrait pas à l'accouchement.

    Les médecins avaient été clairs. Qu'elle accouche naturellement ou par césarienne, elle ne survirait pas.

    N'imagine pas ma rage quand j'ai appris ça.

    Et elle, elle essayait de sourire, de me faire rire, alors que chaque battement de ton coeur la tuait. Et rien que pour ça, je t'ai haï, avant même de te voir. Aujourd'hui encore, je hais cet enfant qui m'a enlevé ma femme, mais jamais je ne t'aimerais autant que depuis que je me suis rendu compte que plus les jours passaient, plus tu ressemblais à ta mère de caractère.