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    - Bon, ça t’emmerderait de te dépêcher un peu ?

    Grimm Scott était appuyé contre le chambranle d’une porte. Celle de la salle de bain. Et il s’impatientait fortement, tout en jetant des coups d’œil stressés vers l’horloge de la cuisine. Il frappa d’autant plus à la porte, essayant d’en faire sortir l’occupante.

    L’occupante ? Sa petite-amie. Alana Einermann, vingt ans, chanteuse en titre des Alive! et maniaque de son apparence à un point catastrophique.

    Ce soir, c’était battle. La première de la saison qui allait les opposer aux deux autres groupes qui se trouvaient en ville : les Ephémeria – appelés aussi communément les éternels seconds – et les Osmose.

    Or, ils devaient être à la salle d’ici vingt minutes, et la diva prenait largement ses aises dans la salle de bain alors que Grimm trépignait pour récupérer la douche.

    - Tu aurais dû prendre ta douche avec moi, lui dit une voix de l’autre côté de la porte.

    - Pour que tu te mettes pile sous le jet d’eau pendant que je me gèle le cul sur le côté ? Rêve. Sors de là où je défonce la porte.

    Il entendit grogner de l’autre côté, puis la porte se déverrouilla. Il la poussa pour y entrer, et vit Alana, debout devant le miroir de la salle de bain, vêtue d’une serviette de toilette, en train de vérifier si une nouvelle ride avait dû apparaitre depuis la veille au soir.

     

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    - Tu pourrais accélérer  ? dit Grimm alors qu’il enlevait son tee-shirt.

    - On n’est pas pressés, relax, dit-elle en attrapant sa brosse à dents.

    Grimm leva les yeux au ciel et finit de se dévêtit pour filer sous la douche. A cet instant, la sonnette retentit. Alana n’en tint cure avant que Grimm ne lâche un énième grognement pour qu’elle aille s’en occuper.

    - T’es vraiment chiant avant chaque battle. Rappelle-moi de jamais t’épouser.

    Elle resserra sa serviette avant de sortir de la salle de bain. Grimm ne tint pas compte des remarques d’Alana, habitué à ses sautes d’humeur.

    Alana rejoignit donc sa cuisine où se trouvait l’entrée de l’appartement, et ouvrit la porte sur les trois autres membres des Alive!, prêts à monter sur scène. Elle fit un pas de côté pour les laisser passer et referma la porte derrière eux.

     

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    - T’es toujours pas habillée ? demanda Kaoline en écarquillant les yeux. Tu sais qu’on part dans quinze minutes ?

    - Oui, c’est bon. Grimm me l’a déjà dit.

    - Et bien justement : bouge !

    Alana regarda Kaoline, avec un air de défi. Elle n’aimait pas vraiment qu’on lui donne des ordres. Quand c’était Grimm, ça passait encore car c’était son mec et qu’il était tout son opposé. Pour Kaoline, c’était beaucoup trop.

     

    (108)

     

     

    En réponse, elle enleva sa serviette devant eux – enfin, elles car Samuel n’y verrait rien – et elle alla dans sa chambre, sous le regard outré de Kaoline, et choqué de Méandre.

    - Elle a fait quoi ? demanda Samuel, ayant bien compris que quelque chose d’anormal se passait.

    - Elle s’est foutue à poil devant nous. C’est tout.

    - Ah, ça va. J’ai rien manqué alors.

    - Non. On te décrira quand ce sera Grimm.

    - Quand ce sera Grimm quoi ?

     

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    Ce dernier sortit de la salle de bain, le visage en nage et les cheveux trempés, vêtu de son seul jean. Kaoline sourit. Après tout, Grimm était plus beau à regarder. Méandre soupira, et elle glissa à l’oreille de Samuel que cette fois-ci, c’était Grimm qui avait oublié une partie de ses fringues, et que Kaoline le matait.

    - Eh, calmos Kao. Tu n’as pas un petit lycéen à aller mater plutôt ? dit Grimm en haussant un sourcil.

    - Dis donc, pas ma faute si tu trimballes à poil, et puis j’ai des yeux pour voir je te rappelle. Quant au lycéen, je vois pas du tout de quoi tu veux parler.

    - Fais pas l’imbécile, reprit Sam. On sait que tu te tapes le bassiste des Ephéméria. Non seulement tu fricotes avec la concurrence, mais tu sais qu’il a trois ans de moins que toi ? C’est du détournement de mineur, gare à ton cul.

     

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    - Parle pour toi. On sait tous que tu t’es tapé Gabriel et c’est son jumeau. Et pour ce qui est de fricoter avec l’ennemi … tu t’es fait non seulement Gabriel, mais les rumeurs disent que Cameron y est passé, poursuivit Kaoline.

    - Cameron ? répéta Grimm en tournant la tête vers Samuel. Tu déconnes ?

    - Non, les rumeurs sont vraies. Et j’aurais vraiment aimé avoir des yeux ce jour-là, dit-il pensif.

    - Tout le monde veut des yeux pour mater Cameron, faut avouer.

    - Moi aussi je veux mater Cameron, dit Alana en sortant de sa chambre enfin habillée. Elle se tourna vers Grimm et croisa les bras, le regardant, fâchée.

    - Tu pourrais mettre un tee-shirt. Exhibo.

     

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    Grimm bougonna, soupira, gronda et fila dans la chambre se chercher un tee-shirt, laissant Alana gérer ses coéquipiers. Tout le monde était sur le qui-vive, à l’exception de Méandre qui n’avait pas l’aire la plus à l’aise dans ses baskets. Alana engagea le pas vers elle, essayant d’obtenir la raison de ses tracas, mais Grimm sortit à ce moment-là de la chambre, correctement vêtu.

    - Bon, si on allait écraser des Ephéméria ? dit-il en riant.

     

     

     


  • A partir de là et jusqu'à la fin de la MaJ, cette scène est le miroir de celle-ci chez Waly --  Même évènement, vision différente :)

     

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    Alana arrivait toujours la dernière au Rocksane. Elle avait tendance à lambiner, à regarder autour d’elle et à rêvasser. Et ses coéquipiers avaient l’habitude de son mode de fonctionnement. Ils ne l’attendaient donc plus, et filaient devant, pour préparer la salle, le matériel et gérer les droits d’entrées.

    C’était Grimm qui s’en occupait en général. Avec sa carrure de videur, personne n’osait négocier. Kaoline, quant à elle, s’occupait de tout ce qui était régie son et lumière, et surtout, de l’applaudimètre, seul moyen de départager les groupes. Elle bossait dans des salles de spectacles, et tout ce matériel n’avait rien d’inconnu pour elle.

    Pour ce qui est de Samuel et Méandre, ils n’avaient pas d’affinité particulière avec la gestion de la salle, mais ils avaient un autre talent. Celui de calmer les esprits par leur présence. Ce qui était plutôt pratique pour les loges de la salle. Il n’y avait qu’une grande pièce et une pièce d’eau pour trois groupes qui se détestaient, musicalement parlant. Ils avaient donc besoin de quelqu’un pour apaiser tout ça.

    Alana arriva à la salle une vingtaine de minutes avant le début du show. Alive! passait toujours en premier sur scène. Ça lui laissait le temps de se coiffer et de revêtir sa tenue de scène dans le calme. Enfin, le calme était plutôt feint aujourd’hui : une salope l’avait bousculé et avait marché sur ses chaussures toutes neuves. Autant dire qu’elle risquait d’être humeur massacrante.

    Quand elle arriva à proximité de la salle, elle vit un homme appuyé contre les vitres. Elle reconnut Cameron très vite. Leader des Ephéméria, éternels seconds, il avait le don de la faire chier et de lui balancer d’adorables mots doux.

     

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    - Salut Miku, dit Cameron en retirant sa cigarette de sa bouche.

    Alana s’arrêta, et le regarda. Miku. Voilà le surnom original que lui avaient attribué les jumeaux démoniaques de l’équipe, Kurt et Gabriel. Elle avait les cheveux bleus, et alors ? En quoi ça posait un problème à Tic et Tac ?

    - Salut l’éternel second ! lui répondit-elle avec un amusement à peine masqué.

    Elle savait qu’il ne supportait pas sa place dans le palmarès. Était-ce de la misogynie ? Elle avait assez vite réalisé que Cameron avait quelque chose contre les femmes. Du moins, il lui en donnait l’impression. Elle serait sûrement un homme aux cheveux bleus qui l’écraserait sur scène deux fois par mois, il y a de fortes chances qu’il soit plus jouasse que maintenant.

    - Merci Kaoline, rétorqua-t-il, acerbe.

    - Qu’est-ce que tu insinues p’tit con ? siffla-t-elle entre ses dents.

    - Ce que j’insinue, c’est que c’est toujours le groupe de la responsable de l’applaudimètre qui sort vainqueur, et que c’est louche.

    Elle gronda. Il lançait des accusations simplement fondées sur sa mauvaise foi et son égo de mâle surdimensionné. Elle s’approcha de lui, roulant des yeux, alors que celui-ci fit de même, lui soufflant sa fumée de cigarette sur le visage. Était-ce une invitation ? Elle serait tentée de dire oui, vu le spécimen qu’elle avait sous les yeux. Dommage qu’il fut gay et qu’elle eusse un petit ami merveilleux, sur tous les points.

    Elle plaqua alors ses mains sur le torse de Cameron pour le repousser, et peut-être profiter de ce qu’il avait à offrir, avant de faire un pas de côté et de l’abandonner pour rejoindre Méandre et Samuel dans les loges.

     

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    Elle soupira quand elle vit l’intégralité des Ephéméria vautrée dans son salon. Méandre était en train de se remaquiller et Samuel, debout près de la porte de la salle d’eau, avait l’air de surveiller Gabriel du coin de l’œil. Elle se dirigea vers les douches, poussant Grimm sur son passage, pour enfiler sa tenue de scène.

    Dans les loges, Méandre finit par s’adosser au comptoir de la coiffeuse, cachant son visage derrière ses cheveux. Elle n’était pas des plus à l’aise de savoir qu’elle chanterait ce soir. Et puis, le batteur des Ephéméria était en train de la mater là, non ? Il n’était vraiment pas discret, et il n’écoutait pas ce que pouvait lui dire son voisin.

    Après quelques minutes, Alana sortit enfin des douches, vêtue pour la scène, tandis que Grimm et Kaoline entrèrent dans les loges.

     

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    - Vous êtes prêts ? demanda le leader en jetant un coup d’œil à son groupe.

    Méandre et Samuel acquiescèrent, tandis que Kaoline s’avançait un peu plus vers un brunet installé dans le canapé. Elle se pencha vers lui et lui glissa un mot à l’oreille avant de se redresser et de rejoindre l’équipe.

     

    (109)

     

    - T’es obligé de lui lécher les oreilles avant le concert ? bougonna Alana.

    - Occupe toi de ton cul.

    - Vos gueules, et en scène.

    Kaoline et Alana levèrent les yeux au ciel à la remarque de Grimm. Cette dernière s’empara de son micro tandis que Kaoline filait vers la porte. Samuel décrocha sa basse, Méandre sa guitare et Grimm récupéra ses baguettes posées sur le comptoir. Les quatre musiciens montèrent sur scène, laissant Alana seule dans les loges, comme d’habitude. Elle attendrait le signal, commencerait sa chanson d’ici avant de filer sur scène.

    Elle se tourna vers Cameron, qui venait de rentrer dans les loges et lui lança un regard de défi avant de lui tirer la langue malicieusement.

     

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    La batterie de Grimm résonna, les cordes de Samuel et Méandre vibrèrent, et elle perçut le son du clavier de Kaoline. Elle secoua alors la tête, et entonna les premiers mots de leur chanson signature :

    - Nothing I say comes out right, I can’t love without a fight, No one ever knows my name, When I pray for sun, it rains.

    (Rien de ce que je dis ne tombe juste, je ne peux aimer sans avoir à me battre. Personne ne connait vraiment mon nom, quand je prie pour du soleil, il pleut.)

     

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    Le public était en feu ce soir, comme tous les autres. Ils avaient ouvert le concert avec Alive, le titre phare du groupe, et ils enchainèrent avec une chanson qui n’était pas moins fédératrice, et identitaire du groupe.

      

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    ♪ Dreamer – Bennie Becca

     

    Comme d’habitude, la traduction est de moi, mais cette fois j’ai galéré à la traduire.. La chanson est ultra rapide (d’où l’absence de paroles en anglais) et un mélange d’anglais et de japonais. Un plaisir - Toutes mes excuses pour certaines phrases un peu étranges T_T

     

    Ouais, je suis une rêveuse
    Fais un petit jeu de mots
    Ce n’est pas un jeu auquel on joue, ni le but que nous visons
    On obéit beaucoup trop vite et on laisse tomber
    C’est la clé pour voir et sentir la réalité
    Seulement une graine que j’ai reçue comme “part de toi”
    Ils prendront facilement tes ailes dès que tu les auras eues
    Ils asserviront ton âme si tu fuis cette vision de souffrance
    Mais il n’est jamais trop tard
    La première chose pour attraper quoi que ce soit dessiné dans le ciel

     

    (110)

     

    Quand tu réalises
    Que tu es prêt pour ce tour
    L’espoir est de ton côté
    Tu vois ce que je veux dire ?
     
    Alors, pourquoi continues-tu de parler de ce que tu ne sais pas ?
    Tu n’as pas besoin d’avoir l’impression d’être perdu
    Certaines personnes diront qu’elle n’est qu’une rêveuse
    Parce que
    Je ne suis pas la seule pour qui les rêves changeront le monde
    Continue de rêver
    Je n’ai pas peur de demander plus
    (Alors, maintenant, qu’est-ce que tu attends ? Tu n’as qu’une seule vie
    Le temps file, le ciel est ta limite, et les vents soufflent comme jamais, non ?)
    Et je m’en fiche de que les autres diront
    Oui, je suis une rêveuse (Oui, je suis une rêveuse !)

     

    (110)

     

    Monstres !! Tic tac, on ne peut plus s’arrêter
    Alors, continue de travailler !
    Vas-y à fond, tu ne dois pas t’arrêter
    Viens et regarde-les
    Dis ce que tu as à dire mais ne me repousse pas
    Tu dis que je suis un problème, ça ne m’effraie plus
    Le drama du bébé à sa maman ? Je m’en fiche, je le fais à ma façon !
    Défoncer la guerre dans ce putain de monde
    Espèces de montres !!
    Je recherche une issue
    Qu’est-ce que tu diras à tes enfants et aux leurs ?
    (Mesdames, ignorez cette merde ) Comment est-ce qu’on pourrait ignorer cette merde ?
    Le changement doit avoir lieu maintenant, et c’est le premier pas !

     

    (110)

     

    Alors, pourquoi continues-tu de parler de ce que tu ne sais pas ?
    Tu n’as pas besoin d’avoir l’impression d’être perdu
    Certaines personnes diront qu’elle n’est qu’une rêveuse
    Parce que
    Je ne suis pas la seule pour qui les rêves changeront le monde
    Continue de rêver
    Je n’ai pas peur de demander plus
    (Alors, maintenant, qu’est-ce que tu attends ? Tu n’as qu’une seule vie
    Le temps file, le ciel est ta limite, et les vents soufflent comme jamais, non ?)
    Et je m’en fiche de que les autres diront
    Oui, je suis une rêveuse (Oui, je suis une rêveuse !)

    Rien ne compte s’il n’y pas de rêve pour nous motiver
    Sans Espoir pour nous porter plus haut, vous ne saurez pas ce qui est en jeu
    Les rêves donnent la vie, c’est un état d’esprit
    Ce n’est pas où tu es mais ce que tu essaies
    Rien ne compte s’il n’y pas de rêve pour nous motiver
    Espoir pour nous porter plus haut, vous ne saurez pas ce qui est en jeu
    Oh, je souhaite que ce soit juste un état d’esprit

     

    (110)

     

    Alors, pourquoi continues-tu à juger ce que tu ne sais pas ?
    Il n’y a pas besoin d’avoir l’impression d’être perdu
    Certaines personnes diront qu’elle n’est qu’une rêveuse
    Parce que
    Je ne suis pas la seule pour qui les rêves changeront le monde
    Continue de rêver
    Je n’ai pas peur de demander plus
    (Alors, maintenant, qu’est-ce que tu attends ? Tu n’as qu’une seule vie
    Le temps file, le ciel est ta limite, et les vents soufflent comme jamais, non ?)
    Et je m’en fiche de que les autres diront
    Oui, je suis une rêveuse (Oui, je suis une rêveuse !)

     

    (110)


    Oui, je suis une rêveuse

     
    Ce n’est pas un jeu auquel on joue, ni le but que nous visons
    On obéit beaucoup trop vite et on laisse tomber
    C’est la clé pour voir et sentir la réalité
    Seulement une graine que j’ai reçue comme “part de toi”
    Ils prendront facilement tes ailes dès que tu les auras eues
    Ils asserviront ton âme si tu fuis cette vision de souffrance
    Mais il n’est jamais trop tard
    La première chose pour attraper quoi que ce soit dessiné dans le ciel

     

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