• (111)

     

    A peine la chanson terminée que la foule dans la fosse hurla, pour le plus grand plaisir du groupe. Puis Alana raccrocha son micro et fit un pas de côté pour permettre à sa meilleure amie de prendre sa place. Méandre s’avança vers le micro et donna sa guitare à Alana.

    A cet instant, dans la fosse, Georg écarquilla les yeux. Sous son nez, sa collègue venait de s’emparer du micro. Elle faisait partie des Alive! ? Il avait été si aveugle que ça. Mais il reprit très vite contenance : hors de question de passer pour un idiot, surtout pas devant Camille.

    Ce dernier avait d’ailleurs l’air des plus blasés. Ce genre d’évènement ne l’intéressait pas vraiment. Heureusement qu’il y avait une bière à la clé. Ça méritait au moins ça, voir plus encore. Il allait devoir relancer les négociations avec GK dès qu’ils seraient de retour à l’appartement.

     

    (111)

     

    ♪  Not Dead Yet – Ledger

     

    Called to the ring / Appelée sur le ring
    Taking me round by round / Me prenant round après round
    It hurts and it stings / Ca fait mal et ça pique
    Taking me down, down, down / De m’envoyer au sol, sol, sol
     

    You think that you caught me / tu penses m’avoir eue
    I can hear you taunt me / Je peux t’entendre te moquer
    Fractured and I'm falling down / Fracturée, je m’écroule
    My enemy is watching me bleed / Mon ennemi me regard saigner

     

    (111)

     

    But I'm not dead yet, so watch me burn / Mais je ne suis pas encore morte, alors regarde moi brûler
    Go trying, lying, you're so sure / Tu essaies, tu mens, tu es si sûr de toi
    I may be broken, but I'm not done / Je suis peut-être brisée, mais je ne suis pas foutue
    I'll go fighting while this breath in my lungs / Je continuerais de me battre tant qu’il y aura de l’air dans mes poumons
    'Cause I'm not dead yet / Car je ne suis pas encore morte
    No, I'm not dead yet /Non, je ne suis pas encore morte

     

    (111)

     

    Look for the day / Cherche le jour
    That I'll be counted out / Où je serais hors jeu
    You stand at my grave / Tu te tiens sur ma tombe
    Already breaking ground / Déjà en train d’innover
     
    But I don't think you know me / Mais je ne pense pas que tu me connaisses
    There's a side you don't see / Il y a un côté que tu ne connais pas
    Been to hell and made it out / Qui est allé en enfer et qui est revenu
    My enemy, I watch you bleed / Mon ennemi, je te regarde saigner
     

     

    (111)

     

    But I'm not dead yet, so watch me burn / Mais je ne suis pas encore morte, alors regarde moi brûler
    Go trying, lying, you're so sure / Tu essaies, tu mens, tu es si sûr de toi
    I may be broken, but I'm not done / Je suis peut-être brisée, mais je ne suis pas foutue
    I'll go fighting while this breath in my lungs / Je continuerais de me battre tant qu’il y aura de l’air dans mes poumons
    'Cause I'm not dead yet / Car je ne suis pas encore morte
    No, I'm not dead yet /Non, je ne suis pas encore morte
     
    I'm still awake / Je suis encore consciente
    I won't go away / Je n’irai nulle part
    It's gonna take my body / Ca prendra mon corps
    You can break / Tu peux casser
    Calling my name / Dire mon nom
    Heaven is calling my name / Le paradis m’appelle

     

    (111)

     

    But I'm not dead yet, so watch me burn / Mais je ne suis pas encore morte, alors regarde moi brûler
    Go trying, lying, you're so sure / Essaie, mens, tu es si sûr de toi
    I may be broken, but I'm not done / Je suis peut-être brisée, mais je ne suis pas foutue
    I'll go fighting while this breath in my lungs / Je continuerai de me battre tant que j’aurais de l’air dans mes poumons
    'Cause I'm not dead yet / Car je ne suis pas encore morte
    No, I'm not dead yet / Non, je ne suis pas encore morte
     
    I'm still awake / Je suis toujours consciente
    I won't go away / Je n’irais nulle part
    It's gonna take my body you can break / Ca prend mon corps que tu peux briser

     

    (111)

     

    La salle avait arrêté de respirer à la fin de la chanson de Méandre. Elle aussi avait arrêté de respirer. Elle avait fermé les yeux sur le dernier couplet, n’osant pas regarder autour d’elle et croiser les regards des spectateurs.

    C‘était la première fois qu’elle chantait ce titre en dehors de la salle de répétition. Un titre qui disait tellement de choses sur elle. Peut-être trop pour être partagé aussi facilement. Mais elle avait été ravie de pouvoir le partager avec son public. Alana avait raison en lui disant, quelques jours plus tôt, que les chansons étaient faites pour être partagées, et non oubliées dans le fond d’un tiroir.

    Après sa dernière chanson, le groupe salua son public, sous des hourras vivaces, pour le plus grand plaisir de Kaoline qui prit le compte de l’applaudimètre sur son téléphone. Ils avaient été bons, meilleurs encore que la dernière fois.

    Ils s’éclipsèrent alors pour laisser la place au groupe suivant, ceux que Kaoline aimait nommer leurs ennemis jurés, et Alana les éternels seconds : Ephéméria.

     

     


  • (112)

     

    L’ambiance fut aussitôt différente. Fini les couleurs éclatantes des Alive!. La scène se teinta de rouge, et disparut dans la pénombre pour le passage du second groupe. La salle se fit muette, comme si le groupe lui-même demandait un silence de plomb pour le début de son passage. Georg en était stupéfait.

    Puis, deux personnages montèrent sur scène. Deux personnages haut en couleur, qui contrastaient avec l’ambiance. Ils se trémoussaient, firent les clowns, racontaient des blagues, dans le seul but de faire chauffer le public. Et le pire, c’est que ça marchait.

    Après quelques minutes de ce jeu, GK entendit la batterie s’élancer, très vite suivie des autres instruments récupérés par les deux zouaves. Le chanteur entra sur scène, pour un show qui s’annonçait incroyable.

     

    (112)

     

    ♪ Unstoppable -- RED

     

    I'll smile, I know what it takes to fool this town / Je sourirai, je sais ce qu’il faut faire pour tromper cette ville
    I'll do it 'til the sun goes down / Je le ferai jusqu’à ce que le soleil se couche
    And all through the night time / Et durant la nuit entière
    Oh, yeah, I'll tell you what you want to hear / Oh, yeah, je te dirai ce que tu veux entendre
    I'll turn my head and shed a tear / Je tournerai ma tête et verserai une larme
    It's never the right time, oh / Ce n’est jamais le bon moment
    I'll put my armor on / J’enfilerai mon armure
    Show you how strong I am / Te montrerai à quel point je suis fort
    I'll put my armor on / J’enfilerai mon armure
    I'll show you that I am / Je te montrerai ce que je suis

     

    (112)

     

    I'm unstoppable / Je suis inarrêtable
    I'm running with no brakes / Je cours sans m’arrêter
    I'm invincible / Je suis invincible
    Yeah, I win every single game / Yeah, je gagne chaque jeu
    I'm so powerful / Je suis si puissant
    Don't need batteries to play / Que je n’ai pas besoin de batterie pour jouer
    I'm so confident / Je suis si confiant
    Yeah, I'm unstoppable today / Yeah, je suis inarrêtable aujourd’hui
    Unstoppable today / Inarrêtable aujourd’hui
    Unstoppable today / Inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / Je suis inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / Je suis inarrêtable aujourd’hui

     

    (112)

     

    Break down, only alone I'll cry out loud /En panne, seul, je hurle haut et fort
    You'll never see what's hiding out / Tu ne verras jamais ce qui se cache
    Hiding out deep down / Se cache tout au fond
    I know I've heard that to let your feelings show / Je sais, j’ai entendu que laisser tes sentiments se montrer
    Is the only way to make friendships grow / C’est la seule manière de faire grandir l’amitié
    I'm too afraid now / Je suis trop effrayé maintenant
    Put my armor on / Je mets mon armure
    Show you how strong I am / Je te montre à quel point je suis fort
    I'll put my armor on / je mettrai mon armure
    I'll show you that I am / Je te montrerai à quel point je suis fort

     

    (112)

     

    I'm unstoppable / Je suis inarrêtable
    I'm running with no brakes / Je cours sans m’arrêter
    I'm invincible / Je suis invincible
    Yeah, I win every single game / Yeah, je gagne chaque partie
    I'm so powerful / Je suis si puissant
    I don't need batteries to play / Que je n’ai pas besoin de batterie pour jouer
    I'm so confident / Je suis si confiant
    Yeah, I'm unstoppable today / Yeah, je suis inarrêtable aujourd’hui
    Unstoppable today / Inarrêtable aujourd’hui
    Unstoppable today / inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / Je suis inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / Je suis inarrêtable aujourd’hui
    Unstoppable today / Inarrêtable aujourd’hui
    Unstoppable today / Inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / je suis inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / je suis inarrêtable aujourd’hui

     

    (112)

     

    Put my armor on / J’enfile mon armure
    Show you how strong I am / Je te montre à quel point je suis fort
    I'll put my armor on / J’enfilerai mon armure
    I'll show you that I am / Je te montrerai ce que je suis
    I'm unstoppable / Je suis inarrêtable
    I'm running with no brakes / Je cours sans m’arrêter
    I'm invincible / Je suis invincible
    Yeah, I win every single game / Yeah, je gagne chaque partie
    I'm so powerful / Je suis si puissant
    I don't need batteries to play / Que je n’ai pas besoin de batterie pour jouer
    I'm so confident / Je suis si confiant
    Yeah, I'm unstoppable today / Yeah, je suis inarrêtable aujourd’hui
    Unstoppable today / Inarrêtable aujourd’hui

     

    (112)



    Unstoppable today / inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / Je suis inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / Je suis inarrêtable aujourd’hui
    Unstoppable today / Inarrêtable aujourd’hui
    Unstoppable today / Inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / je suis inarrêtable aujourd’hui
    I'm unstoppable today / je suis inarrêtable aujourd’hui

     

    (112)

     

    Georg était bluffé par la performance de ce groupe, et par la voix du chanteur. Ils étaient bluffants, et ils avaient, aux yeux de Georg, toutes les chances de remporter cette battle. Il se tourna alors vers Camille, qui venait de faire une tête de six pieds de long depuis l’apparition du chanteur sur scène. Il avait d’ailleurs bien noté que Camille n’avait pas lâché le chanteur du regard depuis son apparition.

    - Eh Camille … Ce Cameron-là, c’est pas ton pote ?

    - Si. Et ..? demanda Camille.

    Evidemment qu’il l’avait reconnu. Il bavait assez sur sa nouvelle gueule depuis qu’il l’avait vu sur Skype quelques semaines plus tôt. Il serait capable de le reconnaître n’importe où, il faut avouer. Mais il devait avouer qu’il ne s’était pas attendu à le voir sur scène, en train de hurler en anglais dans un micro et devant une telle foule. Mais hors de question de le dire à Georg. Plutôt mourir.

     

    (112)

     

    - Tu savais que son groupe faisait partie des battles ? demanda Georg.

    - Bah oui ! C’est mon pote, je le savais quand même !

    - Et tu ne m’as rien dit ?

    - J’ai pas trouvé ça utile, tu l’aurais découvert toi-même.

    - J’ai du mal à croire que tu aurais tenu ta langue sur ce genre d’information. De un, t’aurais pas hésité à venir, et de deux, tu te serais pavané fier comme un coq de connaître le chanteur d’Ephéméria.

    - N’importe quoi.

    Georg esquissa un rire. Il n’était absolument pas dupe. Camille ignorait royalement le passage de Cameron sur scène, où alors il n’avait pas fait le lien entre les deux. Dans tous les cas, il était aussi choqué que lui de voir une tête connue sur les planches de cette salle de spectacle.

    A la fin de la prestation des Ephéméria, le public applaudit de toutes ses forces pour saluer le groupe, tentant de faire exploser l’applaudimètre.

    Dans les loges, Alana serrait les dents. Plus les semaines passaient, et plus l’engouement pour les Ephéméria gonflait, mettant ainsi à mal l’assurance des Alive!. Enfin, surtout de la chanteuse.

     

    (112)

     

    Les trois groupes rejoignirent la scène à la fin des vivats, chacun à sa place, chacun attendant le résultat de cette battle de rentrée. Et finalement, le couperet tomba.

    Alana hurla de joie, accompagnée de Méandre et Kaoline qui tombèrent dans les bras les unes des autres, avant de se faire sauter dessus par un Samuel complètement jouasse.

    De leur côté, les Ephéméria tirèrent la tronche. Encore une fois, éternels seconds. Ça ne changerait jamais. Mais cette fois-ci, ils avaient eu une lueur d’espoir en voyant la mine déconfite d’Alana, et sa peur de perdre les clés du Rocksane. Ils y arriveraient un jour. Ils les écraseraient.

    Et ils ne s’en relèveront jamais.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    (95)

     

     

    BONSOIR LES GENS DU COIN QUI VONT BIEN !

     

    J'espère que tout va bien pour vous ! ♥

    Je m'excuse du mois qui s'est trouvé entre les deux MaJs. Mais je n'ai plu aucun week-end de libre T___T (vivent les cadeaux de Noël) et il m'est arrivé un truc de dingue : j'ai perdu la moitié des photos de ma MaJ suite à une fausse manipulation alors que je découvrais les scripts dans Photoshop. Et hop, repartie en tournage !

    Morale de l'histoire ? Faîtes des copies les gens è_é

    Sinon, la prochaine MaJ sera courant janvier, pour les mêmes raisons qu'énoncées ci dessus.

    Bisous ♥

     

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  • (113)

     

    Il était pratiquement deux heures du matin, et Xander était toujours debout. Installé devant son ordinateur dans sa chambre, il attendait l’appel que Kellan lui avait promis à son arrivée à Bloomington, pour s’assurer que l’avion n’avait pas crashé en chemin. Il y avait peu de chance, mais ça n’empêchait pas d’être dangereux.

    Donc en attendant des nouvelles, il s’était mis à se renseigner sur la ville qui l’avait vu naître. Bulletin municipaux, plans, quartiers, et surtout hôpital. Celui où il était né. C’était le seul de la ville, il ne pouvait pas donc être d’ailleurs. Il avait d’ailleurs farfouillé un peu dans ses dossiers pour retrouver son acte de naissance. Et ce document lui avait toujours été étrange. Il était né sous X, c’était un peu plus court que les autres.

     

    Le quinze août deux mille dix, à dix heures quarante-huit minutes du matin, est né, hôpital Général d’Houlton, (Houlton, Maine, USA), Spencer, de sexe masculin, de père inconnu et de mère inconnue.

    Dressé le quinze août deux mille dix à 15h sur la déclaration du chef de service, qui, lecture faite et invité à lire l’acte, a signé avec nous, officier de l’état civil.

     

    Il le connaissait par cœur. Parce qu’il n’y avait rien dedans. Pas un nom, hormis le sien. Il ne sait pas qui l’a déclaré, qui a signé l’acte. Celui-ci n’est paraphé que d’une croix, sans plus. Il se demandait parfois s’il avait vraiment la bonne déclaration dans les mains. Ça ressemblait plus à une farce qu’à autre chose.

     

    (113)

     

    Mais il n’avait pas mieux, alors il devrait faire avec. Et c’est avec ce petit papier qu’il se présentera à l’état civil de l’hôpital, espérant en apprendre plus sur son histoire. Il n’avait pas encore fixé de date. Il avait hâte. Tellement hâte. Mais il ne se voyait pas affronter ça tout seul. Il n’avait pas vraiment parlé à Kellan de sa quête. Il savait qu’il était né ici, mais pas qu’il souhaitait retrouver ses parents. Ses propres parents n’étaient pas vraiment au courant non plus. Il ne savait pas comment le leur dire. Dire qu’il avait besoin de ses racines, de comprendre d’où il venait, pourquoi on l’avait abandonné. Sarah l’aurait compris, elle. Après tout, c’est elle qui lui avait fait passer ce collier, pour lui donner des racines et l’encourager à les retrouver. Mais Alexis ? Comment réagirait son père, qui s’est dévoué corps et âme pour lui, s’il lui annonçait ce besoin de savoir qui il est.

    Son meilleur allié dans cette épreuve était Kellan. Il en était persuadé. Mais ils ne sortaient pas ensemble depuis assez longtemps pour que Xander se sente légitime de lui proposer un tel fardeau. Plus tard, sûrement. De toute façon, il ne pourrait pas supporter de le faire seul, d’affronter la vérité, quelle qu’elle soit, seul.

    Son téléphone sonna à cet instant précis, et Xander, perdu dans ses pensées, sursauta. Quand il vit le prénom de son petit ami sur l’écran, il poussa un soupir de soulagement. Il s’empara de son portable, et décrocha avant de passer la conversation en haut-parleur.

     

    (113)

     

    - Allô ? fit Xander timidement.

    Ne manquerait plus que ce soit les pompiers qui lui annoncent un drame.

    - Hey Bae ! Je suis en vie !

    Xander esquissa un sourire, un poids quittant magiquement ses épaules. Il s’affaissa presque sur sa chaise et reprit une voix plus normale.

    - Tu as fait bon voyage ? demanda-t-il.

     

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    - Horrible ! Il y avait une vieille à côté de moi qui n’a pas arrêté de ronfler tout en bavant sur mon épaule. J’ai besoin urgemment d’un sas de décontamination. Imagine, elle a la malaria ?! Je ne suis pas vacciné contre ça.

    Xander plaqua sa main contre sa bouche pour empêcher un ricanement de passer le barrage de ses lèvres. En vain, puisque Kellan le sermonna.

    - Vas-y, moque-toi de mes mésaventures.

    - Pardon. Je ne me moque pas.

    - Mouais, on verra. Et toi, ta journée ?

    Xander entendit un « Whoooooof » étouffé sortir de son téléphone, et Kellan lui répondit aussitôt que son bus en avait croisé un autre un peu trop vite et que c’était légèrement flippant. Il l’enjoignit alors à répondre à sa question d’un petit « eeeet ? ».

     

    (113)

     

    - J’ai fini Lucifer.

    - Ah. Me raconte pas la fin, faut que je termine en rentrant. Mais tu aurais pu m’attendre.

    - Je n’allais pas attendre ton retour. Je voulais connaître la fin, expliqua Xander, déliant sa langue au fur et à mesure.

    Sa journée solitaire fut plutôt longue à vivre pour le jeune homme qui avait vécu dans un bruit constant et agréable pendant trois semaines. Et puis, il n’avait pas de raison de se retenir de parler avec Kellan. Ça allait tout seul.

    - Ton colloc’ est arrivé ? Tu as mis le haut-parleur ? S’étonna-t-il. Il va tout entendre.

    - Il n’est pas là. Il est sorti avec une fille.

    - Oh, tu ne le verras pas souvent celui-là.

    - Je ne sais pas. Ça ne me dérange pas. J’aime bien être seul aussi.

    - Menteur, lui rétorqua Kellan. Au son de ta voix plus tôt, tu avais hâte que je te rappelle.

    - Je n’ai pas confiance dans les avions, expliqua Xander. C’est tout.

    - A d’autres. Bon, je suis devant ma voiture, et tu as cours demain. Au lit. Je te rappelle demain ? Tu me diras si cette école est cool.

    - D’accord, à demain. Bonne soirée Kellan.

    - Bonne soirée à toi, lui répondit son petit ami. Je t’ai … EH ! C’est ma voiture !!

     

    (113)

     

    Il raccrocha aussitôt, laissant Xander comme deux ronds de flan sur sa chaise de bureau. Il allait lui dire quoi à l’instant ? Il s’empourpra aussitôt, avant de paniquer. Quelqu’un avait fait quelque chose à la voiture de Kellan ? Il lui envoya un sms dans la foulée, lui demandant ce qu’il s’était passé. Et quelques minutes plus tard, il reçut une réponse de Kellan.

    « La fourrière était en train de l’embarquer T_T Mais je l’ai sauvée ! Dors bien »

    Mais aucune suite du « je t’ai … ». Xander alla donc se coucher, mitigé entre sa curiosité et la fatigue qui l’emportait. Il ne voulait pas se faire de films, mais Kellan était assez direct comme gars. Il aurait pu le lui dire.

     

    ▪ 113 ▪

     

    Il soupira, se laissa tomber dans son lit beaucoup trop grand pour lui tout seul. Il se réfugia sous la couette, et s’empara de l’oreiller de Kellan. Il le serra contre lui, enfouissant son visage dedans.

    - J’aime bien être seul … Je ne supporte pas d’être seul, murmura-t-il dans son oreiller.

    Parce qu’il se sentait extrêmement seul en cet instant. Même si Kellan n’était pas si loin que ça via son téléphone, même s’il avait un colocataire et même s’il y allait avoir du mouvement dans cet appartement à l’avenir.

    Il n’a jamais été aussi seul qu’en cet instant. Comme le petit Spencer qu’il était. Sans père, sans mère, sans passé ni avenir.